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NGANGO HONORÉ Dec 2021
La vie , s'amuser ? Non
La vie , prendre du bon temps ? Non
La vie, travailler dur ? Non
La vie, jouir des fruits de son labeur ? Non
La vie, respirer ? Peut-être.

La vie c'est pas ce qu'on fait ,
La vie c'est pas nos expériences, nos exigences.
Quand on parle de la vie , il s'agit pas de nous .
La vie ne tourne pas autour des hommes .
Les médias, la Sciences, la littérature, le Divertissement : Tout sa sont des meubles créé par l'homme pour aménager sa vie .
Les meuble de très mauvaise qualité, il ya pas un qui dure plus de cinq .

La vie est plate, la seule chose qui la ressemble, c'est  sa sœur; la mort , seule douleur, repos, calme, repis.
Only God gives the real sense of Life
La vie en rose
Like the hard junctions cracked
La vie en rose
Like the lines drawn, exact

La vie en rose
A color not enough
La vie en rose
A touch is far from tough

La vie en rose
A uninterpretable sound
La vie en rose
Some words both not and very profound

La vie en rose
A slight of hand
La vie en rose
Is my demand
La vie est un ensemble de hauts et de bas..
il n'y a rien qui puisse changer cela..
Tu n'as qu'a vivre correctement et tu gagneras ce combat..

La vie est remplie de surprise..
Tu peux etre riche et quand tu t'attends le moin,tout se volatise..
Tu peux etre pauvre et quand tu prend ton destin en main,tout se stabilise..

La vie,ce n'est pas avoir et obtenir
mais,plutot etre et devenir..
c'est comme ca que tu resteras a jamais dans des coeurs comme un souvenir..

La vie est un miracle..
avec confiance, evites les obstacles,
car ce n'est pas en regardant le spectacle,
que tu pourra etre au pinacle..

La vie est un mystere..
resoudre la a la facon adventuriere,
et de toi,tu seras fiere..

La vie n'est pas toujours celle qu'on esperer,
mais tant qu'on a la chance de respirer,
tant qu'on a le pouvoir de perseverer,
une vie meilleure,rien ne pourra en empecher..

Ne baisse jamais tes bras..
car ton jour viendra..

Tu peux te trouver confronter a de nombreuses problemes,
pensant toujours a te sortir de ces dilemmes..

Mais n'oublie jamais que tes problemes,

peut importe lesquels,
peuvent etre vaincus par ton perseverance graduel..
car la vie est belle..
french poem..
second french poem i've written up to today..
hope some of you understand french and that you like it..thanks
Simpleton Jun 2014
When there is more
Sincerity
And honesty
In kisses at the airport
Than in wedding halls
C'est la vie
When poison
Smells like roses
And the poor
Drink it like wine
Seeing no other way out
C'est la vie
When humans hunt humans
And I'm not talking witches in the dark ages
But folk that have taken alternate
Life choices
In the 21st century
C'est la vie
When this world is not
What your heart expected
Rolling from the top
Plummeting
Into an abyss
Of old memories
When you were young
And simple things meant the world
C'est la vie
When promises are broken
And the tide gets too high
C'est la vie
When your heart sinks
And all the people you love
Can't see through your lies
Surrounded by millions
Somehow your still on your own
C'est la vie
Then you learn
That you will always keep rolling
Breathe and go through the motions
Life it keeps happening
Without permission
But your brain might be on pause
C'est la vie
You entered this world crying
And will leave to the sound of cries
*C'est la vie
C'est la vie: that's life
NGANGO HONORÉ Sep 2020
Je suis baraqué et mon voisin aussi ,
J'ai été entrainer par la vie
Et lui dans une salle de sport .
Pour lui c'est le résultat escompté
Pour moi un effet  segondaire qui laisse à  desiré


La vie est difficile.
Mais ne nous différencie  pas .
La vie nous conditionne différemment Mais ne nous devalorisent pas


La vie est juste et les hommes injuste.
La vie continue toujours
Mais pas les hommes
Qui sont prôné au découragement
La vie connaît sa position
Et pas les hommes
Ce qui explique d'éventuelles pépins  qui n'ont pas leur place

La vie est un Maître
L'homme se veut l'être aussi
Qui sera l'élève Alors

Apprenons de la vie ,
La vie à ses Valeurs
Notre Serie sur la vie continue,
N'hésitez pas d'aller lire la Vie  1, 2 $ 3 et commenter :
on t ils des points communs
quel vous parle le plus
...
Lappel du vide Jan 2014
ma vie a vivre.*
scream it into the empty night
with your roaring voice
clawing at your throat
ma vie a vivre.
yell it loud into the
black abyss
with the silent sounds of white
noise as a backdrop;
crickets,
4 a.m. freeway trucks,
your feet pattering, slashing the pavement.
ma vie a vivre.
yell it when you're drunk
with lips that taste like
spirits
summer
and orange cream popsicles,
whisper it in the roiling
and plotting storms,
bags under eyes hanging heavy with rain.
ma vie a vivre.
say it softly with
moist lips,
into the ears of a
boy with
hands like the husks of coconuts.
ma vie a vivre.
say it in a hushed
strangled
voice
at a mothers twisted face,
in the air that echoes with a
rageful slap.
ma vie a vivre.

this is my life to live.
Paul d'Aubin Sep 2016
La vie s'en est allée

La vie s'en est allée
comme vont et viennent les vagues
avec leur écume et leurs ressacs.
Avec leurs rêves de jeunesse
trop souvent envolés
dans la forêt des illusions perdues.

La vie s'en est allée
Comme une pluie d'illusions
Pour nous, rêveurs trébuchants,
Et celles et ceux, brillants
comme des papillons
Happés par leurs mirages.

La vie s'en est allée
Comme l'on fait naufrage,
En se retrouvant Robinson
Dans une île inconnue, **** de tout secours
Guettant les signes de vaisseaux
Qui ne passeront probablement jamais.

La vie, s'en est allée
Comme meurent les roses
Laissant charmes et beauté,
Se dissiper comme des parfums
Évaporés avec le temps.
Ne laissant qu'une faible empreinte.

La vie s'en est allée,
Comme un dernier souffle
Comme un regard mouillé
Qui voudrait s'attarder
Mais n'a plus le pouvoir
de capter l'attention
Des passant(e)s fuyant(e)s.

Paul Arrighi
Helen Apr 2016
I don’t do yoga, never tried Pilates
Not many people want me at their parties
Tryna find my place, some place, oh I, oh I, oh I
And I drink a little more than recommended
This world ain’t exactly what my heart expected
Tryna find my way someway, oh I, oh I, oh I

[Chorus:]
See, whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
But, whoa, at least I am free, oh, oh, I am free
Yeah, whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
But, hey, at least I am free, oh, oh, I am free

If you ask the church then I am no believer
Spend Sundays asleep I'm just another dreamer
Still tryna find my home sweet home, oh I, oh I, oh I
And I guess I ain’t too good for money neither
I got two left feet, no, I'm no Jackson either
Just tryna find my way someway, oh I, oh I, oh I

[Chorus:]
See, whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
But, whoa, at least I am free, oh, oh, I am free
Yeah, whoa, c’est la vie
And maybe something’s wrong with me
But, whoa, at least I am free, oh, oh, I am free

Just tryna find my home sweet home, sweet home, sweet home, sweet home,
I drink a little more than recommended
'Cause this ain’t exactly what my heart expected

[Chorus:]
Whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
But whoa, at least I am free, oh, oh, I am free
Yeah, whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
But, whoa, at least I am free, oh, oh, I am free.

Whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
Whoa, at least I am free, oh, oh, I am free
Whoa, c’est la vie
Maybe something’s wrong with me
Whoa, at least I am free, oh, oh, I am free.
I don't know why this song speaks to me but... It so does...
http://youtu.be/KDPW_g2AhAU
Sarah Nov 2014
Falling
in the cobblestone
orange
thumbing through maps
of the
Roman Empire,

And the street musicians are
playing their sad songs of
days on end

Where the food carts are sizzling,
and the flowers,
in full bloom,

la vie, la vie, c'est la vie, mon amour

the blood in my chest
can feel the blood in yours
(and in me too)
for the first time in four
years

I couldn't offer
myself to you, love,
and I know
you wouldn't take me
if I did.

falling in love,
falling in
cobblestones of
orange
isn't sweet
or sincere

it's rigid
and sharp.
It's planks of wood
with splinters missing
rusting barbwire.

It's sleeping at night
with your ghost
words and
your image
in my mind
and everything I couldn't say
would never say

And the street musicians are
playing their sad songs of
days on end

Where the food carts are sizzling,
and the flowers,
in full bloom,

*la vie, la vie, c'est la vie, mon amour
Irma Cerrutti Mar 2010
Penetrate me tight-fitting and penetrate me pinned down
The lycanthropic creature you ******
This is la vie en Venus’ flytrap

When you poke me, ****** moans
And though I squeeze my vaginas
I taste la vie en Venus’ flytrap

When you ***** me abutting your *****
I’m inside a hobnobbing alien
A metagalaxy where Venus’ flytraps win a beauty contest

And when you *******, cyclopses moo from upstairs
Heterosexual homophones seem to pervert ***** Adams Glorias

Splash out your cream and gumption to me
And ***** lust loosely wash
La vie en Venus’ flytrap
Copyright © Irma Cerrutti 2010
L'un toujours vit la vie en rose,

Jeunesse qui n'en finit plus,

Seconde enfance moins morose,

Ni vœux, ni regrets superflus.

Ignorant tout flux et reflux,

Ce sage pour qui rien ne bouge

Règne instinctif : tel un phallus.

Mais moi je vois la vie en rouge.


L'autre ratiocine et glose

Sur des modes irrésolus,

Soupesant, pesant chaque chose

De mains gourdes aux lourds calus.

Lui faudrait du temps tant et plus

Pour se risquer hors de son bouge.

Le monde est gris à ce reclus.

Mais moi je vois la vie en rouge.


Lui, cet autre, alentour il ose

Jeter des regards bien voulus,

Mais, sur quoi que son œil se pose,

Il s'exaspère où tu te plus,

Œil des philanthropes joufflus ;

Tout lui semble noir, vierge ou gouge,

Les hommes, vins bus, livres lus.

Mais moi je vois la vie en rouge.


Envoi


Prince et princesse, allez, élus,

En triomphe par la route où je

Trime d'ornières en talus.

Mais moi, je vois la vie en rouge.
« Du vin ! Nous sommes trois ; du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie.

- Entrez, seigneurs, entrez.... le vent est froid, la nuit.
Ma vigne donne un vin qui brûle et réjouit ;
Le soleil a mûri les raisins qu'elle porte,
Mon vin est clair et bon : buvez !... Ma fille est morte !

- Morte ? - Depuis un jour. - Morte, la belle enfant !
Laisse-nous la revoir. Plus de vin, plus de chant !
Que ta lampe un instant éclaire son visage ;
Chapeau bas, nous dirons la prière d'usage. »

Et les passants criaient : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Le premier voyageur s'inclina près du lit,
Écartant les rideaux, à demi-voix il dit :
« Belle enfant, maintenant glacée, inanimée,
Pourquoi mourir si tôt ? Moi, je t'aurais aimée ! »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Le second voyageur s'inclina près du lit,
Et fermant les rideaux, à demi-voix il dit :
« Moi, je t'aimais, enfant ; j'aurais été fidèle
Adieu donc pour toujours, à toi qui fus si belle ! »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Le dernier voyageur s'inclina près du lit ;
Baisant ce front de marbre, à demi-voix il dit :
« Je t'aimais et je t'aime, enfant si tôt enfuie !
Je n'aimerai que toi jusqu'au soir de ma vie. »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Et la mère à genoux disait, mais sans pleurer :
« Un cœur pur en ces lieux ne pouvait demeurer ;
Un bon ange veillait sur ma fille innocente...
Elle pleurait ici, dans le ciel elle chante ! »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie.

- Entrez, seigneurs, entrez ! le vent est froid, la nuit.
Ma vigne donne un vin qui brûle et réjouit ;
Le soleil a mûri les raisins qu'elle porte,
Mon vin est clair et bon ; buvez !... Ma fille est morte !
À Madame *.

Il est donc vrai, vous vous plaignez aussi,
Vous dont l'oeil noir, *** comme un jour de fête,
Du monde entier pourrait chasser l'ennui.
Combien donc pesait le souci
Qui vous a fait baisser la tête ?
C'est, j'imagine, un aussi lourd fardeau
Que le roitelet de la fable ;
Ce grand chagrin qui vous accable
Me fait souvenir du roseau.
Je suis bien **** d'être le chêne,
Mais, dites-moi, vous qu'en un autre temps
(Quand nos aïeux vivaient en bons enfants)
J'aurais nommée Iris, ou Philis, ou Climène,
Vous qui, dans ce siècle bourgeois,
Osez encor me permettre parfois
De vous appeler ma marraine,
Est-ce bien vous qui m'écrivez ainsi,
Et songiez-vous qu'il faut qu'on vous réponde ?
Savez-vous que, dans votre ennui,
Sans y penser, madame et chère blonde,
Vous me grondez comme un ami ?
Paresse et manque de courage,
Dites-vous ; s'il en est ainsi,
Je vais me remettre à l'ouvrage.
Hélas ! l'oiseau revient au nid,
Et quelquefois même à la cage.
Sur mes lauriers on me croit endormi ;
C'est trop d'honneur pour un instant d'oubli,
Et dans mon lit les lauriers n'ont que faire ;
Ce ne serait pas mon affaire.
Je sommeillais seulement à demi,
À côté d'un brin de verveine
Dont le parfum vivait à peine,
Et qu'en rêvant j'avais cueilli.
Je l'avouerai, ce coupable silence,
Ce long repos, si maltraité de vous,
Paresse, amour, folie ou nonchalance,
Tout ce temps perdu me fut doux.
Je dirai plus, il me fut profitable ;
Et, si jamais mon inconstant esprit
Sait revêtir de quelque fable
Ce que la vérité m'apprit,
Je vous paraîtrai moins coupable.
Le silence est un conseiller
Qui dévoile plus d'un mystère ;
Et qui veut un jour bien parler
Doit d'abord apprendre à se taire.
Et, quand on se tairait toujours,
Du moment qu'on vit et qu'on aime,
Qu'importe le reste ? et vous-même,
Quand avez-vous compté les jours ?
Et puisqu'il faut que tout s'évanouisse,
N'est-ce donc pas une folle avarice,
De conserver comme un trésor
Ce qu'un coup de vent nous enlève ?
Le meilleur de ma vie a passé comme un rêve
Si léger, qu'il m'est cher encor.
Mais revenons à vous, ma charmante marraine.
Vous croyez donc vous ennuyer ?
Et l'hiver qui s'en vient, rallumant le foyer,
A fait rêver la châtelaine.
Un roman, dites-vous, pourrait vous égayer ;
Triste chose à vous envoyer !
Que ne demandez-vous un conte à La Fontaine ?
C'est avec celui-là qu'il est bon de veiller ;
Ouvrez-le sur votre oreiller,
Vous verrez se lever l'aurore.
Molière l'a prédit, et j'en suis convaincu,
Bien des choses auront vécu
Quand nos enfants liront encore
Ce que le bonhomme a conté,
Fleur de sagesse et de gaieté.
Mais quoi ! la mode vient, et tue un vieil usage.
On n'en veut plus, du sobre et franc langage
Dont il enseignait la douceur,
Le seul français, et qui vienne du cœur ;
Car, n'en déplaise à l'Italie,
La Fontaine, sachez-le bien,
En prenant tout n'imita rien ;
Il est sorti du sol de la patrie,
Le vert laurier qui couvre son tombeau ;
Comme l'antique, il est nouveau.
Ma protectrice bien-aimée,
Quand votre lettre parfumée
Est arrivée à votre. enfant gâté,
Je venais de causer en toute liberté
Avec le grand ami Shakespeare.
Du sujet cependant Boccace était l'auteur ;
Car il féconde tout, ce charmant inventeur ;
Même après l'autre, il fallait le relire.
J'étais donc seul, ses Nouvelles en main,
Et de la nuit la lueur azurée,
Se jouant avec le matin,
Etincelait sur la tranche dorée
Du petit livre florentin ;
Et je songeais, quoi qu'on dise ou qu'on fasse,
Combien c'est vrai que les Muses sont sœurs ;
Qu'il eut raison, ce pinceau plein de grâce,
Qui nous les montre au sommet du Parnasse,
Comme une guirlande de fleurs !
La Fontaine a ri dans Boccace,
Où Shakespeare fondait en pleurs.
Sera-ce trop que d'enhardir ma muse
Jusqu'à tenter de traduire à mon tour
Dans ce livre amoureux une histoire d'amour ?
Mais tout est bon qui vous amuse.
Je n'oserais, si ce n'était pour vous,
Car c'est beaucoup que d'essayer ce style
Tant oublié, qui fut jadis si doux,
Et qu'aujourd'hui l'on croit facile.

Il fut donc, dans notre cité,
Selon ce qu'on nous a conté
(Boccace parle ainsi ; la cité, c'est Florence),
Un gros marchand, riche, homme d'importance,
Qui de sa femme eut un enfant ;
Après quoi, presque sur-le-champ,
Ayant mis ordre à ses affaires,
Il passa de ce monde ailleurs.
La mère survivait ; on nomma des tuteurs,
Gens loyaux, prudents et sévères ;
Capables de se faire honneur
En gardant les biens d'un mineur.
Le jouvenceau, courant le voisinage,
Sentit d'abord douceur de cœur
Pour une fille de son âge,
Qui pour père avait un tailleur ;
Et peu à peu l'enfant devenant homme,
Le temps changea l'habitude en amour,
De telle sorte que Jérôme
Sans voir Silvia ne pouvait vivre un jour.
À son voisin la fille accoutumée
Aima bientôt comme elle était aimée.
De ce danger la mère s'avisa,
Gronda son fils, longtemps moralisa,
Sans rien gagner par force ou par adresse.
Elle croyait que la richesse
En ce monde doit tout changer,
Et d'un buisson peut faire un oranger.
Ayant donc pris les tuteurs à partie,
La mère dit : « Cet enfant que voici,
Lequel n'a pas quatorze ans, Dieu merci !
Va désoler le reste de ma vie.
Il s'est si bien amouraché
De la fille d'un mercenaire,
Qu'un de ces jours, s'il n'en est empêché,
Je vais me réveiller grand'mère.
Soir ni matin, il ne la quitte pas.
C'est, je crois, Silvia qu'on l'appelle ;
Et, s'il doit voir quelque autre dans ses bras,
Il se consumera pour elle.
Il faudrait donc, avec votre agrément,
L'éloigner par quelque voyage ;
Il est jeune, la fille est sage,
Elle l'oubliera sûrement ;
Et nous le marierons à quelque honnête femme. »
Les tuteurs dirent que la dame
Avait parlé fort sagement.
« Te voilà grand, dirent-ils à Jérôme,
Il est bon de voir du pays.
Va-t'en passer quelques jours à Paris,
Voir ce que c'est qu'un gentilhomme,
Le bel usage, et comme on vit là-bas ;
Dans peu de temps tu reviendras. »
À ce conseil, le garçon, comme on pense,
Répondit qu'il n'en ferait rien,
Et qu'il pouvait voir aussi bien
Comment l'on vivait à Florence.
Là-dessus, la mère en fureur
Répond d'abord par une grosse injure ;
Puis elle prend l'enfant par la douceur ;
On le raisonne, on le conjure,
À ses tuteurs il lui faut obéir ;
On lui promet de ne le retenir
Qu'un an au plus. Tant et tant on le prie,
Qu'il cède enfin. Il quitte sa patrie ;
Il part, tout plein de ses amours,
Comptant les nuits, comptant les jours,
Laissant derrière lui la moitié de sa vie.
L'exil dura deux ans ; ce long terme passé,
Jérôme revint à Florence,
Du mal d'amour plus que jamais blessé,
Croyant sans doute être récompensé.
Mais. c'est un grand tort que l'absence.
Pendant qu'au **** courait le jouvenceau,
La fille s'était mariée.
En revoyant les rives de l'Arno,
Il n'y trouva que le tombeau
De son espérance oubliée.
D'abord il n'en murmura point,
Sachant que le monde, en ce point,
Agit rarement d'autre sorte.
De l'infidèle il connaissait la porte,
Et tous les jours il passait sur le seuil,
Espérant un signe, un coup d'oeil,
Un rien, comme on fait quand on aime.
Mais tous ses pas furent perdus
Silvia ne le connaissait plus,
Dont il sentit une douleur extrême.
Cependant, avant d'en mourir,
Il voulut de son souvenir
Essayer de parler lui-même.
Le mari n'était pas jaloux,
Ni la femme bien surveillée.
Un soir que les nouveaux époux
Chez un voisin étaient à la veillée,
Dans la maison, au tomber de la nuit,
Jérôme entra, se cacha près du lit,
Derrière une pièce de toile ;
Car l'époux était tisserand,
Et fabriquait cette espèce de voile
Qu'on met sur un balcon toscan.
Bientôt après les mariés rentrèrent,
Et presque aussitôt se couchèrent.
Dès qu'il entend dormir l'époux,
Dans l'ombre vers Silvia Jérôme s'achemine,
Et lui posant la main sur la poitrine,
Il lui dit doucement : « Mon âme, dormez-vous ?
La pauvre enfant, croyant voir un fantôme,
Voulut crier ; le jeune homme ajouta
« Ne criez pas, je suis votre Jérôme.
- Pour l'amour de Dieu, dit Silvia,
Allez-vous-en, je vous en prie.
Il est passé, ce temps de notre vie
Où notre enfance eut loisir de s'aimer,
Vous voyez, je suis mariée.
Dans les devoirs auxquels je suis liée,
Il ne me sied plus de penser
À vous revoir ni vous entendre.
Si mon mari venait à vous surprendre,
Songez que le moindre des maux
Serait pour moi d'en perdre le repos ;
Songez qu'il m'aime et que je suis sa femme. »
À ce discours, le malheureux amant
Fut navré jusqu'au fond de l'âme.
Ce fut en vain qu'il peignit son tourment,
Et sa constance et sa misère ;
Par promesse ni par prière,
Tout son chagrin ne put rien obtenir.
Alors, sentant la mort venir,
Il demanda que, pour grâce dernière,
Elle le laissât se coucher
Pendant un instant auprès d'elle,
Sans bouger et sans la toucher,
Seulement pour se réchauffer,
Ayant au cœur une glace mortelle,
Lui promettant de ne pas dire un mot,
Et qu'il partirait aussitôt,
Pour ne la revoir de sa vie.
La jeune femme, ayant quelque compassion,
Moyennant la condition,
Voulut contenter son envie.
Jérôme profita d'un moment de pitié ;
Il se coucha près de Silvie.
Considérant alors quelle longue amitié
Pour cette femme il avait eue,
Et quelle était sa cruauté,
Et l'espérance à tout jamais perdue,
Il résolut de cesser de souffrir,
Et rassemblant dans un dernier soupir
Toutes les forces de sa vie,
Il serra la main de sa mie,
Et rendit l'âme à son côté.
Silvia, non sans quelque surprise,
Admirant sa tranquillité,
Resta d'abord quelque temps indécise.
« Jérôme, il faut sortir d'ici,
Dit-elle enfin, l'heure s'avance. »
Et, comme il gardait le silence,
Elle pensa qu'il s'était endormi.
Se soulevant donc à demi,
Et doucement l'appelant à voix basse,
Elle étendit la main vers lui,
Et le trouva froid comme glace.
Elle s'en étonna d'abord ;
Bientôt, l'ayant touché plus fort,
Et voyant sa peine inutile,
Son ami restant immobile,
Elle comprit qu'il était mort.
Que faire ? il n'était pas facile
De le savoir en un moment pareil.
Elle avisa de demander conseil
À son mari, le tira de son somme,
Et lui conta l'histoire de Jérôme,
Comme un malheur advenu depuis peu,
Sans dire à qui ni dans quel lieu.
« En pareil cas, répondit le bonhomme,
Je crois que le meilleur serait
De porter le mort en secret
À son logis, l'y laisser sans rancune,
Car la femme n'a point failli,
Et le mal est à la fortune.
- C'est donc à nous de faire ainsi, »
Dit la femme ; et, prenant la main de son mari
Elle lui fit toucher près d'elle
Le corps sur son lit étendu.
Bien que troublé par ce coup imprévu,
L'époux se lève, allume sa chandelle ;
Et, sans entrer en plus de mots,
Sachant que sa femme est fidèle,
Il charge le corps sur son dos,
À sa maison secrètement l'emporte,
Le dépose devant la porte,
Et s'en revient sans avoir été vu.
Lorsqu'on trouva, le jour étant venu,
Le jeune homme couché par terre,
Ce fut une grande rumeur ;
Et le pire, dans ce malheur,
Fut le désespoir de la mère.
Le médecin aussitôt consulté,
Et le corps partout visité,
Comme on n'y vit point de blessure,
Chacun parlait à sa façon
De cette sinistre aventure.
La populaire opinion
Fut que l'amour de sa maîtresse
Avait jeté Jérôme en cette adversité,
Et qu'il était mort de tristesse,
Comme c'était la vérité.
Le corps fut donc à l'église porté,
Et là s'en vint la malheureuse mère,
Au milieu des amis en deuil,
Exhaler sa douleur amère.
Tandis qu'on menait le cercueil,
Le tisserand qui, dans le fond de l'âme,
Ne laissait pas d'être inquiet :
« Il est bon, dit-il à sa femme,
Que tu prennes ton mantelet,
Et t'en ailles à cette église
Où l'on enterre ce garçon
Qui mourut hier à la maison.
J'ai quelque peur qu'on ne médise
Sur cet inattendu trépas,
Et ce serait un mauvais pas,
Tout innocents que nous en sommes.
Je me tiendrai parmi les hommes,
Et prierai Dieu, tout en les écoutant.
De ton côté, prends soin d'en faire autant
À l'endroit qu'occupent les femmes.
Tu retiendras ce que ces bonnes âmes
Diront de nous, et nous ferons
Selon ce que nous entendrons. »
La pitié trop **** à Silvie
Etait venue, et ce discours lui plut.
Celui dont un baiser eût conservé la vie,
Le voulant voir encore, elle s'en fut.
Il est étrange, il est presque incroyable
Combien c'est chose inexplicable
Que la puissance de l'amour.
Ce cœur, si chaste et si sévère,
Qui semblait fermé sans retour
Quand la fortune était prospère,
Tout à coup s'ouvrit au malheur.
À peine dans l'église entrée,
De compassion et d'horreur
Silvia se sentit pénétrée ;
L'ancien amour s'éveilla tout entier.
Le front baissé, de son manteau voilée,
Traversant la triste assemblée,
Jusqu'à la bière il lui fallut aller ;
Et là, sous le drap mortuaire
Sitôt qu'elle vit son ami,
Défaillante et poussant un cri,
Comme une sœur embrasse un frère,
Sur le cercueil elle tomba ;
Et, comme la douleur avait tué Jérôme,
De sa douleur ainsi mourut Silvia.
Cette fois ce fut au jeune homme
A céder la moitié du lit :
L'un près de l'autre on les ensevelit.
Ainsi ces deux amants, séparés sur la terre,
Furent unis, et la mort fit
Ce que l'amour n'avait pu faire.
Une chambre qui ressemble à une rêverie, une chambre véritablement spirituelle, où l'atmosphère stagnante est légèrement teintée de rose et de bleu.

L'âme y prend un bain de paresse, aromatisé par le regret et le désir. - C'est quelque chose de crépusculaire, de bleuâtre et de rosâtre ; un rêve de volupté pendant une éclipse.

Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies. Les meubles ont l'air de rêver ; on les dirait doués d'une vie somnambulique, comme le végétal et le minéral. Les étoffes parlent une langue muette, comme les fleurs, comme les ciels, comme les soleils couchants.

Sur les murs nulle abomination artistique. Relativement au rêve pur, à l'impression non analysée, l'art défini, l'art positif est un blasphème. Ici, tout a la suffisante clarté et la délicieuse obscurité de l'harmonie.

Une senteur infinitésimale du choix le plus exquis, à laquelle se mêle une très-légère humidité, nage dans cette atmosphère, où l'esprit sommeillant est bercé par des sensations de serre-chaude.

La mousseline pleut abondamment devant les fenêtres et devant le lit ; elle s'épanche en cascades neigeuses. Sur ce lit est couchée l'Idole, la souveraine des rêves. Mais comment est-elle ici ? Qui l'a amenée ? quel pouvoir magique l'a installée sur ce trône de rêverie et de volupté ? Qu'importe ? la voilà ! je la reconnais.

Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule ; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice ! Elles attirent, elles subjuguent, elles dévorent le regard de l'imprudent qui les contemple. Je les ai souvent étudiées, ces étoiles noires qui commandent la curiosité et l'admiration.

À quel démon bienveillant dois-je d'être ainsi entouré de mystère, de silence, de paix et de parfums ? Ô béatitude ! ce que nous nommons généralement la vie, même dans son expansion la plus heureuse, n'a rien de commun avec cette vie suprême dont j'ai maintenant connaissance et que je savoure minute par minute, seconde par seconde !

Non ! il n'est plus de minutes, il n'est plus de secondes ! Le temps a disparu ; c'est l'Éternité qui règne, une éternité de délices !

Mais un coup terrible, lourd, a retenti à la porte, et, comme dans les rêves infernaux, il m'a semblé que je recevais un coup de pioche dans l'estomac.

Et puis un Spectre est entré. C'est un huissier qui vient me torturer au nom de la loi ; une infâme concubine qui vient crier misère et ajouter les trivialités de sa vie aux douleurs de la mienne ; ou bien le saute-ruisseau d'un directeur de journal qui réclame la suite du manuscrit.La chambre paradisiaque, l'idole, la souveraine des rêves, la Sylphide, comme disait le grand René, toute cette magie a disparu au coup brutal frappé par le Spectre.

Horreur ! je me souviens ! je me souviens ! Oui ! ce taudis, ce séjour de l'éternel ennui, est bien le mien. Voici les meubles sots, poudreux, écornés ; la cheminée sans flamme et sans braise, souillée de crachats ; les tristes fenêtres où la pluie a tracé des sillons dans la poussière ; les manuscrits, raturés ou incomplets ; l'almanach où le crayon a marqué les dates sinistres !

Et ce parfum d'un autre monde, dont je m'enivrais avec une sensibilité perfectionnée, hélas ! il est remplacé par une fétide odeur de tabac mêlée à je ne sais quelle nauséabonde moisissure. On respire ici maintenant le ranci de la désolation.

Dans ce monde étroit, mais si plein de dégoût, un seul objet connu me sourit : la fiole de laudanum ; une vieille et terrible amie ; comme toutes les amies, hélas ! féconde en caresses et en traîtrises.

Oh ! oui ! Le Temps a reparu ; Le Temps règne en souverain maintenant ; et avec le hideux vieillard est revenu tout son démoniaque cortége de Souvenirs, de Regrets, de Spasmes, de Peurs, d'Angoisses, de Cauchemars, de Colères et de Névroses.

Je vous assure que les secondes maintenant sont fortement et solennellement accentuées, et chacune, en jaillissant de la pendule, dit : - « Je suis la Vie, l'insupportable, l'implacable Vie ! »

Il n'y a qu'une Seconde dans la vie humaine qui ait mission d'annoncer une bonne nouvelle, la bonne nouvelle qui cause à chacun une inexplicable peur.

Oui ! le Temps règne ; il a repris sa brutale dictature. Et il me pousse, comme si j'étais un bœuf, avec son double aiguillon. - « Et hue donc ! bourrique ! Sue donc, esclave ! Vis donc, damné ! »
Grim Reaper May 2016
Hold me close and hold me fast
The magic spell you cast
This is la vie en rose

When you kiss me, heaven sighs
And though I close my eyes
I see la vie en rose

When you press me to your heart
I'm in a world apart
A world where roses bloom

*And when you speak, angels, sing from above
Everyday words seem
To turn into love songs

Give your heart and soul to me
And life will always be
La vie en rose

Video:- https://www.youtube.com/watch?v=pyFXtZ4fDfQ
Awesome song
Julian Aug 2022
A bisel: A little
A biseleh: A very little
A breyre hob ich: I have no alternative
A breyte deye hob'n: To do all the talking (To have the greatest say or authority)
A broch!: Oh hell! **** it!! A curse!!!
A broch tzu dir!: A curse on you!
A broch tzu Columbus: A curse on Columbus
A brocheh: A blessing
A chazer bleibt a chazer: A pig remains a pig
A chorbn: Oh, what a disaster (Oh ****! an expletive)
A choleryeh ahf dir!: A plague on you! (Lit., wishing someone to get Cholera.)
A deigeh hob ich: I don't care. I should worry.
A farshlepteh krenk: A chronic ailment
A feier zol im trefen: He should burn up! (Lit., A fire should meet him.)
A finstere cholem auf dein kopf und auf dein hent und fiss: (a horrible wish on someone) A dark dream (nightmare) on your head, hands and feet!
A foiler tut in tsveyen: A lazy person has to do a task twice
A gesheft hob nicht: I don't care
A gezunt ahf dein kop!: Good health to you (lit., Good health on your head)
A glick ahf dir!: Good luck to you (Sometimes used sarcastically about minor good fortunes) Big thing!
A glick hot dich getrofen!: Big deal! Sarcastic; lit., A piece of luck happened to you.
A groyser tzuleyger: A big shot (sarcastically.)
A grubber yung: A coarse young man
A kappore: A catastrophe.
A khasuren die kalleh is tsu shayn: A fault that the bride is too beautiful
A klog iz mir!: Woe is me!
A klog tzu meineh sonim!: A curse on my enemies!
A langer lucksh: A tall person (a long noodle)
A leben ahf dein kepele: A life on your head (A grandparent might say to a grandchild meaning "you are SO smart!")
A leben ahf dir!: You should live! And be well!
A lung un leber oyf der noz: Stop talking yourself into illness! (Lit., Don't imagine a lung and a liver upon the nose)
A maidel mit a vayndel: A pony-tailed nymphet.
A maidel mit a klaidel: A cutie-pie showing off her (new) dress.
A mentsh on glik is a toyter mensh: An unlucky person is a dead person.
A mentsh tracht und Gott lacht: A person plans and God laughs.
A metsieh far a ganef: It's a steal (Lit., A bargain for a thief.)
A nahr bleibt a nahr: A fool remains a fool
A nechtiker tog!: Forget it! (Lit., "A day that's a night.")
A nishtikeit!: A nobody!
A piste kayleh: A shallow person (an empty barrel)
A ritch in kop: Crazy (in the head.)
A schwartz yor: Bad luck. (LIT., A black year)
A schwartzen sof: A bad end.
A shandeh un a charpeh: A shame and a disgrace
A shittern mogn: Loose bowel movement
A shtik fleish mit tzvei eigen: A piece of meat with two eyes (insult)
A shtik naches: A great joy
A shtyfer mogn: Constipated
A sof! A sof!: Let's end it ! End it!
A tuches un a halb: A person with a very large backside. (Lit., A backside and a half.)
A volf farlirt zayne hor, ober nit zayn natur: A wolf loses his hair but hot his nature. "A leopard cannot change his spots."
Abi gezunt!: As long as you're healthy!
Achrahyes: Responsibility
Afn gonif brennt das hittel: "He thinks everyone knows he committed a crime." (a thief's hat burns)
Ahf mir gezogt!: I wish it could be said about me!
Ahf tsores: In trouble
Afh yenems tukhes is gut sepatchen: Someone else's *** is easy to smack.
Ahf zu lochis: Spitefully (Lit: Just to get (someone) angry.)
Ahntoisht: Disappointed
Ahzes ponim: Impudent fellow
Aidel: Cultured or finicky
Aidel gepotchket: Delicately brought up
Aidim: Son-in-law
Ainikle: Grandchild
Aitzeh: Advice
Aiver butelt: Absent minded; mixed up
Alaichem sholom: To you be peace. Used in response to the the greeting Shalom aleichem.
Ale:bais - Alphabet; the first two letters of the Jewish alphabet
Alevei!: It should happen to me (to you)!
Alle ziben glicken: Not what it's cracked up to be (all 7 lucky things)
Alles in einem is nisht do bei keine: All in one (person) is to be found in no one.
Alrightnik: One who has succeeded
Alrightnikeh: Feminine form of "alrightnik."
Alteh moid: Spinster, old maid
Alter bocher: Bachelor
Alter bok: Old goat
Alter Kocker: An old man or old woman.
An alteh machashaifeh: An old witch
An alter bakahnter: An old acquaintance
An alter trombenick: An old ***
An emmisse meisse: An (absolutely) true tale
Apikoros: An unbeliever, a skeptic, an athiest
Arbit: Work
Arein: Come in!
Aroisgevorfen: Thrown out, wasted, (wasted opportunities)
Aroisgevorfene gelt: Thrown out money (Wasted money)
Arumgeflickt!: Plucked! Milked!
Arumloifer: Street urchin; person who runs around
Aydem: Son-in-law
Ayn klaynigkeit: Ya, sure!! (very derogatory)
Az a yor ahf mir.: I should have such good luck.
Az di bobe volt gehat beytsim volt zi geven mayn zeyde!: If my grandmother had testicles she would be my grandfather.
Az mir vill schlugen a hunt, gifintmin a schtecken: If one wants to beat a dog, one finds a stick.
Az och un vai!: Tough luck! Too bad! Misfortune!
Az tzvei zuggen shiker, leigst zich der driter shloffen: If two people say you're drunk, the third one goes to sleep. If two people confirm something, it's true.
Azoy?: Really?
Azoy gait es!: That's how it goes!
Azoy gich?: So soon?
Azoy vert dos kichel tzekrochen!: That's how the cookie crumbles!
B
Babka: Coffee cake style pastry
Badchan: Jester, merry maker or master of ceremonies at a wedding; at the end of the meal he announces the presents, lifting them up and praising the giver and the gift in a humorous manner
Bagroben: To bury
Baitsim: Testicles
Balebatim: Persons of high standing
Balbatish: Quiet, respectable, well mannered
Balebatisheh yiden: Respectable Jews, people of substance and good standing in the community
Baleboosteh: Mistress of the house. A compliment to someone who is a terrific housekeeper. "She is some baleboosteh!"
Balegoola: Truckdriver or sloppy person of low standing.
Balmalocha: An expert (sometimes used sarcastically- Oy, is he an expert!)
Balnes: Miracle-worker
Bal Toyreh: Learned man, scholar
Bal: Sure
Bandit: Menace, outlaw, pain-in-the-neck
Bareden yenem: To gossip
Baren (taboo): Fornicate: bother, annoy
Barimer: Braggart, show-off
Bashert: Fated or predestined
Ba:yekhide - A female only child
Bashert zein: To be destined
Batampte: Tasty , delicious
Batlan: Someone without a trade or a regular means of livelihood
Baysn zikh di finger vos: Regret strongly that........
Becher: Wine goblet
Behaimeh: Animal, cow (when referring to a human being, means dull-witted)
Bei mir hust du gepoylt: You've gotten your way with me.
Be:yokhid - A male only child
Benken: "To yearn for" or "to long for."
Benkshaft: Homesickness, nostalgia
Bentsh: To bless, to recite a blessing
Bentshen lecht: Recite prayer over lit candles on Sabbath eve or Holy Day candles
Beryeh: Efficient, competent housewife
Bes medresh: Synagogue
Bialy: Named for the Polish city of Bialystock, the bialy is of Jewish origin. A Bialy is a fairly large (about 6 inches) chewy round yeast roll. Somewhat similar to a bagel, it has a depression rather than a hole in the centre, and is sprinkled with chopped sauteed onion before baking.
Bikur cholem: Visiting the sick
Billik: Cheap, inexpensive
Bist meshugeh?: Are you crazy?
Biteh: Please
Blondjen: To wander, be lost
Boarderkeh: A female boarder
Boch: A punch
Bohmer: *** (masc.)
Bohmerkeh: *** (fem.)
Boorvisser fiss: Barefoot
Boreke borsht: Beet borsht which the wealthy could afford.
Borekes: Pastries with cheese inside
Borsht: Beet soup
Borsht circuit: Hotels in the Catskill Mountains of New York State, with an almost entirely Jewish clientele, who are fond of borsht; term is used by entertainers
Borviss: Barefoot
Botvenye borsht: Borsht made from beet leaves for the poor.
Boychik: Young boy (term of endearment)
Boykh: Stomach, abdomen
Boykhvehtig: Stomachache
Breeye: Creature, animal
Breire: choice
Bris: Circumcision
Bristen: *******
Broitgeber: Head of family (Lit., Bread giver)
Bronfen: Whiskey
Broygis: Not on speaking terms
B'suleh: ******
Bubbeh: Grandmother
Bubbe maisse: Grandmother's tale.
Bubbee: Friendly term for anybody you like
Bubeleh: Endearing term for anyone you like regardless of age
Bulvan: Man built like an ox; boorish, coarse, rude person
Bupkis: Nothing. Something totally worthless (Lit., Beans)
Butchke: chat, tete-a-tete, telling tales
C
Chai: Hebrew word for LIFE, comprised of the two Hebrew letters, Chet and Yod. There is a sect of Jewish mysticism that assigns a numeric value to each letter in the Hebrew alphabet and is devoted to finding hidden meanings in the numeric values of words. The letter "Chet" has the numeric value of 8, and the letter "Yod", has the value of 10, for a total of 18.
Chaider: Religious School
Chaim Yonkel: any Tom, **** or Harry
Chaimyankel kooternooz: The perennial cuckold
Chaleria: Evil woman. Probably derived from cholera.
Chaleshen: Faint
Challa: Ceremonial "egg" bread. Either round or shaped long. Used on Shabbat and most religious observances with the exception of Pesach (Passover)
Chaloshes: Nausea, faintness, unconsciousness
Chamoole: Donkey, *******, numbskull, fool
Chamoyer du ainer!: You blockhead! You dope, You ***!
Chanukah: Also known as the "Festival of Lights", commemorates the rebuilding of the temple in Jerusalem. Chanukah is celebrated for 8 days during which one additional candle is added to the menorah on each night of the holiday.
Chap a gang!: Beat it! (Lit., Catch a way, catch a road)
Chap ein a meesa meshina!: "May you suffer an ugly fate!"
Chap nit!: Take it easy! Not so fast! (Lit., Don't grab)
Chaptsem: Catch him!
Chassene: Wedding
Chassene machen: To plan and execute a wedding.
Chas v'cholileh!: G-d forbid!
Chavver: Friend
Chaye: Animal
Chazen: Cantor
Chazenteh: Wife of chazen (cantor)
Chazzer: A pig (one who eats like a pig)
Chazzerei: Swill; pig's feed; anything bad, unpalatable, rotten. In other words, "junk food." This word can also be used to describe a lot of house hold or other kinds of junk.
Chazzershtal: Pigpen; slovenly kept room or house.
Chei kuck (taboo): Nothing, infinitesimal, worthless, unimportant (Lit., human dung)
Chev 'r' mann: Buddy
Chmalyeh!: Bang, punch; Slam! Wallop!
Chochem : A wise man (Slang: A wise guy)
Chochmeh: Wisdom, bright saying, witticism
Choleryeh: Cholera; a curse, plague
Choshever mentsh: Man of worth and dignity; elite person; respected person
Chosid: Rabid fan
Chossen: Bridegroom
Chosse:kalleh - Bride and groom; engaged couple
Choyzik machen: Make fun of, ridicule
Chrain: Horseradish
Chropen: Snore
Chub Rachmones: "Have pity"
Chug: Activity group
Chupah: Canopy under which a bride and groom stand during marriage ceremony.
Chutzpeh: Brazenness, gall, baitzim
Chutzpenik: Impudent fellow
Chvalye: Ocean wave
Columbus's medina: It's not what it's cracked up to be. (Columbus's country.
D
Danken Got!: Thank G-d!
Darf min gehn in kolledj?: For this I went to college? Usually said when describing a menial task.
Davenen: Pray
Deigeh nisht!: Don't worry!
Der mensch trakht un Gott lahkht: Man thinks (plans) and God laughs
Der oyg: Eye
Der tate oysn oyg: Just like his father
Der universitet: University
Der zokn: Old man
Derech erets: Respect
Derlebn: To live to see (I should only live to see him get married, already!)
Der oysdruk: Expression
Dershtikt zolstu veren!: You should choke on it!
Di khemye: Chemistry
Di skeyne: Old woman
Di Skeynes: Old women
Di skeynim: Old men
Die goldene medina: the golden country
Die untershte sheereh: the bottom line
Dine Essen teg: Yeshiva students would arrange to be fed by various householders on a daily basis in different houses. (Lit., Eat days)
Dingen: Bargain, hire, engage, lease, rent
Dis fayntin shneg: It's starting to snow
Dis fayntin zoraiganin: It's starting to rain
Dos gefelt mir: This pleases me
Dos hartz hot mir gezogt: My heart told me. I predicted it.
Dos iz alts: That's all.
Dos zelbeh: The same
Drai mir nit kain kop!: Don't bother me! (Lit., Don't twist my head)
Drai zich!: Keep moving!
Draikop: Scatterbrain
Dreidal: Spinning top used in a game that is associated with the holiday of Chanukah.
Drek: Human dung, feces, manure or excrement; inferior merchandise or work; insincere talk or excessive flattery
Drek auf dem teller: Mean spirited, valueless Lit.crap on a plate.
Drek mit Leber: Absolutely nothing; it's not worth anything.
Druchus: The sticks (way out in the wild)
Du fangst shoyn on?: Are you starting up again?
Du kannst nicht auf meinem rucken pishen unt mir sagen class es regen ist.: You can't *** on my back and tell me that it's rain!
Dumkop: Dumbbell, dunce (Lit., Dumb head)
Durkhfall: A flop or failure
Dybbuk: Soul condemned to wander for a time in this world because of its sins. (To escape the perpetual torments inflicted upon it by evil spirits, the dybbuk seeks refuge in the body of some pious man or woman over whom the demons have no power. The dybbuk is a Cabalistic conception)
E
Ech: A groan, a disparaging exclamation
Ech mir (eppes): Humorous, disparaging remark about anything. e.g. "American Pie ech mir a movie?"
Efsher: Maybe, could be
Ei! Ei!: Yiddish exclamation equivalent to the English "Oh!"
Eingeshpahrt: Stubborn
Eingetunken: Dipped, dunked
Einhoreh: The evil eye
Eizel: Fool, dope
Ek velt: End of the world
Emes: The truth
Emitzer: Someone
Enschultig meir: "Well excuuuuuuse ME!" (Can also bu used in a non-sarcastic manner depending on the tone of voice and situation.)
Entoisht: Disappointed
Eppes: Something
Er bolbet narishkeiten: He talks nonsense
Er drayt sich arum vie a fortz in russell: He wanders around like a **** in a barrel (aimless)
Er est vi noch a krenk.: He eats as if he just recovered from a sickness.
Er frest vi a ferd.: He eats like a horse.
Er hot a makeh.: He has nothing at all (Lit., He has a boil or a minor hurt.)
Er hot nit zorg.: He hasn't got a worry.
Er iz a niderrechtiker kerl!: He's a low down good-for-nothing.
Er iz shoyn du, der nudnik!: The nuisance is here already!
Er macht a tel fun dem.: He ruins it.
Er macht zack nisht visindicht: He pretends he doesn't know he is doing something wrong. Example: Sneaking into a movie theatre, or sneaking to the front of a line.
Er toig (****) nit: He's no good, worthless
Er varved zakh: Lit: He's throwing himself. Example: He's getting angry, agitated, ******-off.
Er zitst oyf shpilkes.: He's restless. (Lit., He sits on pins and needles.)
Er zol vaksen vi a tsibeleh, mit dem kop in drerd!: He should grow like an onion, with his head in the ground!
Eretz Yisroel: Land of Israel
Es brent mir ahfen hartz.: I have a heartburn.
Es gait nit!: It doesn't work! It isn't running smoothly!
Es gefelt mir.: I like it. (Lit., It pleases, me.)
Es hot zich oysgelohzen a boydem!: Nothing came of it! (Lit., There's nothing up there but a small attic.)
Es iz a shandeh far di kinder!: It's a shame for the children!
Es iz (tsu) shpet.: It is (too) late.
Es ken gemolt zein.: It is conceivable. It is imaginable.
Es macht mir nit oys.: It doesn't matter to me.
Es iz nit dayn gesheft: It's none of your business.
Es past nit.: It is not becoming. It is not fitting.
Es tut mir a groisseh hanoeh!: It gives me great pleasure!(often said sarcastically)
Es tut mir bahng.: I'm sorry. (Lit., It sorrows me)
Es tut mir vai: It hurts me.
Es vert mir finster in di oygen.: This is a response to receiving extremely upsetting information or news. (Lit., It's getting dark in my eyes.)
Es vet gornit helfen!: Nothing will help!!
Es vet helfen vi a toiten bahnkes!: It won't help (any)! (Lit., It will help like blood-cupping on a dead body.)
Ess vie ein foygl sheise vie ein feirt!: Eat like a bird, **** like a horse!
Ess, bench, sei a mensch: Eat, pray, don't act like a ****!
Ess gezunterhait: Eat in good health
Essen: To eat
Essen mitik: Eating midday or having dinner.
F
Fahrshvindn: Disappeared
Faigelah: Bird (also used as a derogatory reference to a gay person).
Fantazyor: Man who builds castles in the air
Farbissener: Embittered; bitter person
Farblondzhet: Lost, bewildered, confused
Farblujet: Bending your ear
Farbrecher: Crook, conman
Fardeiget: Distressed, worried, full of care, anxiety
Fardinen a mitzveh: Earn a blessing or a merit (by doing a good deed)
Fardrai zich dem kop!: Go drive yourself crazy!
Fardross: Resentment, disappointment, sorrow
Farfolen: Lost
Farfoylt: Mildewed, rotten, decayed
Farfroyren: Frozen
Fargessen: Forgot
Farklempt: Too emotional to talk. Ready to cry. (See "Verklempt)
Farklempt fis: Not being able to walk right, clumsy as in "clumsy feet."
Far Knaft: Engaged
Farkakte (taboo): Dungy, ******
Farmach dos moyl!: Shut up! Quiet. (Lit., Shut your mouth.)
Farmatert: Tired
Farmisht: Befuddled
Farmutshet: Worn out, fatigued, exhausted
Farpitzed: To get all dressed up to the "nines."
Farschimmelt: Moldy or rotten. An analogous meaning could be that a person's mind has become senile.
Farshlepteh krenk: Fruitless, endless matter (Lit., A sickness that hangs on)
Farshlugginer: Refers to a mixed-up or shaken item. Generally indicates something of little or dubious value.
Farshmeieter: Highly excitable person; always on the go
Farshnickert: Drunk, high as a kite
Farshnoshket: Loaded, drunk
Farshtaist?: You understand?
Farshtopt: Stuffed
Farshtunken: Smells bad, stinks
Farshvitst: sweaty
Fartik: finished, ready, complete
Fa:tshadikt - Confused, bewildered, befuddled, as if by fumes, gas
Feh!: Fooey, It stinks, It's no good
Feinkoche: Omelet, scrambled eggs
Feinshmeker: Hi falutin'
Fendel: pan
Ferd: Horse, (slang) a fool
Ferkrimpter ponim: Twisted-up, scowling face
Ferprishte punim: pimple-face
Fet: Fat, obese
Fetter: Uncle (also onkel)
Finster un glitshik: Miserable (Lit., Dark and slippery)
Fisfinger: Toes
Fisslach: (chickens'/duck's) feet, often in ptsha
Fliegel: Fowl's wing
Focha: Fan
Foigel: Smart guy (Lit: bird)
Foiler: Lazy man
Foilishtik: Foolishness
Folg mikh!: Obey me!
Folg mikh a gang!: Quite a distance! Why should I do it? It's hardly worth the trouble!
Fonfen: Speak through the nose
For gezunterhait!: Bon voyage! Travel in good health!
Forshpeiz: Appetizer
Fortz: ****
Fortz n' zovver: A foul, soul-smelling ****.
Frageh: Question
Frailech: Happy
Frassk in pis: Slap in the face
Freint: Friend,
Mr. Fremder: Stranger
Fress: Eat....pig out.
Fressen: Eat like a pig, devour
Fressing: Gourmandizing (By adding the English suffix "ing" to the Yiddish word "fress", a new English word in the vocabulary of American Jews has been created.)
Froy: Woman,
Mrs. Frum, (frimer): Pious, religious, devout
Funfeh: Speaker's fluff, error
G
*** avek!: Go away
*** feifen ahfen yam!: Go peddle your fish elsewhere!
*** gezunterhait!: Go in good health
*** in drerd arein!: Go to hell!
*** kaken oifen yam!: Get lost (Lit: Go **** in the ocean!)
*** mit dein kop in drerd: "Go with your head in the ground." "Stick your head in the mud"
*** platz!: Go split your guts!
*** shlog dein kup en vant!: Go bang your head against the wall
*** shoyn, ***.: Scram! also, Don't be silly!
*** strasheh di vantzen: You don't frighten me! (Lit., Go threaten the bed bugs)
*** tren zich. (taboo): Go **** yourself
Gait, gait!: Come now!
Gait es nit!: It doesn't work!
Galitsianer: Jewish native of Galicia
Gants gut: Very good
Gantseh K'nacker!: "Big Shot"
Gantseh Macher: "Big shot."
Gantseh megilleh: Big deal! (derisive)
Gantseh mentsh: Manly, a whole man, a complete man; an adult; a fellow who assumes airs
Gatkes: Long winter underwear
Geben shoychad: To bribe
Gebentsht mit kinder: Blessed with children
Gebentshte boych: Literally-blesses stomach (womb) (Said of a lady with a fabulous child or children,
Gebrenteh tsores: Utter misery
Gebrochener english: Fractured English
Gedainkst?: Remember?
Gedempte flaysh: Mystery meat
Gedicht: Thick, full, ample
Geferlech: Dangerous
Geharget zolstu veren!: Drop dead! (Lit., You should get killed.)
Gelaimter: Person who drops whatever he touches
Gelibteh: Beloved
Gelt: Money
Gelt gait tzu gelt.: Money goes to money.
Gelt is nisht kayn dayge: Money is not a problem.
Gembeh!: Big mouth!
Gemitlich: Slowly, unhurried, gently
Genaivisheh shtiklech: Tricky, sharp, crooked actions or doings
Genevishe oigen: Shifty eyes
Genug iz genug.: Enough is enough!
Gesheft: Business
Geshmak: Tasty, delicious
Geshtorben: The state of being dead.
Geshtroft: Cursed, accursed; punished
Geshvollen: Swollen, puffed up (Also applied to person with haughty pride)
Get: Divorce
Getchke: Statue
Gevaldikeh Zach!: A terrible thing! (often ironically)
Gevalt!: Heaven Forbid! (Exclamatory in the extreme.)
Gevalt geshreeyeh: good grief ("help" screamed)
Gezunde tzores: Healthy troubles. Troubles one should not take too seriously.
Gezunt vi a ferd: Strong as a horse
Gezunteh moid!: Brunhilde, a big healthy dame
Gezunterhait: In good health
Gib mir nit kain einorah!: Don't give me a canary! (Americanism, Lit., Don't give me an evil eye)
Gib zich a traisel: Get a move on
Gib zich a shukl: Hurry up! (Give yourself a shake)
Gitte neshomah: good soul
Gleichvertel: Wisecrack, pun, saying, proverb, bon mot, witticism
Glezel tai: Glass of tea
Glezel varms: comforting or soothing (Lit: Glass of warmth)
Glick: Luck, piece of luck
Gloib mir!: Believe me!
Glustiyah: Enema
G'nossen tsum emess!: The sneeze confirmed the truth!
Goldeneh chasseneh: Fiftieth wedding anniversary
Goniff: Crook, thief, burglar, swindler, racketeer
Gopel: Fork
Gornisht: Nothing
Got in himmel!: G-d in heaven! (said in anguish, despair, fear or frustration)
Got tsu danken: Thank G-d
Got zol ophiten!: G-d forbid!
Got:Vorte - A good piece of information or short concise Torahy commentary.
Gotteniu!: Oh G-d! (anguished cry)
Goy: Any person who is not Jewish
Goyeh: Gentile woman
Goyim: Group of non-Jewish persons
Goyishe kop: Opposite of Yiddishe kop. Generally used to indicate someone who is not particularly smart or shrewd. (Definitely offensive.)
Greps: Blech; a burp if it's a mild one
Grob: Coarse, crude, profane, rough, rude
Grober: Coarse, uncouth, crude person
Grober finger: Thumb
Groi:halter - Show-off, conceited person
Groisseh gedilleh!: Big deal! (said sarcastically)
Groisser gornisht: Big good-for-nothing
Groisser potz! (taboo): Big *****! Big *****! (derogatory or sarcastic)
Grooten: To take after, to favour.
Groyser finger: *******
Guggle muggle: A concoction made of warm milk and honey for sore throats
Gunsel: A young goose. Also used to describe a young man who accompanies a ***** or a young *****.
Gut far him!: Serves him right!
Gut gezugt: Well said
Gut Shabbos: Good Sabbath
Gut Yontif: Happy Holiday
G'vir: Rich man
H
Haimish ponem: A friendly face
Haiseh vanneh: Hot bath
Haissen: To hate
Haken a chainik: Boring, long-winded and annoying conversation; talking for the sake of talking (Lit., To bang on the tea-kettle)
Hak flaish: Chopped meat
Hak mir nit in kop!: Stop bending my ear (Lit.; Stop banging on my head)
Hak mir nit kayn chainik (arain): Don't get on my nerves; Stop nagging me. (Lit., Don't bang my teapot.)
Halevei!: If only...
Hamoyn: Common people
Handlen: To bargain; to do business
Hanoe hobn: to enjoy
Harte mogen: constipation
Hartsvaitik: Heart ache.
Hecher: Louder
Hefker: A mess
Heizel: *******
Hekdish: Decrepit place, a slumhouse, poorhouse; a mess
Heldish: Brave
Heldzel: Stuffed neck flesh; sort of a neck-kishke
Hendl: Chicken
Hert zich ein!: Listen here!
Hetsken zich: Shake and dance with joy
Hikevater: Stammerer Hinten - Rear, rear parts, backside, buttocks; in the rear
Hit zich!: Look out!
Hitsik: Hothead
Hitskop: Excitable person
Hob derech erets: Have respect
Hob dir in arbel: Lit., I've got you by the elbow (Used as a response to a derogatory remark as you would use "sticks and stones"
Hob nit kain deiges: Don't worry
Hoben tsu zingen un tsu zogen: Have no end of trouble (Lit.,To sing and to talk)
Hobn groyse oygn: To be greedy
Hock mir nisht en chinik: Don't hit me in the head. or Dont' give me a headache.
Hoizer gaier: Beggar
Hoizirer: Peddler (from house to house)
Holishkes: Stuffed Cabbage
Host du bie mir an avleh!: So I made a mistake. So what!
Hulyen: A hellraiser
I
Ich bin ahntoisht: I am disappointed
Ich bin dich nit mekaneh: I don't envy you
Ich darf es ahf kapores: It's good for nothing! I have no use for it. (Lit., I need it for a [useless] fowl sacrifice)
Ich darf es vi a loch in kop!: I need it like a hole in the head!
Ich hob dir lieb: I love you!
Ich eil zich (nit): I am (not) in a hurry
Ich feif oif dir!: I despise you! Go to the devil! (Lit., I whistle on you!)
Ich *** chaleshen bald avek: I'm about to faint (from sheer exhaustion)
Ich hob dich in ***!: To hell with you! (Lit., I have you in the bath house!)
Ich hob dir!: Drop dead! Go flap you ears! (Lit., I have you....!) (Americanism!)
Ich hob es in drerd!: To hell with it.
Ich hob im feint: I hate him.
Ich hob im in ***!: To hell with him.
Ich hob mir fer pacht: I have you in my pocket. (I know you for what you are.)
Ich hob nicht kain anung: I have no idea.
Ich ken dir nisht farfeeren: I can't lead you astray
Ich loif: I'm running
Ich vais: I know
Ich vais nit.: I don't know.
Ich vel dir geben a khamalye: I'll give you such a smack
Ich vel dir geben kadoches!: I'll give you nothing! (Lit., I'll give you malaria or a fever.)
Ich yog zich nit.: I'm not in a hurry.
Ich zol azoy vissen fun tsores.: I should know as little about trouble (as I know about what you are asking me)
Iker: Substance; people of substance
In a noveneh: For a change; once in a blue moon
In di alteh guteh tseiten!: In the good old days!
In di oygn: To one's face
In drerd mein gelt!: My money went down the drain! (Lit., My money went to burial in the earth, to hell.)
In miten drinen: In the middle of; suddenly
Ipish: Bad odor, stink
Ir gefelt mir zaier.: You please me a great deal.
Iz brent mir ahfen hartz.: I have a heartburn.
K
Kaas (in kaas oyf): Angry (with)
Kabaret forshtelung: Floorshow
Kabtzen, kaptsen: Pauper
Kaddish: A mourner's prayer
Kaddishel: Baby son; endearing term for a boy or man
Kadoches: Fever
Kadoches mit koshereh fodem!: Absolutely nothing! (Lit., fever with a kosher thread)
Kaftan: Long coat worn by religious Jews
Kakapitshi: Conglomeration
Kalamutneh: Dreary, gloomy, troubled
Kalleh: Bride
Kalleh moid: A girl of marriageable age
Kallehniu: Little bride
Kalta neshomeh: A cold soul
Kalekeh: A new bride who cannot even boil an egg.
Kalyeh: Bad, wrong, spoiled
Kam derlebt: Narrowly achieved (Lit., hardly lived to see)
Kam mit tsores!: Barely made it! (Lit., with some troubles) The word "Kam," also is pronounced "Kom" or "Koim" depending on the region people come from.
Kam vos er kricht: Barley able to creep; Mr. Slowpoke
Kam vos er lebt: He's hardly (barely) alive.
Kamtsoness: To be miserly
Kaneh: An enema
Kaporeh, (kapores): Atonement sacrifice; forgiveness; (slang) good for nothing
Karabeinik: Country peddler
Karger: Miser, tightwad
Kaseer: enema
Kasheh: Groats, mush cereal, buckwheat, porridge; a mess, mix-up, confusion
Kasheh varnishkes: Cooked groats and broad (or bowtie) noodles
Kashress: Kosher condition; Jewish religious dietary law
Kasnik, (keisenik): Angry person; excitable person, hot head
Kasokeh: Cross-eyed
Katchka: Duck (quack, quack)
Katshkedik (Americanism): Ducky, swell, pleasant
Katzisher kop: Forgetful (Lit., Cat head)
Kaynahorah: Lit: the evil eye. Pronounced in order to ward of the evil eye, especially when speaking of one's good fortune. "Everyone in the family is happy and healthy kaynahorah."
Kazatskeh: Lively Russian dance
Kein briere iz oich a breire: Not to have any choice available is also a choice.
Kemfer: Fighter (usually for a cause)
Ken zein: Maybe, could be
Kenen oyf di finger: Have facts at one's fingertips
Ketzele: Kitten
(To) Kibbitz: To offer unsolicited advice as a spectator
Kibbitzer: Meddlesome spectator
Kiddish (Borai pri hagofen): Blessing over wine on the eve of Sabbath or Festivals
Kimpe:tzettel - Childbirth amulet or charm (from the German "kind-bet-tzettel" meaning childbirth label containing Psalm 121, names of angels, patriarchs
Kimpetoren: Woman in labour or immediately after the delivery
Kind un kait: Young and old
Kinderlech: Diminutive, affectionate term for children
Kish mir en toches: Kiss my backside (slang)
Kishef macher: Magic-worker
Kishkeh: Stuffed derma (Sausage shaped, stuffed with a mixture of flour, onions, salt, pepper and fat to keep it together, it is boiled, roasted and sliced) Also used to describe a person's innards. "You sweat your kishkehs out to give your children an good education, and what thanks do you get?"
(A) Kitsel: Tickle
Klainer gornisht: Little **** (Lit., A little nothing)
Klemt beim hartz: Clutches at my heartstrings
Klaperkeh: Talkative woman
Klipeh: Gabby woman, shrew, a female demon
Klo: Plague
Klogmuter: Complainer, chronic complainer
(A) Klog iz mir!: Woe is me!
Kloolye: A curse
Klop: Bang, a real hard punch or wallop
Klotz (klutz): Ungraceful, awkward, clumsy person; bungler
Klotz kasheh: Foolish question; fruitless question
Kloymersht: Not in reality, pretended (Lit., as if it were)
Knacker: A big shot
Knackerke: The distaff k'nacker, but a real cutie-pie.
Knaidel (pl., k'naidlech): Dumplings usually made of matzoh meal, cooked in soup
Knippel: Button, knot; *****, virginity; money tied in a knot in a handkerchief. Also, a little money (cash, usually) set aside for special needs or a rainy day. (Additional meaning thanks to Carl Proper.)
Knish (taboo): ****** [this translation is disputed by at least one reader]
Knishes: Baked dumplings filled with potato, meat, liver or barley
Kochalain: Summer boarding house with cooking privileges (Lit., cook by yourself)
Kochedik: Petulant, excitable
Kochleffel: One who stirs up trouble; gadabout, busy-body (Lit., a cooking ladle)
Kolboynik: Rascally know-it-all
(A) Kop oif di plaitses!: Good, common sense! (Lit., A head on the shoulders!)
Komisch: Funny
Kopvaitik: Headache
Kosher: Jewish dietary laws based on "cleanliness". Also referring to the legitimacy of a situation. "This plan doesn't seem kosher".
Koved: Respect, honour, reverence, esteem
Krank: Sick
Kran:heit - Sickness
Krassavitseh: Beauty, a doll, beautiful woman
Krechts: Groan, moan
Krechtser: Blues singer, a moaner
Kreplach: Small pockets of dough filled with chopped meat which look like ravioli, or won ton, and are eaten in soup; (slang) nothing, valueless
Kroivim: Relatives
Krolik: Rabbit
Kuch leffel: A person who mixes into other people's business (cooking spoon)
Kuck im on (taboo): Defecate on him! The hell with him!
Kuck zich oys! (taboo): Go take a **** for yourself!
Kugel: Pudding
Kukn durkh di finger oyf: Shut one's eyes to....., connive at......, wink at.....
*** ich nisht heint, *** ich morgen: If I don't come today, I'll come tomorrow (procrastinator's slogan)
Kumen tsu gast: To visit
Kuntzen: Tricks
Kuni leml: A nerd
Kunyehlemel: Naive, clumsy, awkward person; nincompoop; Casper Milquetoast
Kuppe dre: A piece of ***** matter (s--t)
Kurveh: *****, *******
Kush in toches arein! (taboo): Kiss my behind! (said to somebody who is annoying you)
Kushinyerkeh: Cheapskate; woman who comes to a store and asks for a five cents' worth of vinegar in her own bottle
K'vatsh: Boneless person, one lacking character; a whiner, weakling
K'velen: Glow with pride and happiness, beam; be delighted
K'vetsh: Whine, complain; whiner, a complainer
K'vitsh: Shriek, scream, screech
L
Lachen mit yas:tsherkes - Forced or false laugh; laugh with anguish
Laidi:gaier - Idler, loafer
Lakeh: A funnel
Lamden: Scholar, erudite person, learned man
Lamed Vovnik: Refers to the Hebrew number "36" and traditionally each generation produces 36 wise and righteous persons who gain the approbation of "lamed vovnik."
Lang leben zolt ir!: Long may you live!
Lange loksch: A very tall thin person , A long tall drink of water.
Lantslaite: Plural of lantsman
Lantsman: Countryman, neighbour, fellow townsman from "old country".
Lapeh: Big hand
Layseh mogen: Diarrhea
(A) Lebedikeh velt!: A lively world!
(A) Lebediker: Lively person
(A) Leben ahf dein kop!: Words of praise like; Well said! Well done! (Lit., A long life upon your head.)
Lebst a chazerishen tog!: Living high off the hog!
Leck, shmeck: Done superficially (lick, smell)
L'che:im, le'chayim! - To life! (the traditional Jewish toast); To your health, skol
Leffel: Spoon
Leibtzudekel: Sleeveless shirt (like bib) with fringes, worn by orthodox Jews
Leiden: To suffer
Lemechel: Milquetoast, quiet person
Lemeshkeh: Milquetoast, bungler
Leshem shomaim: Idealistically, "for the sake of heaven."
Leveiyeh: Funeral
Lezem gayne: leave them be
Lig in drerd!: Get lost! Drop dead! (Lit., Bury yourself!)
Ligner: Liar
Litvak: Lithuanian; Often used to connote shrewdness and skepticism, because the Lithuanian Jews are inclined to doubt the magic powers of the Hasidic leaders; Also, a person who speaks with the Northeastern Yiddish accent.
Lobbus: Little monster
Loch: Hole Loch in kop - Hole in the head.
Loksch: An Italian gentleman.
Lokshen: Noodles
Lokshen strop: a "cat- o- nine tails"
Lominer gaylen: Clumsy fool (a golem-Frankenstein monster -- created by the Lominer rebbe)
Loz mich tzu ru!: Leave me alone! (Lit., Let me be in peace!)
Luftmentsh: Person who has no business, trade, calling, nor income.
Luch in kup: A hole in the head ( " I need this like a luch in kup").
M
Machareikeh: Gimmick, contraption
Macher: big shot, person with access to authorities, man with contacts.
Machshaifeh: Witch
Maidel: Unmarried girl, teenager
Maideleh: Little girl (affectionate term)
Maiven: Expert, connoisseur, authority
Maisse: A story
Maisse mit a deitch: A story with a (moral) twist
Makeh: Plague, wound, boil, curse
Mameleh: Mother dear
Mamoshes: Substance, people of substance.
Mamzer: *******, disliked person, untrustworthy
Mamzerook: A naughty little boy
Mashgiach: Inspector, overseer or supervisor of Kashruth in restaurants & hotels.
Mashugga: Crazy
Matkes: Underpants
Maynster: Mechanic, repairman, workshop proprietor
Mayster: Master craftsman, champion,
Mazel Tov: Good Luck (lit) Generally used to convey "congratulations".
Me ken brechen!: You can ***** from this!
Me ken lecken di finger!: It's delicious!
Me krechts, me geht veyter: I complain and I keep going.
Me lost nit leben!: They don't let you live!
Me redt zich oys dos hartz!: Talk your heart out!
Mechuten: In-Law
Mechutonim: In-Laws (The parents of your child's spouse)
Mechutainista: Mother-In-Law
Megillah: A long story
Mein bobbeh's ta'am: Bad taste! Old fashioned taste!
Mein cheies gait oys!: I'm dying for it!
Mekheye: An extreme pleasure, *******, out of this world wonderful!
Mekler: Go-between
Menner vash tsimmer: Men's room
Mentsh: A special man or person. One who can be respected.
Menuvel: A person who is always causing grief, can get nothing right, and is always in the way.
Meshpokha: Extended family
Meshugass: Madness, insanity, craze
Meshugeh: Crazy
Meshugeh ahf toit!: Crazy as a loon. Really crazy!
Meshugeneh: Mad, crazy, insane female.
Meshugener: Mad, crazy, insane man
Meshugoyim: Crazy people
Messer: Knife
Me zogt: They say; it is said.
Mezinka: A special dance for parents whose last child is getting married
Mezuzah: Tiny box affixed to the right side of the doorway of Jewish homes containing a small portion of Deuteronomy, handwritten on parchment.
Mies: Ugly
Mieskeit: Ugly thing or person.
Mikveh: Ritual bath used by women just prior to marriage as well as after each monthly cycle. This represents a "spiritual cleansing after a potential to create a new life was not actualized. There are some religious men who also use mikvehs prior to festivals and the Sabbath. Some Chassidim immerse every morning before praying.
Min tor nit: One (or you) mustn't
Minyan: Quorum of ten men necessary for holding public worship (must be over 13 years of age)
Mirtsishem: G-d willing
Mitn derinnen: All of a sudden, suddenly
Mitn grobn finger: Quibbling, stretching a point
Mitzvah: Good deed
Mizinik: The youngest child in an immediate family
Mogen Dovid: Star of David
Moisheh kapoyer: Mr. Upside-Down! A person who does everything backwards. Not knowing what one wants.
Mosser: Squealer
Mossik: Mischief maker, prankster, naughty little boy, imp
Moyel: Person (usually a rabbi) who performs circumcisions.
Mutek: Brave
Mutshen zich: To sweat out a job
Muttelmessig: Meddlesome person, kibbitzer
N
N'vayle: Shroud; inept person
Na!: Here! Take it. There you have it.
Naches: Joy: Gratification, especially from children.
Nacht falt tsu.: Night is falling; twilight
Nadan: Dowry
Nafkeh: *******
Nafkeh ba:is - *******
Naidlechech: Rare thing
Nar: Fool
Nar ainer!: You fool, you!
Narish: Foolish
Narishkeit: Foolishness
Narvez: Nervous
Nebach: It's a pity. Unlucky, pitiable person.
Nebbish: A nobody, simpleton, weakling, awkward person
Nebechel: Nothing, a pitiful person; or playing role of being one
(A) Nechtiker tog!: He's (it's) gone! Forget it! Nonsense! (Lit., a yesterday's day)
Nechuma: Consolation
Nechvenin: To *******
Nem zich a vaneh!: Go take a bath! Go jump in the lake!
Neshomeh: Soul, spirit
Neshomeleh: Sweetheart, sweet soul
Nisht geshtoygen, nisht gefloygen: neither here nor there
Nifte:shmifter, a leben macht er? - What difference does it make as long as he makes a living? (Lit., nifter means deceased.)
Nishkosheh: Not so bad, satisfactory. (This has nothing to do with the word "kosher", but comes from the Hebrew and means "hard, heavy," thus "not bad."
Nisht araynton keyn finger in kalt vaser: Loaf, not do a thing, be completely inactive
Nisht fur dich gedacht!: It shouldn't happen! G-d forbid! (Lit., May we be saved from it! [sad event] )
Nishtgedeiget: Don't worry; doesn't worry
Nisht geferlech: Not so bad, not too shabby (Lit. not dangerous.)
Nishtkefelecht: No big deal!
Nisht gefloygen, nisht getoygen: It doesn't matter
Nisht gefonfit!: Don't hedge. Don't fool around. Don't double-talk.
Nisht getoygen, nisht gefloygen: It doesn't fly, it doesn't fit
Nisht getrofen!: So I guessed wrong!
Nisht gut: Not good, lousy
Nisht naitik: Not necessary
Nishtgutnick: No-good person
Nishtikeit!: A nobody!
Nishtu gedacht!: It shouldn't happen! G-d forbid!
Nit kain farshloffener: A lively person
Nit ahin, nit aher: Neither here nor there
Nit gidacht!: It shouldn't happen! (Same as nishtu gedacht)
Nit gidacht gevorn.: It shouldn't come to pass.
Nit kosher: Impure food. Also, slang, anything not good
Nit heint, nit morgen!: Not today, not tomorrow!
Nito farvos!: You're welcome!
Nitsn: To use
Noch a mool: One more time
Noch nisht: Not yet
Nochshlepper: Hanger-on, unwanted follower
Nor Got vaist: Only G-d knows.
Nosh: Snack
Nosherie: Snack food
Nu?: So? Well?
Nu, dahf men huben kinder?: Does one have children? (When a child does something bad)
Nu, shoyn!: Move, already! Hurry up! Let's go! Aren't you finished?
Nudnik: Pesty nagger, nuisance, a bore, obnoxious person
Nudje: Annoying person, badgerer (Americanism)
Nudjen: Badger, annoy persistently
O
Ober yetzt?: So now? (Yetzt is also spelled itzt)
Obtshepen: Get rid of
Och un vai!: Alas and alack: woe be to it!
Oder a klop, oder a fortz (taboo): Either too much or not enough (Lit., either a wallop or a ****)
Oder gor oder gornisht: All or nothing
Ohmain: Amen
Oi!!: Yiddish exclamation to denote disgust, pain, astonishment or rapture
Oi, a shkandal!: Oh, what a scandal!
Oi, gevald: Cry of anguish, suffering, frustration or for help
Oi, Vai!: Dear me! Expression of dismay or hurt
Oi vai iz mir!: Woe is me!
Oif tsalooches: For spite
Oisgeshtrobelt!: Overdressed woman.
Oisgeshtrozelt: Decorated (beautiful)
Oisgevapt: Flat (as in "the fizz has gone out of it.)
Oi:shteler - Braggart
Oiver botel: Absentminded: getting senile
Okurat: That's right! Ok! Absolutely! (Sarcastically: Ya' sure!) Okuratner mentsh - Orderly person
Olreitnik!: Nouveau riche!
On langeh hakdomes!: Cut it short! (Lit., without long introductions.)
Ongeblozzen: Conceited: peevish, sulky, pouting
Ongeblozzener: Stuffed shirt
Ongematert: Tired out
Ongepatshket: Cluttered, disordered, scribbled, sloppy, muddled, overly-done
Ongeshtopt: Very wealthy
Ongeshtopt mit gelt: Very wealthy; (Lit., stuffed with money)
Ongetrunken: Drunk
Ongetshepter: Bothersome hanger-on
Ongevarfen: Cluttered, disordered
Onshikenish: Hanger-on
Onshikenish: Pesty nagger
Onzaltsen: Giving you the business; bribe; soft-soap; sweet-talk (Lit., to salt)
Opgeflickt!: Done in! Suckered! Milked!
Opgehitener: Pious person
Opgekrochen: Shoddy
Opgekrocheneh schoireh: Shoddy merchandise
Opgelozen(er): Careless dresser
Opgenart: Cheated, fooled
Opnarer: Trickster, shady operator
Opnarerei: Deception
Orehman: Poor man, without means
Oremkeit: Poverty
Ot azaih: That's how, just like that
Ot kimm ich: Here I come!
Ot gaist du: There you go (again)
Oy mi nisht gut gevorn: "Oh my, I'm growing weary."
Oy vey tsu meina baina: Woe is me (down to my toes)
Oybershter in himmel: G-d in heaven
Oych a bashefenish: Also a V.I.P.! A big person! (said derogatorily, sarcastically, or in pity)
Oych mir a leben!: This too is a living! This you call a living?
Oyfen himmel a yarid!: Much ado about nothing! Impossible! (Lit., In heaven there's a big fair!)
Oyfgekumener: Come upper, upstart
Oyfn oyg: Roughly, approximately
Oyg oyf oyg: In private, face-to-face
Oys shiddech: The marriage is off!
Oysznoygn fun finger: Concoct, invent (a story)
Oysergeveynlekh: Unusual (sometimes used as "great.")
Oysgedart: Skinny, emaciated
Oysgehorevet: Exhausted
Oysgematert: Tired out, worn out
Oysgemutshet: Worked to death, tired out
Oysgeposhet: "Well grazed," in the sense of being fat.
Oysgeputst: Dressed up, overdressed; over decorated
Oysgeshprait: Spread out
Oysvurf: Outcast, bad person
P
Paigeren: To die (animal)
Paigeren zol er!: He should drop dead!
Pamelech: Slow, slowly
Parech: Low-life, a bad man
Parnosseh: Livelihood
Parshiveh: Mean, cheap
Parshoin: He-man
Partatshnek: Inferior merchandise or work
Parveh: Neutral food, neither milchidik (dairy) nor flaishidik (meat)
Paskidnye: Rotten, terrible
Paskudnik, paskudnyak: Ugly, revolting, evil person; nasty fellow
Past nit.: It isn't proper.
Patsh: Slap, smack on the cheek
Patsh zich in tuchis und schrei "hooray": Said to a child who complains he/she has nothing to do (slap your backside and yell "hooray")
Patshkies around: Anglicized characterization of one who wastes time.
Patteren tseit: To lounge around; waste time
Payess: Long side-curls worn by Hasidic and other ultra-Orthodox Jewish men.
Petseleh: Little *****
Phooey! fooey, pfui: Designates disbelief, distaste, contempt
Pinkt kahpoyer: Upside down; just the opposite
Pipek: Navel, belly button
Pishechtz: *****
Pisher: Male infant, a little squirt, a nobody
Pisk: Slang, for mouth; insultingly, it means a big mouth, loudmouth
Pis:Malocheh - Big talker-little doer! (man who talks a good line but does nothing)
Pitseler: Toddler, small child
Pitshetsh: Chronic complainer
Pitsel: Wee, tiny
Pitsvinik: Little nothing
Plagen: Work hard, sweat out a job, suffer
Plagen zich: To suffer
Plaplen: Chatter Plats! - Burst! Bust your guts out! Split your guts!!
Platsin zuls du: May you explode
Plimenik: Nephew
Plimenitse: Niece
Plotz: To burst
Pluchet: Heavy rain (from Polish "Plucha")
Plyoot: Bull-*******; Loudmouth
Plyotkenitzeh: A gossip
Ponem: Face
Poo, poo, poo: Simulate spitting three times to avoid the evil eye
Pooter veren: Getting rid of (Lit: making butter)
Pooter veren fon emitzer: Getting rid of someone; eg: "ich geh' veren pooter fon ihr" - "I'm going to be getting rid of her!"
Poseyakh: Rolling out dough
Potchke: Fool around or "mess" with
Potzevateh: ******, someone who is "out of it."
Praven: Celebrate
Preplen: To mutter, mumble
Prezhinitse: Scrambled eggs with milk added.
Prietzteh: Princess; finicky girl; (having airs, giving airs; being snooty) prima donna!
Pripitchok: Long, narrow wood-burning stove
Prost: Coarse, common, ******
Prostaches: Low class people
Prostak: Ignorant boor, coarse person, ****** man
Proster chamoole: Low-class *******
Prosteh leit: Simple people, common people; ******, ignorant, "low class" people
Proster mentsh: ****** man, common man
Ptsha: Cows feet in jelly
Pulke: The upper thigh
Pupik: Navel, belly button, gizzard, chicken stomachs
Pupiklech: Dish of chicken gizzards
Pushkeh: Little box for coins
Pustunpasnik: Loafer, idler
Putz: Slang word for "*****." Also used when describing someone someone as being "a ****."
Pyesseh: A play, drama
R
Rachmones: Compassions, mercy, pity
Rav: Rabbi, religious leader of the community
Reb: Mr., Rabbi; title given to a learned and respected man
Rebbe fon Stutz: A phrase used to explain the unexplainable. Similar to blaming something on the fairies or a mystical being.
Rebiniu: "Rabbi dear!" Term of endearment for a rabbi
Rebitsin: Literally, the rabbi's wife (often sarcastically applied to a woman who gives herself airs, or acts excessively pious) ; pompous woman
Rechielesnitseh: Dowdy, gossipy woman
Reden on a moss: To chatter without end
Redn tzu der vant: Talk in vain or to talk and receive no answer (Lit. , talk to the wall for all the good it will do you)
Redlshtul: Wheelchair
Redt zich ayn a kreynk!: Imaginary sickness
Redt zich ayn a kind in boich: Imaginary pregnancy (Imaginary anything)
*****: Rich, wealthy
Reisen di hoit: Skin someone alive (Lit., to tear the skin)
Reissen: To tear
Retsiche: ******
Rib:fish, gelt oyfen tish! - Don't ask for credit! Pay in cash in advance! Cash on the barrel-head!
Riboyno:shel-oylom! (Hebrew) God in heaven, Master of the Universe
Richtiker chaifetz: The real article! The real McCoy!
Rirevdiker: A lively person
Rolleh: Role in a play
Rooshisher: Definitely NOT a Litvak; coming from Ukraine, White Russia; the Crimea, Russia itself.
Roseh: Mean, evil person
Rossel flaysh: Yiddish refritos
(A) Ruach in dein taten's taten arein!: Go to the devil! (Lit., A devil (curse) should enter your father's father!)
Ruf mich k'na:nissel! - I did wrong? So call me a nut!
Ruktish: Portable table
S
S'vet helfen azoy vie a toytn baynkes: Lit: It will help as much as applying cups to a dead person.
S'art eich?: What does it matter to you? Does it matter to you?
Saykhel: Common sense
Schochet: A ritual slaughterer of animals and fowl.
Se brent nit!: Don't get excited! (Lit., It's not on fire!)
Se shtinkt!: It stinks!
Se zol dir grihmen in boych!: You should get a stomach cramp!
Sh' gootzim: Plural of shaigetz
Sha! (gently said): Please keep quiet.
Shabbes goy: Someone doing the ***** work for others (Lit;, gentile doing work for a Jew on Sabbath)
Shabbes klopper: A resident of a neighbourhood who's job it was to "klop" or bang on the shutters of Jewish homes to announce the hour of sundown on Friday
Shadchen: Matchmaker or marriage broker. There is the professional type who derives his or her living from it, but many Jewish people engage in matchmaking without compensation.
Shaigitz: Non-Jewish boy; wild Jewish boy
Shaigetz ainer!: Berating term for irreligious Jewish boy, one who flouts Jewish law
Shaile: A question
Shain vi der lavoone: As pretty as the moon
Shain vi di zibben velten: Beautiful as the seven worlds
Shaineh maidel: pretty girl
Shaineh raaineh keporah: Beautiful, clean sacrifice. Nothing to regret.
Shainer gelechter: Hearty laugh (sarcastically, Some laughter!)
Shainkeit: Beauty
Shaitel, (sheitel): Wig (Ultra-orthodox married women cover their hair. Some use a shaitel)
Shalach mohnes: Customary gifts exchanges on Purim, usually goodies Shalom - Peace (a watchword and a greeting)
Shamus: Sexton, beadle of the synagogue, also, the lighter taper used to light other candles on a menorah, a policeman (slang)
Shandeh: Shame or disgrace
Shandhoiz: Brothel, *******
Shpatzir: A walk without a particular destination
Shat, shat! Hust!: Quiet! Don't get excited
Shatnes: Proscription against wearing clothes that are mixed of wool and linen
Shav: Cold spinach soup, sorrel grass soup, sour leaves soup
Shayneh kepeleh: Pretty head (lit) Good looking, good thoughts
Shemevdik: Bashful, shy
Shepen naches: Enjoy; gather pleasure, draw pleasure, especially from children
Shidech (pl., shiduchim): Match, marriage, betrothal
Shih:pihi - Mere nothings
****:yingel - Messenger
Shikker: Drunkard
Shikseh: Non-Jewish girl
Shlissel: A key
Shissel: A basin or bowl
*******: Sparse, lean, meager
Shiva: Mourning period of seven days observed by family and friends of deceased
Shkapeh: A hag, a mare; worthless
Shkotz: Berating term for mischievous Jewish boy
Shlak: Apoplexy; a wretch, a miserable person; shoddy; shoddy merchandise
Shlang: Snake, serpent; a troublesome wife; ***** (taboo)
Shlatten shammes: Communal busybody, tale bearer; messenger
Shlecht: Bad
Shlecht veib: Shrew (Lit., a bad wife)
Shlemiel: Clumsy bungler, an inept person, butter-fingered; ***** person
Shlep: Drag, carry or haul, particularly unnecessary things, parcels or baggage; to go somewhere unwillingly or where you may be unwanted
Shleppen: To drag, pull, carry, haul
Shlepper: Sponger, panhandler, hanger-on; dowdy, gossipy woman, free-loader
Shlimazel: Luckless person. Unlucky person; one with perpetual bad luck (it is said that the shlemiel spills the soup on the shlimazel!)
Shlog zich kop in vant.: Break your own head! (Lit., bang your head on the wall)
Shlog zich mit Got arum!: Go fight City Hall! (Lit., Go fight with God.)
Shlogen: To beat up
Shlok: A curse; apoplexy
Shlooche: ****
Shloof: Sleep, nap
Shlosser: Mechanic
Shlub: A ****; a foolish, stupid or unknowing person, second rate, inferior.
Shlump: Careless dresser, untidy person; as a verb, to idle or lounge around
Shlumperdik: Unkempt, sloppy
Shmaltz: Grease or fat; (slang) flattery; to sweet talk, overly praise, dramatic
Shmaltzy: Sentimental, corny
Shmatteh: Rag, anything worthless
Shmeis: Bang, wallop
Shmek tabik: Nothing of value (Lit., a pinch of *****)
Shmeer: The business; the whole works; to bribe, to coat like butter
Shmegegi: Buffoon, idiot, fool
Shmeichel: To butter up
Schmeikel: To swindle, con, fast-talk.
Shmendrik: nincompoop; an inept or indifferent person; same as shlemiel
Shmo(e): Naive person, easy to deceive; a goof (Americanism)
Shmontses:Trifles, folly
Shmooz; (shmuess): Chat, talk
Shmuck (tabboo): Self-made fool; obscene for *****: derisive term for a man
Shmulky!: A sad sack!
Shmuts: Dirt, slime
Shmutzik: *****, soiled
Shnapps: Whiskey, same as bronfen
Shnecken: Little fruit and nut coffee rolls
Shneider: Tailor; in gin rummy card game, to win game without opponent scoring
Shnell: Quick, quickly
Shnook: A patsy, a sucker, a sap, easy-going, person easy to impose upon, gullible
Shnorrer: A beggar who makes pretensions to respectability; sponger, a parasite
Shnur: Daughter-in-law
Shokklen: To shake
Shoymer: Watchman; historically refers also to the armed Jewish watchman in the early agricultural settlements in the Holy Land
Shoymer mitzves: Pious person
Shoyn ainmol a' metse:eh! - Really a bargain
Shoyn fargessen?: You have already forgotten?
Shoyn genug!: That's enough!
Shpiel: Play
Shpilkes: Pins and needles
Shpits: end, the heel of the bread
Shpitsfinger: Toes
Shpitzik: Pointed sense of humour, witty, sarcastic, caustic
Shpogel nei: Brand-new
Shreklecheh zach: A terrible thing
Shtarben: To die
Shtark, shtarker: Strong, brave
Shtark gehert: Smelled bad (used only in reference to food; Lit., strongly heard)
Shtark vi a ferd: Strong as a horse
Shteln zikh oyg oyf oyg mit....: To confront
Shtetl: Village or small town (in the "old country")
Shtik: Piece, bit: a special bit of acting
Shtik drek (taboo): *******; ****-head
Shtik goy: Idiomatic expression for one inclined to heretical views, or ignorance of Jewish religious values
Shtik naches: Grandchild, child, or relative who gives you pleasure; a great joy
Shtikel: Small bit or piece; a morsel
Shtiklech: Tricks; small pieces
Shtilinkerait: Quietly
Shtimm zic: Shut up!
Shtoltz: Pride; unreasonably and stubbornly proud, excessive self-esteem
Shtrafeeren: To threaten
Shtrudel: Sweet cake made of paper-thin dough rolled up with various fillings
Shtuk: Trouble
Shtum: Quiet
(A) Shtunk: A guy who doesn't smell too good; a stink (bad odor) a lousy human
Shtup: Push, shove; vulgarism for ****** *******
Shtup es in toches! (taboo): Shove (or stick) it up your ****** (***)!
Shtuss: A minor annoyance that arises from nonsense
Shudden: A big mess
Shul: Colloquial Yiddish for synagogue
Shule: School
Shushkeh: A whisper; an aside
Shutfim: Associates
Shvach: Weak, pale
Shvachkeit: Weakness
Shvantz: tail, *****
Shvartz: Black
Shvegerin: Sister-in-law
Shvengern: Be pregnant
Shver: Father-in-law; heavy, hard, difficult
Shvertz azayan ***: It's hard to be a Jew
Shviger: Mother-in-law
Shvindel: Fraud, deception, swindle
Shvindeldik: Dizzy, unsteady
Shvitz: Sweat, sweating
Shvitz ***: Steam bath
Shvoger: Brother-in-law
Sidder: Jewish prayer book for weekdays and Saturday
Simantov: A good sign (lit) Often used with mazel tov to wish someone good luck or to express congratulations
Simcheh: Joy; also refers to a joyous occasion
Sitzfleish: Patience that can endure sitting (Lit., sitting flesh)
Smetteneh: Sour cream; Cream
Sobaka killev: Very doggy dog
Sof kol sof: Finally
Sonem: Enemy, or someone who thwarts your success.
S'teitsh!: Listen! Hold on! How is that? How is that possible? How come?
Strasheh mich nit!: Don't threaten me!
Strashen net de genz: Lit., Do not disturb the geese. (You are full of yourself and making too much noise)
T
Ta'am: Taste, flavor; good taste
Ta'am gan eyden: Fabulous (Lit: A taste of the Garden of Eden)
Tachlis: Practical purpose, result
Tahkeh: Really! Is that so? Certainly!
Tahkeh a metsieh: Really a bargain! (usually said with sarcasm)
Taiglech: Small pieces of baked dough or little cakes dipped in honey
Tallis: Rectangular prayer-shawl to whose four corners, fringes are attached
Talmud: The complete treasury of Jewish law interpreting the Torah into livable law
Talmud Torah: The commandment to study the Law; an educational institution for orphans and poor children, supported by the community; in the United States, a Hebrew school for children
Tamavate: Feebleminded
Tamaveter: Feebleminded person
Tandaitneh: Inferior
Tararam: Big noise, big deal
Tashlich: Ceremony of the casting off of sins on the Jewish New Year (crumbs of bread symbolizing one's sins are cast away into a stream of water in the afternoon of the Jewish New Year, Rosh Hashoneh)
Tateh, tatteh, tatteh, tatteleh, tatinka, tatteniu: Father, papa, daddy, pop
Tate:mameh, papa-mama - Parents
Tatenui: Father dear (The suffix "niu" in Yiddish is added for endearing intimacy; also, G-d is addressed this way by the pious; Tateniu-Foter means G-d, our Father
Tchotchkes: Little playthings, ornaments, bric-a-brac, toys
Teier: Dear, costly, expensive
Te:yerinkeh! - Sweetheart, dearest
Temp: Dolt
Temper kop: Dullard
Ti mir nit kayn toyves: "Don't do me any favours" (sarcastic)
Tinef: Junk, poorly made
T'noim: Betrothal, engagement
Toches: Buttocks, behind, ***** (***)
Toches ahfen tish!: Put up or shut up! Let's conclude this! (Lit., ***** on the table!)
Toches in droissen: Bare behind
Toche:lecker - Brown-noser, apple-polisher, ***-kisser
Togshul: Day school
Toig ahf kapores!: Good for nothing! It's worth nothing!
Traif: Forbidden food, impure, contrary to the Jewish dietary laws, non-kosher
Traifener bain: Jew who does not abide by Jewish law (derisive, scornful expression
Traifeneh bicher: Forbidden literature
Traifnyak: Despicable person; one who eats non-kosher food
Trefn oyfn oyg: To make a guess
Trenen: To tear, rip
Trepsverter: Lit. step words. The zinger one thinks of in retreat. The perfect retort one summons after mulling over the insult.
Trogedik: Pregnant
Trog gezunterhait!: Wear it in good health!
Trombenik: A ***, no-good person, ne'er-do-well; a faker
Tsaddik: Pious, righteous person
Tsalooches: Spite
Tsaloochesnik: Spiteful person
Tsatskeh: Doll, plaything; something cute; an overdressed woman; a **** girl
Tsatskeleh der mamehs!: Mother's favorite! Mother's pet!
Tsebrech a fus!: Break a leg!
Tsedrait: Nutty, crazy, screwy
Tsedraiter kop: Bungler
Tseereh: Face (usually used as put-down)
Tseeshvimmen: Blurred
Tsegait zich in moyl: It melts in the mouth, delicious, yummy-yummy
Tsemishnich: Confusion
Tsemisht: Confused, befuddled, mixed-up
Tsevishe:shtotisheh telefonistkeh - Long distance operator
Tshatshki: Toy, doo-dad
Tshepen: To annoy, irk, plague, bother, attack
Tsigeloisen: Compassionate, rather nice
Tsiklen zich: The cantor's ecstatic repetition of a musical phrase
Tsimmes: Sweet carrot compote; (slang) a major issue made out of a minor event
Tsitskeh: Breast, ****, udder
Tsivildivit: Crazy, wild, overwhelmed with too many choices
Tsnueh: Chaste
Tsores: Troubles, misery
Tsu undzer tsukunft tzuzamen: To our future together.
Tsutsheppenish: Hanger-on; unwanted companion; pest; nuisance
Tsum glik, tsum shlimazel: For better, for worse
Tsumakhn an oyg: To fall asleep
Tsvilling: Twins
Tu mir a toiveh.: Do me a favor.
Tu mir nit kain toives.: Don't do me any favors.
Tumel: Confusion, noise, uproar
Tumler: A noise-maker (person); an agitator
Tut vai dos harts: Heartbroken
Tzadrait: Scattered
Tzedakeh: Spirit of philanthropy; charity, benevolence
Tziginner bobkes: Jocular, truly valueless. Also used to describe black olives. Lit: goat droppings
Tziter: To tremble
Tziterdik: Tremulous or trembling
Tzitzis: Fringes attached to the four corners of the tallis
Tzufil!: Too much! Too costly!
U
U:be-rufen - Unqualified, uncalled for; God forbid; (A deprecation to ward off the evil eye)
U:be-shrien - God forbid! It shouldn't happen!
Umgeduldik: Petulant
Ummeglich!: Impossible!
Umglick: A misfortune; (masc) A born loser; an unlucky one
Umshteller: Braggart
Umzist: For nothing
Umzitztiger fresser: free loader, especially one who shows up only to eat (and EAT!)
Unger bluzen: Bad mood. Swollen with anger.
Ungerissen beheiman: A totally stupid person. Lit., an untamed animal. Not wild, just dumb.
Un langeh hakdomes!: Cut it short! (lit., Without a long introduction)
Unter fir oygn: Privately
Unterkoifen: To bribe
Untershmeichlen: To butter up
Untervelt mentsh: Racketeer
Untn: Below
Utz: To goad, to needle
V
Vahksin zuls du vi a tsibeleh, mitten kup in drerd: May you grow like an onion, with your head in the ground!
Vahksin zuls du, tsu gezunt, tsu leben, tsu langeh yor: May you grow to health, to life, to long years. (Each may me said when someone sneezes)
Vai!: Woe, pain; usually appears as "oy vai!"
Vai is mir!: Woe is me!
Vai vind iz meine yoren: "Woe is me!"
Vais ich vos: Stuff and nonsense! Says you! (Lit., Know from what)
Vaitik: An ache
Valgeren zich: Wander around aimlessly
Valgerer: Homeless wanderer
Vaneh: Bath, bathtub
Vannit: Where (from) "Fon vannit kimmt ihr?" (Where do you come from?)
Vantz: Bedbug; (slang) a nobody
Varenikehs: Round shaped noodle dough stuffed with meat, potato, etc. and fried
Varfen an oyg: To look out for; to guard; to mind (Lit., To throw an eye at)
Varnishkes: Kasha and noodles
Vart!: Wait! Hold on!
Vas:tsimmer - Bathroom, washroom
Vas:tsimmer far froyen - Ladie's room
Vas:tsimmer far menner - Men's room
Vayt fun di oygn,vayt fun hartsn: Far from the eyes, far from the heart. Equivalent to "Out of sight, out of mind."
Vechter: Watchman
Veibernik: Debauchee
Veibershe shtiklach: Female tricks
Veis vi kalech!: Pale as a sheet!
Ve:zaiger - Alarm clock
Vemen barestu?: (taboo) Whom are you kidding? (Lit., Whom are you *******?)
Vemen narstu?: Whom are you fooling?
Ver derharget!: Get killed! Drop dead! (Also "ver geharget)
Ver dershtikt!: Choke yourself!
Ver farblondjet!: Get lost! Go away!
Verklempt: Extremely emotional. On the verge of tears. (See "Farklempt")
Ver tsuzetst: "Go to hell" (or its equivalent)
Ver vaist?: Who knows?
Ver volt dos gegleybt?: Who would have believed it?
Veren a tel: To be ruined
Veren ferherret: To get married
Vi a barg: Large as a mountain
Vi der ruach zogt gut morgen: Where the devil says good morning! (has many meanings; usually appended to another phrase)
Vi gait dos gesheft?: How's business?
Vi gait es eich?: How goes it with you? How are you? How are you doing?
Vi gaits?: How goes it? How are things? How's tricks?
Vi haistu?: What's your name?
Vi ruft men...?: What is the name of...?
Vi ruft men eich?: What is your name?
Viazoy?: How come?
Vie Chavele tsu der geht: Literally: Like Chavele on her way to her divorce; meaning "all spruced up."
Vifil?: How much?
Vilder mentsh: A wild one; a wild person
Vilder chaiah: Wild animal or out of control child or adult
Vilstu: Do you want...
Vo den?: What else?
Voglen: To wander around aimlessly
Voiler yung!: Roughneck (sarcastic expression)
Voncin: Bed bug
Vortshpiel: Pun, witticism
Vos art es (mich)?: What does it matter (to me)? What do I care?
Vos barist du?: (taboo) What are you ******* around for? What are you fooling around for?
Vos bei a nichteren oyfen lung, is bei a shikkeren oyfen tsung.: What a sober man has on his lung (mind), a drunk has on his tongue.
Vos draistu mir a kop?: What are you bothering me for? (Lit., Why are you twisting my head?)
Vos failt zai?: What are they lacking?
Vos gicher, alts besser: The faster, the better
Vos hakst du mir in kop?: What are you talking my head off for?
Vos hert zich?: What do you hear around? What's up?
Vos hert zich epes ne:es? - What's new?
Vos heyst: what does it mean?
Vos hob ich dos gedarft?: What did I need it for?
Vo:in-der-kort - Capable of doing anything bad (applied to bad person; Lit., everything in the cards)
Vos iz?: What's the matter?
Vos iz ahfen kop, iz ahfen tsung!: What's on his mind is on his tongue!
Vos iz der chil'lek?: What difference does it make?
Vos iz der tachlis?: What's the purpose? Where does it lead to?
Vos iz di chochmeh?: What is the trick?
Vos iz di untershteh shureh?: What's the point? What's the outcome? (Lit., What on the bottom line?)
Vos iz mit dir?: What's wrong with you?
Vos kocht zich in teppel?: What's cooking?
Vos macht a ***?: How's it going?
Vos macht vos oys?: What difference does it make?
Vos macht es mir oys?: What difference does it make to me?
Vos macht ir?: How are you? (pl.); How do you do?
Vos Machstu?: How are you? (singular)
Vos maint es?: What does it mean?
Vos noch?: What else? What then?
Vos ret ir epes?: What are you talking about?
Vos tut zich?: What's going on? What's cooking?
Vos vet zein: What will be
Vos vet zein, vet zein!: What will be, will be!
Vos zogt ir?: What are you saying?
Vu tut dir vai?: Where does it hurt?
Vus du vinsht mir, vinsh ikh dir.: What you wish me, I wish you.
Vuhin gaitsu?: Where are you going?
Vund: Wound
Vursht: Bologna
Vyzoso: Idiot (named after youngest son of Haman, archenemy of Jews in Book of esther); also, *****
W
Wen der tati/fater gibt men tsu zun, lachen baiden. Wen der zun gibt men tsu tati/fater, vainen baiden.: When the father gives to his son, both laugh. When the son gives to the father, both cry.
Wen ich ess, ch'ob ich alles in dread.: (Lit. When I am eating, I have everything in the ground.) When I am eating, everybody can go to hell!
Y
Yachneh: A coarse, loud-mouthed woman; a gossip; a slattern
Yachsen: Man of distinguished lineage, highly connected person, privileged character
Yarmelkeh: Traditional Jewish skull cap, usually worn during prayers; worn at all times by observant Orthodox Jews.
Yahrtzeit: Anniversary of the day of death of a loved-one.
Yashir koyech: May your strength continue
Yatebedam: A man who threatens; one who thinks he's a "big shot"; a blusterer
Yedies: News; cablegrams; announcements
Yefayfiyeh: Beauty; woman of great beauty
Yenems: Someone else's; (the brand of cigarettes moochers smoke!)
Yeneh velt: The other world; the world to come
Yenteh: Gabby, talkative woman; female blabbermouth
Yente telebente: Mrs. National Enquirer
Yentzen (taboo): To fornicate, to *****
Yeshiveh: Jewish traditional higher school, talmudical academy
Yeshiveh bocher: Student of talmudic academy
Yeshuvnik: Farmer, rustic
Yichus: Pedigree, ancestry, family background, nobility
Yiddisher kop: Jewish head
Yiddishkeit: Having to do with all things relating to Jewish culture.
Yingeh tsat:keh! - A young doll! A living doll!
Yiskor: Prayer in commemoration of the dead (Lit., May God remember.)
Yom Kippur: Day of Atonement (the most holy of holy days of the Jewish calendar)
Yontefdik: Festive, holiday-ish; sharp (referring to clothes)
Yortseit: Anniversary of the day of death of parents or relatives; yearly remembrance
Yoysher: Justice, fairness, integrity
Yukel: Buffoon
(A) Yung mit bainer!: A powerhouse! Strongly built person
Yung un alt: Young and old
Yungatsh: Street-urchin, scamp, young rogue
Yungermantshik: A young, vigorous lad; A newlywed
Yusoimeh: Orphan
Z
Zaft: Juice
Zaftik: Pleasantly plump and pretty. Sensuous looking (Lit., juicy)
Zaftikeh moid!: Sexually attractive girl
Zaideh: Grandfather
Zaier gut: O.K. (Lit., very good)
Zaier shain gezogt!: Well said! (Lit., Very beautifully said!)
Zee est vee a feigele: She eats like a bird
Zeh nor, zeh nor!: Look here, look here!
Zei (t) gezunt: Be well! Goodbye! Farewell
Zei mir frailich!: Be Happy!
Zei mir gezunt!: Be well!
Zei mir matriach: Be at pains to... Please; make an effort.
Zei nit a nar!: Don't be a fool!
Zei nit kain vyzoso!: Don't be an idiot! Don't be a **** fool!
Zeit azoy gut: Please (Lit., Be so good)
Zeit ir doch ahfen ferd!: You're all set! (Lit., You're on the horse!)
Zeit (mir) moychel: Excuse me! Be so good as...Forgive me!
Zelig: Blessed (used mostly among German Jews in recalling a beloved deceased ----- mama zelig)
Zeltenkeit: Rare thing
Zetz: Shove, push, bang! Also slang for a ****** experience (taboo)
Zhaleven: To be sparing, miserly
Zhlob: A ****; slob, uncouth
Zhu met (mir) in kop: A buzzing in one's (mind) head
Zhulik: Faker
Zi farmacht nit dos moyl: She doesn't stop talking (Lit., She doesn't close her mouth)
Zindik nit: Don't complain. Don't tempt the Gods.
Zingen: To sing
Ziseh neshomeh: Sweet soul
Ziseh raidelech: Sweet talk
Ziskeit: Sweetness, sweetheart, (Also endearing term for a child)
Zitsen ahf shpilkes: Sitting on pins and needles; to fidget
Zitsen shiveh: Sit in mourning (Shiveh means 7 which is the number of days in the period of mourning
Zitsflaish: Patience (Lit., Sitting meat)
Zog a por verter: Say a few words!
Zogen a ligen: Tell a lie
Zogerkeh: Woman who leads the prayers in the women's section in the synagogue
Zoineh: *******
Zok nit kin vey: Don't worry about it (Lit: Do not say woe)
Zol dich chapen beim boych.: You should get a stomach cramp!
Zol dir klappen in kop!: It should bang in your head (the way it is bothering me!)
Zol er tsebrechen a fus!: May he break a leg! He should break a leg!
Zol es brennen!: The hell with it! (Lit., Let it burn!)
Zol Got mir helfen: May God help me!
Zol Got ophiten!: May God prevent!
Zol ich azoy vissen fun tsores!: I haven't got the faintest idea! (Lit., I should so know from trouble as I know about this!)
Zol makekhs voxen offen tsung!: Pimples should grow on your tongue!
Zol vaksen tzibbelis fun pipek!: Onions should grow from your bellybutton!
Zol ze vaksen ze ve a tsibble mit de kopin dreid: You should grow like an onion with your head in the ground.
Zol zein!: Let it be! That's all!
Zol zein azoy!: O.K.! Let it be so!
Zol zein gezunt!: Be well!
Zol zein mit glik!: Good luck!
Zol zein shah!: Be quiet. Shut up!!
Zol zein shtil!: Silence! Let's have some quiet!
Zolst geshvollen veren vi a barg!: You should swell up like a mountain!
Zolst helfen vi a toyten bankes: It helps like like cupping helps a dead person.
Zolst hobn tzen haizer, yeder hoiz zol hobn tzen tzimern, in yeder tzimer zoln zain tzen betn un zolst zij kaiklen fun ein bet in der tzweiter mit cadojes!: I wish you to have ten houses, each house with ten rooms, each room with ten beds and you should roll from one bed to the other with cholera. (not a very nice thing to say.)
Zolst leben un zein gezunt!: You should live and be well!
Zolst ligen in drerd!: Drop dead! (Lit., You should lie in the earth!)
Zolst nit vissen fun kain shlechts.: You shouldn't know from evil.
Zolst es shtipin in toches!: (taboo) Shove it up your ******!
Zolst zein vi a lom:am tug sollst di hangen, in der nacht sollst di brennen - You should be like a lamp, you should hang during the day and burn during the night!
Zolstu azoy laiben!: You should live so!
Zorg zich nit!: Don't worry!
Zuninkeh!: Dear son! Darling son!
Paul d'Aubin Mar 2016
Blackine,  mordeuse de bonheur et de vie

Tu as bientôt cinq mois, et grandis inlassablement.
Ta vivacité s'aiguise comme tes dents nouvelles,
sur ma paume droite lorsque je téléphone.
Ton museau paraît de plus en plus pointu,
Comme si tu oscillais entre cocker et renarde.
Quand je te sors en laisse, j'ai du mal à tempérer ton élan.
Et je tire la laisse comme l'espoir perdu de dompter ta fougue.
Ton pelage noir paraît encore doux oison, entre plumes et velours.
Et tu grandis et tu grandis pour devenir grande chienne Cocker,
dont je serais si fier, un jour, Blackine la bourrasque. Blackine, la tant aimée.
Tu es ivre de bonheur débridé et de vie comme l'on est ivre d'amour et d'espoir.
Mais peu de plantes résistent à ta passion mordeuse.
Lorsque tu t’allonges avec ton pelage noir de geai,
tu parais épuisée mais ce n’est qu’un entracte,
et sitôt réveillée tu deviens antilope,
surtout lorsque tu cours pour libérer ta force.
Et cette vie, en toi, qui court comme un torrent,
Est jeunesse de feu et passion de la vie.
J'aime aussi, quand, sur tes deux pattes dressées, tu me montres ta joie,
et lorsque ton noir museau pointe sur mon bureau.
Comme pour demander la faveur que je t'y accueille aux côtés de l'ordi.

Paul Arrighi
NGANGO HONORÉ Aug 2021
La vie un dessein
La vie une peinture
La vie deux façade
La vie des vœux intérieures
La vie des défis surmontables
Rien de bien magique
juste persévérer pour ceux en quoi on a espérer
Mes récits sur la vie continuent 🤩🤩
Sir B Jun 2014
I want to be alive and not be indifferent to love, but c'est la vie.
I want to love a wonderful person but they do not want me around them but c'est la vie.
I want to be an amazing person who is really nice and fun to be around, but my negativity brings everything down and c'est la vie.
I don't like myself for that but c'est la vie.

But I still hope to make it through
just for 4 more days
until the end of the year
so I could run
and try to forget my emotions for a brief moment
C'est la vie = that's life.

4 more days until school ends.. then its a whole summer of opportunities and late night talks with friends and family..
Abdelmalek Gucci Apr 2014
Phrase Courte d'amour
Si tu veux une fleur il faudra la cueillir mais si tu veux mon cœur il faudra me séduire.
Phrase Courte d'amour

Je suis un arbre, mes fleurs c'est toi. Je suis un ciel, mes étoiles c'est toi. Je suis une rivière, mon bateau c'est toi. Je suis un corps mon cœur c'est toi.

Avec une larme d'émotion merci de tout cœur. Je me sens la plus heureuse sur terre grâce à toi mon cher je t'aime.
Phrase Courte d'amour

Toi qui illumines ma vie et m'inspires la joie. Tu habites mes nuits, tu habites mes jours, non ça ne change pas et tant mieux pour moi. Phrase Courte d'amour

Tu te souviens pourquoi on est tombés amoureux? Tu te souviens pourquoi c'était si fort entre nous? Parce que j'étais capable de voir en toi des choses que les autres ignoraient. Et c'était la même chose pour toi mon amour.
Phrase Courte d'amour

**** de vous je vois flou et j'ai mal partout car je ne pense qu'à vous, je sais que c'est fou, mais j'aime que vous.

La lune est comme un aimant, elle attire les amants regarde la souvent, tu trouvera celui que tu attend la main il te prendra pour la vie il te chérira.
Phrase Courte d'amour

Phrase Courte d'amour Pour vivre cette vie j'ai besoin d'un battement de cœur, avoir un battement de cœur j'ai besoin d'un cœur, avoir un cœur J'ai besoin de bonheur et avoir le bonheur j'ai besoin de toi!

Un baiser peut être une virgule, un point d'interrogation, ou un point d'exclamation. C'est une épellation de base que chaque femme devrait savoir.
Phrase Courte d'amour

Il ne faut jamais dire c'est trop **** puisqu'on peut toujours devenir ce que nous souhaitons être et aussi avoir ce que nous avons toujours désiré.

Le soleil ne s'arrête jamais de briller tout comme mon cœur ne s'arrête jamais de t'aimer.
Phrase Courte d'amour

L'éternité c'est de passer qu'une seule seconde de ma vie sans toi, mais qu'importe cette seconde si à mon retour tu es toujours là.

Aimer est un sentiment d'appartenance à une personne de confiance.
Phrase Courte d'amour

L'amour n'a pas besoin de carte, Phrase Courte d'amour car elle peut trouver son chemin les yeux bandés.

Dans ce monde l'amour n'a pas de couleur,pourtant le tien a profondément détint sur mon corps.
Phrase Courte d'amour

Le cœur est comme une fleur quand elle manque d'eau elle meurt.

L'amour que j'ai envers toi est incompréhensible aux yeux de tous ... Même de toi.
Phrase Courte d'amour

L'amour est un mot que j'écris pour qu'il soit encore plus beau.
Phrase Courte d'amour
L'amour se vit dans la richesse comme dans la détresse, dans la pauvreté ou la beauté.
Phrase Courte d'amour

L'amour commence par donner de l'importance et finit par l'ignorance.

Les plus belles choses dans la vie ne peuvent pas être vu, ni touchés, mais se font sentir que par cœur.
Phrase Courte d'amour

Qu'importe un océan ou un désert, l'amour n'a pas de frontières.

Il Parait que quand on aime, on ne compte pas, mais moi je compte chaque secondes passée sans toi.
Phrase Courte d'amour

Toi mon cœur, mon amour, ma joie, je te dis ces quelques mots en pensent à toi, je t'aime et je ne peux pas vivre sans toi, à chaque moment, à chaque instant, je pense à toi une minute sans toi et tu me manques déjà, alors toi mon cœur, accepte moi, prends moi dans tes bras, embrasse-moi une dernière fois.
Poeme courte d'amour
http://poeme-d-amour-sms.blogspot.com/2014/04/phrase-courte-d-amour.html
Nicole Leblanc Aug 2016
Il y a une vie où je t'ai trouvé
Elle est si proche de moi
Que parfois je l'ai touchée

Je en ai rêvée une autre
Dans cette vie tu n'étais pas là
Et les saisons étaient toutes les mêmes

Des hivers, après des hivers, en suite des hivers, et enfin, des autres hivers, hivers hivers hivers
Les hivers de mon coeur
Ils sont tous dans la vie rêvée sans toi

Et le froid qui me bouscule
Chaques fois que j'ai rencontré la peur
Ressemble beaucoup aux hivers de mes rêves

La vie n'est pas une nuit de rêves
Mais un matin de printemps

Le matin où je t'ai rencontré.
- JP DeVille Sep 2017
She left me with a red mark on my face,
called me an idiot and a hypocrite,
then said she never loved me,
but hey, c'est la vie.

The other one made out with a friend,
so much for him being the best,
they both said it was just a kiss,
but hey, c'est la vie.

Number three said let's just be friends,
and within a week she was dating someone else,
he cheated on her within a month,
but hey, c'est la vie.

The other one claimed that she was gay,
yet everyone called her chicken hen.
I hear she's got secret lovers,
but hey, c'est la vie.

I bought a rope and found a chair,
I broke a ceiling fan and pulled my hair,
seems not even that worked out for me,
but hey, c'est la vie.
NGANGO HONORÉ Nov 2019
Un souci s'abat
Un problème s'abat
Des situations s'abattent
Des circonstances inexprimable
Qu'on ne peut comprendre. Combattre
Nous tombent sur la tête

Alors on se met à questionner la vie, pour quoi moi ??

Alors on dirait que l'existence es en pause et nous regarde pendant que la douleur nous écrase
Elas telle est l'illusion d'un monde Cruelle.
La vie continue dans la maison d'a côte
On est Seul

On est victime sans causer de victimes
On écope
On est sans défense,
pourtant on dirait que nous sommes des cibles

Alors ce qui serait pour nous le Carrefour  de l'arrêt ou de la Suite de Dessine, .
On a un devoir avancer même si on ne trouve pas de raison de le faire.
Parce que  c'est une raison suffisante que la vie et l'existence se sont entendu pour ne pas faire d'arrêt
La vie est devant Nous .La vie c'est nous qui vivons.

Arrêtons la vérité de ce monde par la main , qui dit je cite
La cruauté n'est pas nouveau à l'humanité
Le mal n'est pas encore à sa fin
BONSOIR À TOUS CE  SONT MES DEBUTS IL Y A ENCORE DES ERREURS
I.

Hélas ! que j'en ai vu mourir de jeunes filles !
C'est le destin. Il faut une proie au trépas.
Il faut que l'herbe tombe au tranchant des faucilles ;
Il faut que dans le bal les folâtres quadrilles
Foulent des roses sous leurs pas.

Il faut que l'eau s'épuise à courir les vallées ;
Il faut que l'éclair brille, et brille peu d'instants,
Il faut qu'avril jaloux brûle de ses gelées
Le beau pommier, trop fier de ses fleurs étoilées,
Neige odorante du printemps.

Oui, c'est la vie. Après le jour, la nuit livide.
Après tout, le réveil, infernal ou divin.
Autour du grand banquet siège une foule avide ;
Mais bien des conviés laissent leur place vide.
Et se lèvent avant la fin.

II.

Que j'en ai vu mourir ! - L'une était rose et blanche ;
L'autre semblait ouïr de célestes accords ;
L'autre, faible, appuyait d'un bras son front qui penche,
Et, comme en s'envolant l'oiseau courbe la branche,
Son âme avait brisé son corps.

Une, pâle, égarée, en proie au noir délire,
Disait tout bas un nom dont nul ne se souvient ;
Une s'évanouit, comme un chant sur la lyre ;
Une autre en expirant avait le doux sourire
D'un jeune ange qui s'en revient.

Toutes fragiles fleurs, sitôt mortes que nées !
Alcyions engloutis avec leurs nids flottants !
Colombes, que le ciel au monde avait données !
Qui, de grâce, et d'enfance, et d'amour couronnées,
Comptaient leurs ans par les printemps !

Quoi, mortes ! quoi, déjà, sous la pierre couchées !
Quoi ! tant d'êtres charmants sans regard et sans voix !
Tant de flambeaux éteints ! tant de fleurs arrachées !...
Oh ! laissez-moi fouler les feuilles desséchées,
Et m'égarer au fond des bois !

Deux fantômes ! c'est là, quand je rêve dans l'ombre,
Qu'ils viennent tour à tour m'entendre et me parler.
Un jour douteux me montre et me cache leur nombre.
A travers les rameaux et le feuillage sombre
Je vois leurs yeux étinceler.

Mon âme est une sœur pour ces ombres si belles.
La vie et le tombeau pour nous n'ont plus de loi.
Tantôt j'aide leurs pas, tantôt je prends leurs ailes.
Vision ineffable où je suis mort comme elles,
Elles, vivantes comme moi !

Elles prêtent leur forme à toutes mes pensées.
Je les vois ! je les vois ! Elles me disent : Viens !
Puis autour d'un tombeau dansent entrelacées ;
Puis s'en vont lentement, par degrés éclipsées.
Alors je songe et me souviens...

III.

Une surtout. - Un ange, une jeune espagnole !
Blanches mains, sein gonflé de soupirs innocents,
Un œil noir, où luisaient des regards de créole,
Et ce charme inconnu, cette fraîche auréole
Qui couronne un front de quinze ans !

Non, ce n'est point d'amour qu'elle est morte : pour elle,
L'amour n'avait encor ni plaisirs ni combats ;
Rien ne faisait encor battre son cœur rebelle ;
Quand tous en la voyant s'écriaient : Qu'elle est belle !
Nul ne le lui disait tout bas.

Elle aimait trop le bal, c'est ce qui l'a tuée.
Le bal éblouissant ! le bal délicieux !
Sa cendre encor frémit, doucement remuée,
Quand, dans la nuit sereine, une blanche nuée
Danse autour du croissant des cieux.

Elle aimait trop le bal. - Quand venait une fête,
Elle y pensait trois jours, trois nuits elle en rêvait,
Et femmes, musiciens, danseurs que rien n'arrête,
Venaient, dans son sommeil, troublant sa jeune tête,
Rire et bruire à son chevet.

Puis c'étaient des bijoux, des colliers, des merveilles !
Des ceintures de moire aux ondoyants reflets ;
Des tissus plus légers que des ailes d'abeilles ;
Des festons, des rubans, à remplir des corbeilles ;
Des fleurs, à payer un palais !

La fête commencée, avec ses sœurs rieuses
Elle accourait, froissant l'éventail sous ses doigts,
Puis s'asseyait parmi les écharpes soyeuses,
Et son cœur éclatait en fanfares joyeuses,
Avec l'orchestre aux mille voix.

C'était plaisir de voir danser la jeune fille !
Sa basquine agitait ses paillettes d'azur ;
Ses grands yeux noirs brillaient sous la noire mantille.
Telle une double étoile au front des nuits scintille
Sous les plis d'un nuage obscur.

Tout en elle était danse, et rire, et folle joie.
Enfant ! - Nous l'admirions dans nos tristes loisirs ;
Car ce n'est point au bal que le cœur se déploie,
La centre y vole autour des tuniques de soie,
L'ennui sombre autour des plaisirs.

Mais elle, par la valse ou la ronde emportée,
Volait, et revenait, et ne respirait pas,
Et s'enivrait des sons de la flûte vantée,
Des fleurs, des lustres d'or, de la fête enchantée,
Du bruit des vois, du bruit des pas.

Quel bonheur de bondir, éperdue, en la foule,
De sentir par le bal ses sens multipliés,
Et de ne pas savoir si dans la nue on roule,
Si l'on chasse en fuyant la terre, ou si l'on foule
Un flot tournoyant sous ses pieds !

Mais hélas ! il fallait, quand l'aube était venue,
Partir, attendre au seuil le manteau de satin.
C'est alors que souvent la danseuse ingénue
Sentit en frissonnant sur son épaule nue
Glisser le souffle du matin.

Quels tristes lendemains laisse le bal folâtre !
Adieu parure, et danse, et rires enfantins !
Aux chansons succédait la toux opiniâtre,
Au plaisir rose et frais la fièvre au teint bleuâtre,
Aux yeux brillants les yeux éteints.

IV.

Elle est morte. - A quinze ans, belle, heureuse, adorée !
Morte au sortir d'un bal qui nous mit tous en deuil.
Morte, hélas ! et des bras d'une mère égarée
La mort aux froides mains la prit toute parée,
Pour l'endormir dans le cercueil.

Pour danser d'autres bals elle était encor prête,
Tant la mort fut pressée à prendre un corps si beau !
Et ces roses d'un jour qui couronnaient sa tête,
Qui s'épanouissaient la veille en une fête,
Se fanèrent dans un tombeau.

V.

Sa pauvre mère ! - hélas ! de son sort ignorante,
Avoir mis tant d'amour sur ce frêle roseau,
Et si longtemps veillé son enfance souffrante,
Et passé tant de nuits à l'endormir pleurante
Toute petite en son berceau !

A quoi bon ? - Maintenant la jeune trépassée,
Sous le plomb du cercueil, livide, en proie au ver,
Dort ; et si, dans la tombe où nous l'avons laissée,
Quelque fête des morts la réveille glacée,
Par une belle nuit d'hiver,

Un spectre au rire affreux à sa morne toilette
Préside au lieu de mère, et lui dit : Il est temps !
Et, glaçant d'un baiser sa lèvre violette,
Passe les doigts noueux de sa main de squelette
Sous ses cheveux longs et flottants.

Puis, tremblante, il la mène à la danse fatale,
Au chœur aérien dans l'ombre voltigeant ;
Et sur l'horizon gris la lune est large et pâle,
Et l'arc-en-ciel des nuits teint d'un reflet d'opale
Le nuage aux franges d'argent.

VI.

Vous toutes qu'à ses jeux le bal riant convie,
Pensez à l'espagnole éteinte sans retour,
Jeunes filles ! Joyeuse, et d'une main ravie,
Elle allait moissonnant les roses de la vie,
Beauté, plaisir, jeunesse, amour !

La pauvre enfant, de fête en fête promenée,
De ce bouquet charmant arrangeait les couleurs ;
Mais qu'elle a passé vite, hélas ! l'infortunée !
Ainsi qu'Ophélia par le fleuve entraînée,
Elle est morte en cueillant des fleurs !

Avril 1828.
I

Mets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange
Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d'ange,
Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est à toi.

Ce livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi,
Ce livre qui contient le spectre de ma vie,
Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie,
L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil,
Ce livre azuré, triste, orageux, d'où sort-il ?
D'où sort le blême éclair qui déchire la brume ?
Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'écume ;
Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'écrivais ;
Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais.
Et, quand j'eus terminé ces pages, quand ce livre
Se mit à palpiter, à respirer, à vivre,
Une église des champs, que le lierre verdit,
Dont la tour sonne l'heure à mon néant, m'a dit :
Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poëte.
- Je le réclame, a dit la forêt inquiète ;
Et le doux pré fleuri m'a dit : - Donne-le-moi.
La mer, en le voyant frémir, m'a dit : - Pourquoi
Ne pas me le jeter, puisque c'est une voile !
- C'est à moi qu'appartient cet hymne, a dit l'étoile.
- Donne-le-nous, songeur, ont crié les grands vents.
Et les oiseaux m'ont dit : - Vas-tu pas aux vivants
Offrir ce livre, éclos si **** de leurs querelles ?
Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -
Mais le vent n'aura point mon livre, ô cieux profonds !
Ni la sauvage mer, livrée aux noirs typhons,
Ouvrant et refermant ses flots, âpres embûches ;
Ni la verte forêt qu'emplit un bruit de ruches ;
Ni l'église où le temps fait tourner son compas ;
Le pré ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,
L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe,
Les nids ne l'auront pas ; je le donne à la tombe.

II

Autrefois, quand septembre en larmes revenait,
Je partais, je quittais tout ce qui me connaît,
Je m'évadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne !
J'allais, je n'étais plus qu'une ombre qui frissonne,
Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,
Sachant bien que j'irais où je devais aller ;
Hélas ! je n'aurais pu même dire : Je souffre !
Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,
Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais,
J'ignorais, je marchais devant moi, j'arrivais.
Ô souvenirs ! ô forme horrible des collines !
Et, pendant que la mère et la soeur, orphelines,
Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir
Avec l'avidité morne du désespoir ;
Puis j'allais au champ triste à côté de l'église ;
Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise,
L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ;
Les arbres murmuraient : C'est le père qui vient !
Les ronces écartaient leurs branches desséchées ;
Je marchais à travers les humbles croix penchées,
Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ;
Et je m'agenouillais au milieu des rameaux
Sur la pierre qu'on voit blanche dans la verdure.
Pourquoi donc dormais-tu d'une façon si dure
Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?

Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets,
Et disaient : Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?
Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,
Et Vénus, qui pour moi jadis étincela,
Tout avait disparu que j'étais encor là.
J'étais là, suppliant celui qui nous exauce ;
J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,
Hélas ! où j'avais vu s'évanouir mes cieux,
Tout mon coeur goutte à goutte en pleurs silencieux ;
J'effeuillais de la sauge et de la clématite ;
Je me la rappelais quand elle était petite,
Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,
Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,
Gaie, et riant d'avoir de l'encre à ses doigts roses ;
Je respirais les fleurs sur cette cendre écloses,
Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,
Et par moments, ô Dieu, je voyais, à travers
La pierre du tombeau, comme une lueur d'âme !

Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me réclame
Tintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,
Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,
Hélas !... - Ô fleuve ! ô bois ! vallons dont je fus l'hôte,
Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma faute
Si, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,
Je ne suis pas allé prier sur son tombeau !

III

Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre
Que je contemplais, pâle, adossé contre un arbre,
Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,
La nuit, que je voyais lentement approcher,
Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière,
Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,
Ô mon Dieu, tout cela, c'était donc du bonheur !

Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-là ? - Seigneur,
Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ?
A quelle horloge d'ombre as-tu compté les heures ?
As-tu sans bruit parfois poussé l'autre endormi ?
Et t'es-tu, m'attendant, réveillée à demi ?
T'es-tu, pâle, accoudée à l'obscure fenêtre
De l'infini, cherchant dans l'ombre à reconnaître
Un passant, à travers le noir cercueil mal joint,
Attentive, écoutant si tu n'entendais point
Quelqu'un marcher vers toi dans l'éternité sombre ?
Et t'es-tu recouchée ainsi qu'un mât qui sombre,
En disant : Qu'est-ce donc ? mon père ne vient pas !
Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ?

Que de fois j'ai choisi, tout mouillés de rosée,
Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée !
Que de fois j'ai cueilli de l'aubépine en fleur !
Que de fois j'ai, là-bas, cherché la tour d'Harfleur,
Murmurant : C'est demain que je pars ! et, stupide,
Je calculais le vent et la voile rapide,
Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais : Tout fuit !
Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !
Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,
J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendre
Pour en charger quelqu'un qui passerait par là !

Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l'appela ;
Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ?
Où serait donc le mal quand de l'ombre mortelle
L'amour violerait deux fois le noir secret,
Et quand, ce qu'un dieu fit, un père le ferait ?

IV

Que ce livre, du moins, obscur message, arrive,
Murmure, à ce silence, et, flot, à cette rive !
Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !
Qu'il entre en ce sépulcre où sont entrés un jour
Le baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosée,
Et le rire adoré de la fraîche épousée,
Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !
Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,
Le chant du deuil, la voix du pâle adieu qui pleure,
Le rêve dont on sent l'aile qui nous effleure !
Qu'elle dise : Quelqu'un est là ; j'entends du bruit !
Qu'il soit comme le pas de mon âme en sa nuit !

Ce livre, légion tournoyante et sans nombre
D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre,
Ce vol de souvenirs fuyant à l'horizon,
Cet essaim que je lâche au seuil de ma prison,
Je vous le confie, air, souffles, nuée, espace !
Que ce fauve océan qui me parle à voix basse,
Lui soit clément, l'épargne et le laisse passer !
Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,
Et jusqu'au froid caveau fidèlement apporte
Ce don mystérieux de l'absent à la morte !

Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,
Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,
Dans ces chants murmurés comme un épithalame
Pendant que vous tourniez les pages de mon âme,
Puisque j'ai, dans ce livre, enregistré mes jours,
Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problèmes sourds,
Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;
Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,
Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;
Puisque je sens le vent de l'infini souffler
Sur ce livre qu'emplit l'orage et le mystère ;
Puisque j'ai versé là toutes vos ombres, terre,
Humanité, douleur, dont je suis le passant ;
Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,
J'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,
Va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres !
Fuis vers la brume où tout à pas lents est conduit !
Oui, qu'il vole à la fosse, à la tombe, à la nuit,
Comme une feuille d'arbre ou comme une âme d'homme !
Qu'il roule au gouffre où va tout ce que la voix nomme !
Qu'il tombe au plus profond du sépulcre hagard,
A côté d'elle, ô mort ! et que là, le regard,
Près de l'ange qui dort, lumineux et sublime,
Le voie épanoui, sombre fleur de l'abîme !

V

Ô doux commencements d'azur qui me trompiez,
Ô bonheurs ! je vous ai durement expiés !
J'ai le droit aujourd'hui d'être, quand la nuit tombe,
Un de ceux qui se font écouter de la tombe,
Et qui font, en parlant aux morts blêmes et seuls,
Remuer lentement les plis noirs des linceuls,
Et dont la parole, âpre ou tendre, émeut les pierres,
Les grains dans les sillons, les ombres dans les bières,
La vague et la nuée, et devient une voix
De la nature, ainsi que la rumeur des bois.
Car voilà, n'est-ce pas, tombeaux ? bien des années,
Que je marche au milieu des croix infortunées,
Échevelé parmi les ifs et les cyprès,
L'âme au bord de la nuit, et m'approchant tout près,
Et que je vais, courbé sur le cercueil austère,
Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre
Qui pour moi sort des yeux de la tête de mort,
Le squelette qui rit, le squelette qui mord,
Les mains aux doigts noueux, les crânes, les poussières,
Et les os des genoux qui savent des prières !

Hélas ! j'ai fouillé tout. J'ai voulu voir le fond.
Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond,
J'ai voulu le savoir. J'ai dit : Que faut-il croire ?
J'ai creusé la lumière, et l'aurore, et la gloire,
L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur,
Et l'amour, et la vie, et l'âme, - fossoyeur.

Qu'ai-je appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ;
J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre.
Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot : Toujours ?
J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,
Dans la fosse que j'ai creusée en ma poitrine.
Qui donc a la science ? où donc est la doctrine ?
Oh ! que ne suis-je encor le rêveur d'autrefois,
Qui s'égarait dans l'herbe, et les prés, et les bois,
Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille,
Tenant la main petite et blanche de sa fille,
Et qui, joyeux, laissant luire le firmament,
Laissant l'enfant parler, se sentait lentement
Emplir de cet azur et de cette innocence !

Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense,
J'ai vécu, j'ai lutté, sans crainte, sans remord.
Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,
Cette visite brusque et terrible de l'ombre.
Tu passes en laissant le vide et le décombre,
Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas.
Un tombeau fut dès lors le but de tous mes pas.

VI

Je ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine
Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ;
Je ne puis plus aller où j'allais ; je ne puis,
Pareil à la laveuse assise au bord du puits,
Que m'accouder au mur de l'éternel abîme ;
Paris m'est éclipsé par l'énorme Solime ;
La hauteNotre-Dame à présent, qui me luit,
C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit,
Et laissant des clartés trouer ses fatals voiles ;
Et je vois sur mon front un panthéon d'étoiles ;
Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,
Toute l'ombre me crie : Horeb, Cédron, Balbeck !
Et, si je pars, m'arrête à la première lieue,
Et me dit: Tourne-toi vers l'immensité bleue !
Et me dit : Les chemins où tu marchais sont clos.
Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots !
A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?
Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?
Où vas-tu de la sorte et machinalement ?
Ô songeur ! penche-toi sur l'être et l'élément !
Écoute la rumeur des âmes dans les ondes !
Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;
Cherche au moins la poussière immense, si tu veux
Mêler de la poussière à tes sombres cheveux,
Et regarde, en dehors de ton propre martyre,
Le grand néant, si c'est le néant qui t'attire !
Sois tout à ces soleils où tu remonteras !
Laisse là ton vil coin de terre. Tends les bras,
Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !
Revois-y refleurir tes aurores flétries ;
Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout.
Penche-toi sur l'énigme où l'être se dissout,
Sur tout ce qui naît, vit, marche, s'éteint, succombe,
Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !

Mais mon coeur toujours saigne et du même côté.
C'est en vain que les cieux, les nuits, l'éternité,
Veulent distraire une âme et calmer un atome.
Tout l'éblouissement des lumières du dôme
M'ôte-t-il une larme ? Ah ! l'étendue a beau
Me parler, me montrer l'universel tombeau,
Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ;
J'écoute, et je reviens à la douce endormie.

VII

Des fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si je pouvais
Aller semer des lys sur ces deux froids chevets !
Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle !
Les fleurs sont l'or, l'azur, l'émeraude, l'opale !
Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;
Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher
Par leur racine aux os, par leur parfum aux âmes !
Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimâmes,
Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,
Puisqu'il nous fait lâcher ce qu'on croyait tenir,
Puisque le froid destin, dans ma geôle profonde,
Sur la première porte en scelle une seconde,
Et, sur le père triste et sur l'enfant qui dort,
Ferme l'exil après avoir fermé la mort,
Puisqu'il est impossible à présent que je jette
Même un brin de bruyère à sa fosse muette,
C'est bien le moins qu'elle ait mon âme, n'est-ce pas ?
Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !
Tempête, hiver, qui bats ma vitre de ta grêle !
Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !

Prends ce livre ; et dis-toi : Ceci vient du vivant
Que nous avons laissé derrière nous, rêvant.
Prends. Et, quoique de ****, reconnais ma voix, âme !
Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;
Ta tombe est mon espoir, ma charité, ma foi ;
Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi.
Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !
Qu'entre tes vagues mains il devienne fantôme !
Qu'il blanchisse, pareil à l'aube qui pâlit,
A mesure que l'oeil de mon ange le lit,
Et qu'il s'évanouisse, et flotte, et disparaisse,
Ainsi qu'un âtre obscur qu'un souffle errant caresse,
Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,
Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,
Et que, sous ton regard éblouissant et sombre,
Chaque page s'en aille en étoiles dans l'ombre !

VIII

Oh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,
Soit que notre âme plane au vent des visions,
Soit qu'elle se cramponne à l'argile natale,
Toujours nous arrivons à ta grotte fatale,
Gethsémani ! qu'éclaire une vague lueur !
Ô rocher de l'étrange et funèbre sueur !
Cave où l'esprit combat le destin ! ouverture
Sur les profonds effrois de la sombre nature !
Antre d'où le lion sort rêveur, en voyant
Quelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,
La douleur, entrer, pâle, amère, échevelée !
Ô chute ! asile ! ô seuil de la trouble vallée
D'où nous apercevons nos ans fuyants et courts,
Nos propres pas marqués dans la fange des jours,
L'échelle où le mal pèse et monte, spectre louche,
L'âpre frémissement de la palme farouche,
Les degrés noirs tirant en bas les blancs degrés,
Et les frissons aux fronts des anges effarés !

Toujours nous arrivons à cette solitude,
Et, là, nous nous taisons, sentant la plénitude !

Paix à l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez !
Êtres, groupes confus lentement transformés !
Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !
Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,
Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids,
Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !
Calmez-vous, forêt, chêne, érable, frêne, yeuse !
Silence sur la grande horreur religieuse,
Sur l'océan qui lutte et qui ronge son mors,
Et sur l'apaisement insondable des morts !
Paix à l'obscurité muette et redoutée,
Paix au doute effrayant, à l'immense ombre athée,
A toi, nature, cercle et centre, âme et milieu,
Fourmillement de tout, solitude de Dieu !
Ô générations aux brumeuses haleines,
Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !
Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !
Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés !
Tout est religio
NGANGO HONORÉ Dec 2019
Et alors quelqu'un me demanda :
Comment vois tu la vie ,
Et à moi de répondre; comme la cruauté personnifié.
A lui d'être stupéfait
A moi de dire  
On a pas tous grandi dans les mêmes rues
A ses Étapes , la vie de chacun,
Mais on peut cohabiter et comprendre chacun dans sa Survie
Et la on est "Sage"

À ses réveil chacun sais ce qu'il attend de sa journée, Bien sûr le bon Dieu Veille.
Mais pourquoi pas arrêté d'attendre, et passer à l'action pour le mieux
Surtout quand l'attente de se veut être la rotation de la terre

Le même goût Aigri on dirait le Vinaigre.
Mais malheureusement la vie n'est pas une salade à déguster .
Un goût piquant on dirait le piment, les épices, qui annonce un repas majestueux.
Mais il se peut que la vie soit un Mêts amère

Vous pourrez croire que je suis sombre ou assombri
Me parlez des plages au soleil couchant, d'Hawaï
De Sourire à la vie
D'être optimiste.  
Mais la réalité est inchangé c'est pour sa qu'on doit pas essayer de la changer avec des thérapies .
Mais l'affronter avec un Sourire.
DIEU MA FORCE ET VOUS ?
Jude kyrie Apr 2016
Hold me near
And hold me tight.
This tender spell
you cast this night.
It is La Vie en Rose

When you kiss me
an angel sighs.
And when
I close my eyes
I see the Vie en Rose

When you hold
me to your heart.
Visions of roses start
in a world where roses bloom

And when you speak
Choirs sing from above
Whispered words
turn into love songs.

Oh give your heart
and soul to me.
And life will always be
La Vie en Rose
Really Cyndys poem
i just liked it
and messed with it a bit
Jude
Amis, accueillez-moi, j'arrive dans la vie.

Dépensons l'existence au gré de notre envie :

Vivre, c'est être libre, et pouvoir à loisir

Abandonner son âme à l'attrait du plaisir ;

C'est chanter, s'enivrer des cieux, des bois, de l'onde,

Ou, parmi les tilleuls, suivre une vierge blonde !

- C'est bien là le discours d'un enfant. Écoutez :

Vous avez de l'esprit. - Trop bon. - Et méritez

Qu'un ami plus mûr vienne, en cette circonstance,

D'un utile conseil vous prêter l'assistance.

Il ne faut pas se faire illusion ici ;

Avant d'être poète, et de livrer ainsi

Votre âme à tout le feu de l'ardeur qui l'emporte.

Avez-vous de l'argent ? - Que sais-je ?et que m'importe ?

- Il importe beaucoup ; et c'est précisément

Ce qu'il faut, avant tout, considérer. - Vraiment ?

- S'il fut des jours heureux, où la voix des poètes

Enchaînait à son gré les nations muettes,

Ces jours-là ne sont plus, et depuis bien longtemps :

Est-ce un bien, est-ce un mal, je l'ignore, et n'entends

Que vous prouver un fait, et vous faire comprendre

Que si le monde est tel, tel il faut bien le prendre.

Le poète n'est plus l'enfant des immortels,

A qui l'homme à genoux élevait des autels ;

Ce culte d'un autre âge est perdu dans le nôtre,

Et c'est tout simplement un homme comme un autre.

Si donc vous n'avez rien, travaillez pour avoir ;

Embrassez un état : le tout est de savoir

Choisir, et sans jamais regarder en arrière,

D'un pas ferme et hardi poursuivre sa carrière.

- Et ce monde idéal que je me figurais !

Et ces accents lointains du cor dans les forêts !

Et ce bel avenir, et ces chants d'innocence !

Et ces rêves dorés de mon adolescence !

Et ces lacs, et ces mers, et ces champs émaillés,

Et ces grands peupliers, et ces fleurs ! - Travaillez.

Apprenez donc un peu, jeune homme, à vous connaître :

Vous croyez que l'on n'a que la peine de naître,

Et qu'on est ici-bas pour dormir, se lever,

Passer, les bras croisés, tout le jour à rêver ;

C'est ainsi qu'on se perd, c'est ainsi qu'on végète :

Pauvre, inutile à tous, le monde vous rejette :

Contre la faim, le froid, on lutte, on se débat

Quelque temps, et l'on va mourir sur un grabat.

Ce tableau n'est pas ***, ce discours n'est pas tendre.

C'est vrai ; mais j'ai voulu vous faire bien entendre,

Par amitié pour vous, et dans votre intérêt,

Où votre poésie un jour vous conduirait.


Cet homme avait raison, au fait : j'ai dû me taire.

Je me croyais poète, et me voici notaire.

J'ai suivi ses conseils, et j'ai, sans m'effrayer,

Subi le lourd fardeau d'une charge à payer.

Je dois être content : c'est un très bel office ;

C'est magnifique, à part même le bénéfice.

On a bonne maison, on reçoit les jeudis ;

On a des clercs, qu'on loge en haut, dans un taudis.

Il est vrai que l'état n'est pas fort poétique.

Et rien n'est positif comme l'acte authentique.

Mais il faut pourtant bien se faire une raison,

Et tous ces contes bleus ne sont plus de saison :

Il faut que le notaire, homme d'exactitude,

D'un travail assidu se fasse l'habitude ;

Va, malheureux ! et si quelquefois il advient

Qu'un riant souvenir d'enfance vous revient,

Si vous vous rappelez que la voix des génies

Vous berçait, tout petit, de vagues harmonies ;

Si, poursuivant encor un bonheur qu'il rêva.

L'esprit vers d'autres temps veut se retourner : Va !

Est-ce avec tout cela qu'on mène son affaire ?

N'as-tu pas ce matin un testament à faire ?

Le client est fort mal, et serait en état,

Si tu tardais encor, de mourir intestat.


Mais j'ai trente-deux ans accomplis ; à mon âge

Il faut songer pourtant à se mettre en ménage ;

Il faut faire une fin, tôt ou ****. Dans le temps.

J'y songeais bien aussi, quand j'avais dix-huit ans.

Je voyais chaque nuit, de la voûte étoilée,

Descendre sur ma couche une vierge voilée ;

Je la sentais, craintive, et cédant à mes vœux.

D'un souffle caressant effleurer mes cheveux ;

Et cette vision que j'avais tant rêvée.

Sur la terre, une fois, je l'avais retrouvée.

Oh ! qui me les rendra ces rapides instants,

Et ces illusions d'un amour de vingt ans !

L'automne à la campagne, et ses longues soirées,

Les mères, dans un coin du salon retirées,

Ces regards pleins de feu, ces gestes si connus,

Et ces airs si touchants que j'ai tous retenus ?

Tout à coup une voix d'en haut l'a rappelée :

Cette vie est si triste ! elle s'en est allée ;

Elle a fermé les yeux, sans crainte, sans remords ;

Mais pensent-ils encore à nous ceux qui sont morts ?


Il s'agit bien ici d'un amour platonique !

Me voici marié : ma femme est fille unique ;

Son père est épicier-droguiste retiré,

Et riche, qui plus est : je le trouve à mon gré.

Il n'est correspondant d'aucune académie.

C'est vrai ; mais il est rond, et plein de bonhomie :

Et puis j'aime ma femme, et je crois en effet,

En demandant sa main, avoir sagement fait.

Est-il un sort plus doux, et plus digne d'envie ?

On passe, au coin du feu, tranquillement sa vie :

On boit, on mange, on dort, et l'on voit arriver

Des enfants qu'il faut mettre en nourrice, élever,

Puis établir enfin : puis viennent les années,

Les rides au visage et les couleurs fanées,

Puis les maux, puis la goutte. On vit comme cela

Cinquante ou soixante ans, et puis on meurt. Voilà.
I


J'ai toujours voulu voir du pays, et la vie

Que mène un voyageur m'a toujours fait envie.

Je me suis dit cent fois qu'un demi-siècle entier

Dans le même logis, dans le même quartier ;

Que dix ans de travail, dix ans de patience

A lire les docteurs et creuser leur science,

Ne valent pas six mois par voie et par chemin,

Six mois de vie errante, un bâton à la main.

- Eh bien ! me voici prêt, ma valise est remplie ;

Où vais-je ! - En Italie. - Ah, fi donc ! l'Italie !

Voyage de badauds, de beaux fils à gants blancs.

Qui vont là par ennui, par ton, comme à Coblentz,

En poste, au grand galop, traversant Rome entière,

Et regardent ton ciel, Naples, par la portière.

- Mais ce que je veux, moi, voir avant de mourir,

Où je veux à souhait rêver, chanter, courir.

C'est l'Espagne, ô mon cœur ! c'est l'hôtesse des Maures,

Avec ses orangers et ses frais sycomores,

Ses fleuves, ses rochers à pic, et ses sentiers

Où s'entendent, la nuit, les chants des muletiers ;

L'Espagne d'autrefois, seul débris qui surnage

Du colosse englouti qui fut le moyen âge ;

L'Espagne et ses couvents, et ses vieilles cités

Toutes ceintes de murs que l'âge a respectés ;

Madrid. Léon, Burgos, Grenade et cette ville

Si belle, qu'il n'en est qu'une au monde. Séville !

La ville des amants, la ville des jaloux,

Fière du beau printemps de son ciel andalou,

Qui, sous ses longs arceaux de blanches colonnades,

S'endort comme une vierge, au bruit des sérénades.

Jusqu'à tant que pour moi le jour se soit levé

Où je pourrai te voir et baiser ton pavé,

Séville ! c'est au sein de cette autre patrie

Que je veux, mes amis, mettre, ma rêverie ;

C'est là que j'enverrai mon âme et chercherai

De doux récits d'amour que je vous redirai.


II


A Séville autrefois (pour la date il n'importe),

Près du Guadalquivir, la chronique rapporte

Qu'une dame vivait, qui passait saintement

Ses jours dans la prière et le recueillement :

Ses charmes avaient su captiver la tendresse

De l'alcade, et c'était, comme on dit, sa maîtresse ;

Ce qui n'empêchait pas que son nom fût cité

Comme un exemple à tous d'austère piété.

Car elle méditait souvent les évangiles,

Jeûnait exactement quatre-temps et vigiles.

Communiait à Pâque, et croyait fermement

Que c'est péché mortel d'avoir plus d'un amant

A la fois. Ainsi donc, en personne discrète.

Elle vivait au fond d'une obscure retraite,

Toute seule et n'ayant de gens dans sa maison

Qu'une duègne au-delà de l'arrière-saison,

Qu'on disait avoir eu, quand elle était jolie.

Ses erreurs de jeunesse, et ses jours de folie.

Voyant venir les ans, et les amans partir,

En femme raisonnable elle avait cru sentir

Qu'en son âme, un beau jour, était soudain venue

Une vocation jusqu'alors inconnue ;

Au monde, qui fuyait, elle avait dit adieu,

Et pour ses vieux péchés s'était vouée à Dieu.


Une fois, au milieu d'une de ces soirées

Que prodigue le ciel à ces douces contrées,

Le bras nonchalamment jeté sur son chevet,

Paquita (c'est le nom de la dame) rêvait :

Son œil s'était voilé, silencieux et triste ;

Et tout près d'elle, au pied du lit, sa camariste

Disait dévotement, un rosaire à la main,

Ses prières du soir dans le rite romain.

Voici que dans la rue, au pied de la fenêtre,

Un bruit se fit entendre ; elle crut reconnaître

Un pas d'homme, prêta l'oreille ; en ce moment

Une voix s'éleva qui chantait doucement :


« Merveille de l'Andalousie.

Étoile qu'un ange a choisie

Entre celles du firmament,

Ne me fuis pas ainsi ; demeure,

Si tu ne veux pas que je meure

De désespoir, en te nommant !


J'ai visité les Asturies,

Aguilar aux plaines fleuries,

Tordesillas aux vieux manoirs :

J'ai parcouru les deux Castilles.

Et j'ai bien vu sous les mantilles

De grands yeux et des sourcils noirs :


Mais, ô lumière de ma vie,

Dans Barcelone ou Ségovie,

Dans Girone au ciel embaumé,

Dans la Navarre ou la Galice,

Je n'ai rien vu qui ne pâlisse

Devant les yeux qui m'ont charmé ! »


Quand la nuit est bien noire, et que toute la terre,

Comme de son manteau, se voile de mystère,

Vous est-il arrivé parfois, tout en rêvant,

D'ouïr des sons lointains apportés par le vent ?

Comme alors la musique est plus douce ! Il vous semble

Que le ciel a des voix qui se parlent ensemble,

Et que ce sont les saints qui commencent en chœur

Des chants qu'une autre voix achève dans le cœur.

- A ces sons imprévus, tout émue et saisie,

La dame osa lever un coin de jalousie

Avec précaution, et juste pour pouvoir

Découvrir qui c'était, mais sans se laisser voir.

En ce moment la lune éclatante et sereine

Parut au front des cieux comme une souveraine ;

A ses pâles rayons un regard avait lui,

Elle le reconnut, et dit : « C'est encor lui ! »

C'était don Gabriel, que par toute la ville

On disait le plus beau cavalier de Séville ;

Bien fait, de belle taille et de bonne façon ;

Intrépide écuyer et ferme sur l'arçon,

Guidant son andalou avec grâce et souplesse,

Et de plus gentilhomme et de haute noblesse ;

Ce que sachant très bien, et comme, en s'en allant,

Son bonhomme de père avait eu le talent

De lui laisser comptant ce qu'il faut de richesses

Pour payer la vertu de plus de cent duchesses,

Il allait tête haute, en homme intelligent

Du prix de la noblesse unie avec l'argent.

Mais quand le temps d'aimer, car enfin, quoi qu'on dit,

Il faut tous en passer par cette maladie,

Qui plus tôt, qui plus **** ; quand ce temps fut venu,

Et qu'un trouble arriva jusqu'alors inconnu,

Soudain il devint sombre : au fond de sa pensée

Une image de femme un jour était passée ;

Il la cherchait partout. Seul, il venait s'asseoir

Sous les arbres touffus d'Alaméda, le soir.

A cette heure d'amour où la terre embrasée

Voit son sein rafraîchir sous des pleurs de rosée.

Un jour qu'il était là, triste, allant sans savoir

Où se portaient ses pas, et regardant sans voir,

Une femme passa : vision imprévue.

Qu'il reconnut soudain sans l'avoir jamais vue !

C'était la Paquita : c'était elle ! elle avait

Ces yeux qu'il lui voyait, la nuit, quand il rêvait.

Le souris, la démarche et la taille inclinée

De l'apparition qu'il avait devinée.

Il est de ces moments qui décident des jours

D'un homme ! Depuis lors il la suivait toujours,

Partout, et c'était lui dont la voix douce et tendre

Avait trouvé les chants qu'elle venait d'entendre.


III


Comment don Gabriel se fit aimer, comment

Il entra dans ce cœur tout plein d'un autre amant,

Je n'en parlerai pas, lecteur, ne sachant guère,

Depuis qu'on fait l'amour, de chose plus vulgaire ;

Donc, je vous en fais grâce, et dirai seulement,

Pour vous faire arriver plus vite au dénouement.

Que la dame à son tour. - car il n'est pas possible

Que femme à tant d'amour garde une âme insensible,

- Après avoir en vain rappelé sa vertu.

Avoir prié longtemps, et longtemps combattu.

N'y pouvant plus tenir, sans doute, et dominée

Par ce pouvoir secret qu'on nomme destinée,

Ne se contraignit plus, et cessa d'écouter

Un reste de remords qui voulait l'arrêter :

Si bien qu'un beau matin, au détour d'une allée,

Gabriel vit venir une duègne voilée,

D'un air mystérieux l'aborder en chemin,

Regarder autour d'elle, et lui prendre la main

En disant : « Une sage et discrète personne,

Que l'on ne peut nommer ici, mais qu'on soupçonne

Vous être bien connue et vous toucher de près,

Mon noble cavalier, me charge tout exprès

De vous faire savoir que toute la soirée

Elle reste au logis, et serait honorée

De pouvoir vous apprendre, elle-même, combien

A votre seigneurie elle voudrait de bien. »


Banquiers, agents de change, épiciers et notaires,

Percepteurs, contrôleurs, sous-chefs de ministères

Boutiquiers, électeurs, vous tous, grands et petits.

Dans les soins d'ici-bas lourdement abrutis,

N'est-il pas vrai pourtant que, dans cette matière,

Où s'agite en tous sens votre existence entière.

Vous n'avez pu flétrir votre âme, et la fermer

Si bien, qu'il n'y demeure un souvenir d'aimer ?

Oh ! qui ne s'est, au moins une fois dans sa vie,

D'une extase d'amour senti l'âme ravie !

Quel cœur, si desséché qu'il soit, et si glacé,

Vers un monde nouveau ne s'est point élancé ?

Quel homme n'a pas vu s'élever dans les nues

Des chœurs mystérieux de vierges demi-nues ;

Et lorsqu'il a senti tressaillir une main,

Et qu'une voix aimée a dit tout bas : « Demain »,

Oh ! qui n'a pas connu cette fièvre brûlante,

Ces imprécations à l'aiguille trop lente,

Et cette impatience à ne pouvoir tenir

En place, et comme un jour a de mal à finir !

- Hélas ! pourquoi faut-il que le ciel nous envie

Ces instants de bonheur, si rares dans la vie,

Et qu'une heure d'amour, trop prompte à s'effacer,

Soit si longue à venir, et si courte à passer !


Après un jour, après un siècle entier d'attente,

Gabriel, l'œil en feu, la gorge haletante,

Arrive ; on l'attendait. Il la vit, - et pensa

Mourir dans le baiser dont elle l'embrassa.


IV


La nature parfois a d'étranges mystères !


V


Derrière le satin des rideaux solitaires

Que s'est-il donc passé d'inouï ? Je ne sais :

On entend des soupirs péniblement poussés.

Et soudain Paquita s'écriant : « Honte et rage !

Sainte mère de Dieu ! c'est ainsi qu'on m'outrage !

Quoi ! ces yeux, cette bouche et cette gorge-là,

N'ont de ce beau seigneur obtenu que cela !

Il vient dire qu'il m'aime ! et quand je m'abandonne

Aux serments qu'il me fait, grand Dieu ! que je me donne,

Que je risque pour lui mon âme, et je la mets

En passe d'être un jour damnée à tout jamais,

'Voilà ma récompense ! Ah ! pour que tu réveilles

Ce corps tout épuisé de luxure et de veilles,

Ma pauvre Paquita, tu n'es pas belle assez !

Car, ne m'abusez pas, maintenant je le sais.

Sorti d'un autre lit, vous venez dans le nôtre

Porter des bras meurtris sous les baisers d'une autre :

Elle doit s'estimer heureuse, Dieu merci.

De vous avoir pu mettre en l'état que voici.

Celle-là ! car sans doute elle est belle, et je pense

Qu'elle est femme à valoir qu'on se mette en dépense !

Je voudrais la connaître, et lui demanderais

De m'enseigner un peu ses merveilleux secrets.

Au moins, vous n'avez pas si peu d'intelligence

De croire que ceci restera sans vengeance.

Mon illustre seigneur ! Ah ! l'aimable roué !

Vous apprendrez à qui vous vous êtes joué !

Çà, vite en bas du lit, qu'on s'habille, et qu'on sorte !

Certes, j'espère bien vous traiter de la sorte

Que vous me connaissiez, et de quel châtiment

La Paquita punit l'outrage d'un amant ! »


Elle parlait ainsi lorsque, tout effarée,

La suivante accourut : « A la porte d'entrée,

L'alcade et trois amis, qu'il amenait souper,

Dit-elle, sont en bas qui viennent de frapper !

- Bien ! dit la Paquita ; c'est le ciel qui l'envoie !

- Ah ! señora ! pour vous, gardez que l'on me voie !

- Au contraire, dit l'autre. Allez ouvrir ! merci.

Mon Dieu ; je t'appelais, Vengeance ; te voici ! »

Et sitôt que la duègne en bas fut descendue,

La dame de crier : « A moi ! je suis perdue !

Au viol ! je me meurs ! au secours ! au secours !

Au meurtre ! à l'assassin ! Ah ! mon seigneur, accours ! »

Tout en disant cela, furieuse, éperdue,

Au cou de Gabriel elle s'était pendue.

Le serrait avec rage, et semblait repousser

Ses deux bras qu'elle avait contraints à l'embrasser ;

Et lui, troublé, la tête encor tout étourdie,

Se prêtait à ce jeu d'horrible comédie,

Sans deviner, hélas ! que, pour son châtiment,

C'était faire un prétexte et servir d'instrument !


L'alcade cependant, à ces cris de détresse,

Accourt en toute hâte auprès de sa maîtresse :

« Seigneur ! c'est le bon Dieu qui vous amène ici ;

Vengez-vous, vengez-moi ! Cet homme que voici,

Pour me déshonorer, ce soir, dans ma demeure...

- Femme, n'achevez pas, dit l'alcade ; qu'il meure !

- Qu'il meure ; reprit-elle. - Oui ; mais je ne veux pas

Lui taire de ma main un si noble trépas ;

Çà, messieurs, qu'on l'emmène, et que chacun pâlisse

En sachant à la fois le crime et le supplice ! »

Gabriel, cependant, s'étant un peu remis.

Tenta de résister ; mais pour quatre ennemis,

Hélas ! il était seul, et sa valeur trompée

Demanda vainement secours à son épée ;

Elle s'était brisée en sa main : il fallut

Se rendre, et se soumettre à tout ce qu'on voulut.


Devant la haute cour on instruisit l'affaire ;

Le procès alla vite, et quoi que pussent faire

Ses amis, ses parents et leur vaste crédit.

Qu'au promoteur fiscal don Gabriel eût dit :

« C'est un horrible piège où l'on veut me surprendre.

Un crime ! je suis noble, et je dois vous apprendre,

Seigneur, qu'on n'a jamais trouvé dans ma maison

De rouille sur l'épée ou de tache au blason !

Seigneur, c'est cette femme elle-même, j'en jure

Par ce Christ qui m'entend et punit le parjure.

Qui m'avait introduit dans son appartement ;

Et comment voulez-vous qu'à pareille heure ?... - Il ment !

Disait la Paquita ; d'ailleurs la chose est claire.

J'ai mes témoins : il faut une peine exemplaire.

Car je vous l'ai promis, et qu'un juste trépas

Me venge d'un affront que vous n'ignorez pas ! »


VI


Or, s'il faut maintenant, lecteur, qu'on vous apprenne -

La fin de tout ceci, par la cour souveraine

Il fut jugé coupable à l'unanimité ;

Et comme il était noble, il fut décapité.
Une minute encore, madame, et cette année,

Commencée avec vous, avec vous terminée,

Ne sera plus qu'un souvenir.

Minuit ! Voilà son glas que la pendule sonne,

Elle s'en est allée en un lieu d'où personne

Ne peut la faire revenir.


Quelque part, ****, bien ****, par-delà les étoiles,

Dans un pays sans nom, ombreux et plein de voiles,

Sur le bord du néant jeté ;

Limbes de l'impalpable, invisible royaume

Où va ce qui n'a pas de corps ni de fantôme,

Ce qui n'est rien, ayant été ;


Où va le son, où va le souffle ; où va la flamme,

La vision qu'en rêve on perçoit avec l'âme,

L'amour de notre cœur chassé ;

La pensée inconnue éclose en notre tête ;

L'ombre qu'en s'y mirant dans la glace on projette ;

Le présent qui se fait passé ;


Un acompte d'un an pris sur les ans qu'à vivre

Dieu veut bien nous prêter ; une feuille du livre

Tournée avec le doigt du temps ;

Une scène nouvelle à rajouter au drame,

Un chapitre de plus au roman dont la trame

S'embrouille d'instants en instants ;


Un autre pas de fait dans cette route morne

De la vie et du temps, dont la dernière borne,

Proche ou lointaine, est un tombeau ;

Où l'on ne peut poser le pied qu'il ne s'enfonce,

Où de votre bonheur toujours à chaque ronce

Derrière vous reste un lambeau.


Du haut de cette année avec labeur gravie,

Me tournant vers ce moi qui n'est plus dans ma vie

Qu'un souvenir presque effacé,

Avant qu'il ne se plonge au sein de l'ombre noire,

Je contemple un moment, des yeux de la mémoire,

Le vaste horizon du passé.


Ainsi le voyageur, du haut de la colline,

Avant que tout à fait le versant qui s'incline

Ne les dérobe à son regard,

Jette un dernier coup d'œil sur les campagnes bleues

Qu'il vient de parcourir, comptant combien de lieues

Il a fait depuis son départ.


Mes ans évanouis à mes pieds se déploient

Comme une plaine obscure où quelques points chatoient

D'un rayon de soleil frappés :

Sur les plans éloignés qu'un brouillard d'oubli cache,

Une époque, un détail nettement se détache

Et revit à mes yeux trompés.


Ce qui fut moi jadis m'apparaît : silhouette

Qui ne ressemble plus au moi qu'elle répète ;

Portrait sans modèle aujourd'hui ;

Spectre dont le cadavre est vivant ; ombre morte

Que le passé ravit au présent qu'il emporte ;

Reflet dont le corps s'est enfui.


J'hésite en me voyant devant moi reparaître,

Hélas ! Et j'ai souvent peine à me reconnaître

Sous ma figure d'autrefois,

Comme un homme qu'on met tout à coup en présence

De quelque ancien ami dont l'âge et dont l'absence

Ont changé les traits et la voix.


Tant de choses depuis, par cette pauvre tête,

Ont passé ! Dans cette âme et ce cœur de poète,

Comme dans l'aire des aiglons,

Tant d'œuvres que couva l'aile de ma pensée

Se débattent, heurtant leur coquille brisée

Avec leurs ongles déjà longs !


Je ne suis plus le même : âme et corps, tout diffère,

Hors le nom, rien de moi n'est resté ; mais qu'y faire ?

Marcher en avant, oublier.

On ne peut sur le temps reprendre une minute,

Ni faire remonter un grain après sa chute

Au fond du fatal sablier.


La tête de l'enfant n'est plus dans cette tête

Maigre, décolorée, ainsi que me l'ont faite

L'étude austère et les soucis.

Vous n'en trouveriez rien sur ce front qui médite

Et dont quelque tourmente intérieure agite

Comme deux serpents les sourcils.


Ma joue était sans plis, toute rose, et ma lèvre

Aux coins toujours arqués riait ; jamais la fièvre

N'en avait noirci le corail.

Mes yeux, vierges de pleurs, avaient des étincelles

Qu'ils n'ont plus maintenant, et leurs claires prunelles

Doublaient le ciel dans leur émail.


Mon cœur avait mon âge, il ignorait la vie,

Aucune illusion, amèrement ravie,

Jeune, ne l'avait rendu vieux ;

Il s'épanouissait à toute chose belle,

Et dans cette existence encore pour lui nouvelle,

Le mal était bien, le bien, mieux.


Ma poésie, enfant à la grâce ingénue,

Les cheveux dénoués, sans corset, jambe nue,

Un brin de folle avoine en main,

Avec son collier fait de perles de rosée,

Sa robe prismatique au soleil irisée,

Allait chantant par le chemin.


Et puis l'âge est venu qui donne la science :

J'ai lu Werther, René, son frère d'alliance,

Ces livres, vrais poisons du cœur,

Qui déflorent la vie et nous dégoûtent d'elle,

Dont chaque mot vous porte une atteinte mortelle ;

Byron et son don Juan moqueur.


Ce fut un dur réveil : ayant vu que les songes

Dont je m'étais bercé n'étaient que des mensonges,

Les croyances, des hochets creux,

Je cherchai la gangrène au fond de tout, et, comme

Je la trouvai toujours, je pris en haine l'homme,

Et je devins bien malheureux.


La pensée et la forme ont passé comme un rêve.

Mais que fait donc le temps de ce qu'il nous enlève ?

Dans quel coin du chaos met-il

Ces aspects oubliés comme l'habit qu'on change,

Tous ces moi du même homme ? Et quel royaume étrange

Leur sert de patrie ou d'exil ?


Dieu seul peut le savoir, c'est un profond mystère ;

Nous le saurons peut-être à la fin, car la terre

Que la pioche jette au cercueil

Avec sa sombre voix explique bien des choses ;

Des effets, dans la tombe, on comprend mieux les causes.

L'éternité commence au seuil.


L'on voit... Mais veuillez bien me pardonner, madame,

De vous entretenir de tout cela. Mon âme,

Ainsi qu'un vase trop rempli,

Déborde, laissant choir mille vagues pensées,

Et ces ressouvenirs d'illusions passées

Rembrunissent mon front pâli.


« Eh ! Que vous fait cela, dites-vous, tête folle,

De vous inquiéter d'une ombre qui s'envole ?

Pourquoi donc vouloir retenir

Comme un enfant mutin sa mère par la robe,

Ce passé qui s'en va ? De ce qu'il vous dérobe

Consolez-vous par l'avenir.


« Regardez ; devant vous l'horizon est immense ;

C'est l'aube de la vie et votre jour commence ;

Le ciel est bleu, le soleil luit ;

La route de ce monde est pour vous une allée,

Comme celle d'un parc, pleine d'ombre et sablée ;

Marchez où le temps vous conduit.


« Que voulez-vous de plus ? Tout vous rit, l'on vous aime.

- Oh ! Vous avez raison, je me le dis moi-même,

L'avenir devrait m'être cher ;

Mais c'est en vain, hélas ! Que votre voix m'exhorte ;

Je rêve, et mon baiser à votre front avorte,

Et je me sens le cœur amer. »
Paul d'Aubin May 2014
Le Joaillier des Mots

Il était joaillier des mots,
sans que l’on ne sût pourquoi
peut être cherchait il le soleil
qui trop souvent nous est masqué,
et nous cache le sens profond
de la beauté de notre vie.
Il était homme du commun,
pas très brillant dans les affaires,
car souvent son Esprit volait,
**** des chiffres et de l’âpre lutte
que l’Homme se mène à lui-même.
C’était un luthier sans harpe.
Il voyait du rêve partout,
et voulait les fermer dans les mots.
qui, s’égrenaient comme des perles
et s’écoulaient comme des notes,
la musique était Poésie
la poésie se faisait musique.
Il était joaillier des mots,
à l’heure ou tous sont morts de peur
et courent comme gibier traqué
plutôt que de goûter la vie.
Il n’avait pas peur de manquer,
moins encore de posséder,
son seul souci était de vivre.
Il n’aimait guère la violence,
qui endeuille la vie des êtres
n’avait aucun impératif
qui rend esclave des idées,
mais son sourire était de miel,
et son rire était cristallin.
L’amitié était sa boussole,
et l’humain son diamant secret.
Jamais il n’injuriait la vie
et il jouait avec les mots
comme un peintre avec son pinceau
s’efforce d’embellir la vie.

Paul d’Aubin (Paul Arrighi)
à Toulouse en France.
I

In that November off Tehuantepec,
The slopping of the sea grew still one night
And in the morning summer hued the deck

And made one think of rosy chocolate
And gilt umbrellas. Paradisal green
Gave suavity to the perplexed machine

Of ocean, which like limpid water lay.
Who, then, in that ambrosial latitude
Out of the light evolved the morning blooms,

Who, then, evolved the sea-blooms from the clouds
Diffusing balm in that Pacific calm?
C'etait mon enfant, mon bijou, mon ame.

The sea-clouds whitened far below the calm
And moved, as blooms move, in the swimming green
And in its watery radiance, while the hue

Of heaven in an antique reflection rolled
Round those flotillas. And sometimes the sea
Poured brilliant iris on the glistening blue.

                        II

In that November off Tehuantepec
The slopping of the sea grew still one night.
At breakfast jelly yellow streaked the deck

And made one think of chop-house chocolate
And sham umbrellas. And a sham-like green
Capped summer-seeming on the tense machine

Of ocean, which in sinister flatness lay.
Who, then, beheld the rising of the clouds
That strode submerged in that malevolent sheen,

Who saw the mortal massives of the blooms
Of water moving on the water-floor?
C'etait mon frere du ciel, ma vie, mon or.

The gongs rang loudly as the windy booms
Hoo-hooed it in the darkened ocean-blooms.
The gongs grew still. And then blue heaven spread

Its crystalline pendentives on the sea
And the macabre of the water-glooms
In an enormous undulation fled.

                        III

In that November off Tehuantepec,
The slopping of the sea grew still one night
And a pale silver patterned on the deck

And made one think of porcelain chocolate
And pied umbrellas. An uncertain green,
Piano-polished, held the tranced machine

Of ocean, as a prelude holds and holds,
Who, seeing silver petals of white blooms
Unfolding in the water, feeling sure

Of the milk within the saltiest spurge, heard, then,
The sea unfolding in the sunken clouds?
Oh! C'etait mon extase et mon amour.

So deeply sunken were they that the shrouds,
The shrouding shadows, made the petals black
Until the rolling heaven made them blue,

A blue beyond the rainy hyacinth,
And smiting the crevasses of the leaves
Deluged the ocean with a sapphire blue.

                        IV

In that November off Tehuantepec
The night-long slopping of the sea grew still.
A mallow morning dozed upon the deck

And made one think of musky chocolate
And frail umbrellas. A too-fluent green
Suggested malice in the dry machine

Of ocean, pondering dank stratagem.
Who then beheld the figures of the clouds
Like blooms secluded in the thick marine?

Like blooms? Like damasks that were shaken off
From the loosed girdles in the spangling must.
C'etait ma foi, la nonchalance divine.

The nakedness would rise and suddenly turn
Salt masks of beard and mouths of bellowing,
Would--But more suddenly the heaven rolled

Its bluest sea-clouds in the thinking green,
And the nakedness became the broadest blooms,
Mile-mallows that a mallow sun cajoled.

                        V

In that November off Tehuantepec
Night stilled the slopping of the sea.
The day came, bowing and voluble, upon the deck,

Good clown... One thought of Chinese chocolate
And large umbrellas. And a motley green
Followed the drift of the obese machine

Of ocean, perfected in indolence.
What pistache one, ingenious and droll,
Beheld the sovereign clouds as jugglery

And the sea as turquoise-turbaned *****, neat
At tossing saucers--cloudy-conjuring sea?
C'etait mon esprit batard, l'ignominie.

The sovereign clouds came clustering. The conch
Of loyal conjuration *******. The wind
Of green blooms turning crisped the motley hue

To clearing opalescence. Then the sea
And heaven rolled as one and from the two
Came fresh transfigurings of freshest blue.
Frères, je me confesse, et vais vous confier

Mon sort, pour vous instruire et vous édifier.


Un jour, je me sentis le désir de connaître

Ce qu'enfermait en soi le secret de mon être,

Ignorant jusque-là, je brûlai de savoir ;

J'examinai mon âme et j'eus peur à la voir.

Alors, et quand je l'eus à souhait regardée,

Que je la connus bien, il me vint à l'idée

De m'enquérir un peu pourquoi j'étais ainsi,

Et d'où je pouvais m'être à ce point endurci :

Car je ne pouvais pas me faire à la pensée

Qu'elle se fût si vite et si bas affaissée,

Car j'étais tout confus, car, en y bien cherchant,

Il me semblait à moi n'être pas né méchant.

En effet, je pouvais être bon. Mais j'espère

Que Dieu pardonne et fait miséricorde au père

Qui veut trop pour son fils, et lui fait désirer

Un sort où la raison lui défend d'aspirer !

Mon malheur vient de là, d'avoir pu méconnaître

L'humble condition où Dieu m'avait fait naître.

D'avoir tâché trop ****, et d'avoir prétendu

A m'élever plus haut que je ne l'aurais dû !

Hélas ! j'allai partout, chétif et misérable.

Traîner péniblement ma blessure incurable ;

Comme un pauvre à genoux au bord d'un grand chemin,

J'ai montré mon ulcère, et j'ai tendu la main ;

Malheureux matelot perdu dans un naufrage.

J'ai crié ; mais ma voix s'est mêlée à l'orage ;

Mais je n'ai rencontré personne qui voulût

Me plaindre, et me jeter la planche de salut.

Et moi, je n'allai point, libre et sans énergie.

Exhaler ma douleur en piteuse élégie.

Comme un enfant mutin pleure de ne pouvoir

Atteindre un beau fruit mûr qu'il vient d'apercevoir.

Je gardai mon chagrin pour moi, j'eus le courage

De renfermer ma haine et d'étouffer ma rage,

Personne n'entrevit ce que je ressentais.

Et l'on me crut joyeux parce que je chantais.

Tel s'est passé pour moi cet âge d'innocence

Où des songes riants bercent l'adolescence.

Sans jouir de la vie, et sans avoir jamais

Vu contenter un seul des vœux que je formais :

Jamais l'Illusion, jamais le doux Prestige,

Lutin capricieux qui rit et qui voltige,

Ne vint auprès de moi, dans son vol caressant,

Secouer sur mon front ses ailes en passant,

Et jamais voix de femme, harmonieuse et tendre,

N'a trouvé de doux mots qu'elle me fit entendre.

Une fois, une fois pourtant, sans le savoir,

J'ai cru naître à la vie, au bonheur, j'ai cru voir

Comme un éclair d'amour, une vague pensée

Qui vint luire à mon âme et qui l'a traversée,

A ce rêve si doux je crus quelques instants ;

- Mais elle est sitôt morte et voilà si longtemps !


Je me livrai dès lors à l'ardeur délirante

D'un cerveau maladif et d'une âme souffrante ;

J'entrepris de savoir tout ce que recelait

En soi le cœur humain de difforme et de laid ;

Je me donnai sans honte à ces femmes perdues

Qu'a séduites un lâche, ou qu'un père a vendues.

J'excitai dans leurs bras mes désirs épuisés,

Et je leur prodiguai mon or et mes baisers :

Près d'elles, je voulus contenter mon envie

De voir au plus profond des secrets de la vie.

J'allai, je descendis aussi **** que je pus

Dans les sombres détours de ces cœurs corrompus,

Trop heureux, quand un mot, un signe involontaire

D'un vice, neuf pour moi, trahissait le mystère,

Et qu'aux derniers replis à la fin parvenu,

Mon œil, comme leurs corps, voyait leur âme à nu.


Or, vous ne savez pas, combien à cette vie,

A poursuivre sans fin cette fatale envie

De tout voir, tout connaître, et de tout épuiser,

L'âme est prompte à s'aigrir et facile à s'user.

Malheur à qui, brûlant d'une ardeur insensée

De lire à découvert dans l'homme et sa pensée.

S'y plonge, et ne craint pas d'y fouiller trop souvent,

D'en approcher trop près, et d'y voir trop avant !

C'est ce qui m'acheva : c'est cette inquiétude

A chercher un cœur d'homme où mettre mon étude,

C'est ce mal d'avoir pu, trop jeune, apercevoir

Ce que j'aurais mieux fait de ne jamais savoir.

Désabusé de tout, je me suis vu ravie

La douce illusion qui fait aimer la vie,

Le riant avenir dont mon cœur s'est flétri,

Et ne pouvant plus croire à l'amour, j'en ai ri :

Et j'en suis venu là, que si, par occurrence,

- Je suis si jeune encore, et j'ai tant d'espérance !

- Une vierge aux doux yeux, et telle que souvent

J'en voyais autrefois m'apparaître en rêvant,

Simple, et croyant encore à la magie antique

De ces traditions du foyer domestique.

M'aimait, me le disait, et venait à son tour

Me demander sa part de mon âme en retour ;

Vierge, il faudrait me fuir, et faire des neuvaines

Pour arracher bientôt ce poison de tes veines,

Il faudrait me haïr, car moi, je ne pourrais

Te rendre cet amour que tu me donnerais,

Car je me suis damné, moi, car il faut te dire

Que je passe mes jours et mes nuits à maudire,

Que, sous cet air joyeux, je suis triste et nourris

Pour tout le genre humain le plus profond mépris :

Mais il faudrait me plaindre encore davantage

De m'être fait si vieux et si dur à cet âge,

D'avoir pu me glacer le cœur, et le fermer

A n'y laisser l'espoir ni la place d'aimer.
Paul d'Aubin Jan 2016
Prolégomènes à un poème sur la disparition de notre Chienne cocker Laïka

Les Chiens et nous-mêmes
Je vous ferais parvenir le poème presque prémonitoire écrit, cet été à Letia en Corse , intitule «notre chien a onze ans»  (en fait elle en avait dix ans et demi).
Ayant déjà eu, un chien cocker de couleur noire; lors mon enfance passée en Kabylie, répondant au nom de «Bambi» (le Faon de la bande dessinée de Walt Disney) j'ai appris à adorer nos meilleurs compagnons avec les chevaux et compte désormais les temps de la vie humaine en durées moyennes de vie passée en compagnie avec ce merveilleux et surtout si fidèle compagnon et ami de l'homme.
C'est à dire que pour une durée de vie moyenne de soixante-quinze ans, au mieux, je considère qu'elle correspond à cinq temps possibles de compagnonnages et d'histoire d'amitié avec un chien (d'un âge maximal au mieux de 15 ans)
Par conséquent, cinq longs temps de bonheurs nous sont donnés par la Nature pour que nous puissions bénéficier des bienfaits et de la compagnie de cet «animal», souvent bien plus «humain» et «gentil» ;  hélas il faut bien l'avouer, que nombre de prétendus humains d'une cruauté inconnu dans la faune dite sauvage.
Nous allons demain et dans les jours qui viennent rechercher, un nouveau compagnon pour rester dans ce cycle de vie magique que je viens de vous révéler.

                                                          *
Notre chienne Cocker a déjà onze ans

Elle a parcouru onze ans de sa vie de Reine,
sans les soucis de l'étiquette et du labeur.
Notre chienne Laïka savoure sa quiétude,
mais se tient toujours près des valises et des sacs,
dès qu'elle observe un zéphyr de départ,
sa courte queue frétille devant sa laisse,
qu’elle prend dans sa gueule comme pour nous montrer le chemin,
car la « meute » doit se rendre ensemble sans jamais l'abandonner.
Ses deux pattes avec lesquelles elle se hisse sur les rebords de la table pour humer les plats.
Et son museau qu’elle love dans le coup de ta maîtresse pour lui signifier son amour.
Chère Laïka quand tes yeux attendrissants de cocker nous fixent je demande au Destin que tu puisses nous accompagner longtemps pour notre bonheur du présent et le demain de nos vies.
Seuls, ton museau blanchi et ta démarche moins vive, nous rappellent tes onze ans.

Paul Arrighi.
Le poète

Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve.
Je n'en puis comparer le lointain souvenir
Qu'à ces brouillards légers que l'aurore soulève,
Et qu'avec la rosée on voit s'évanouir.

La muse

Qu'aviez-vous donc, ô mon poète !
Et quelle est la peine secrète
Qui de moi vous a séparé ?
Hélas ! je m'en ressens encore.
Quel est donc ce mal que j'ignore
Et dont j'ai si longtemps pleuré ?

Le poète

C'était un mal vulgaire et bien connu des hommes ;
Mais, lorsque nous avons quelque ennui dans le coeur,
Nous nous imaginons, pauvres fous que nous sommes,
Que personne avant nous n'a senti la douleur.

La muse

Il n'est de vulgaire chagrin
Que celui d'une âme vulgaire.
Ami, que ce triste mystère
S'échappe aujourd'hui de ton sein.
Crois-moi, parle avec confiance ;
Le sévère dieu du silence
Est un des frères de la Mort ;
En se plaignant on se console,
Et quelquefois une parole
Nous a délivrés d'un remord.

Le poète

S'il fallait maintenant parler de ma souffrance,
Je ne sais trop quel nom elle devrait porter,
Si c'est amour, folie, orgueil, expérience,
Ni si personne au monde en pourrait profiter.
Je veux bien toutefois t'en raconter l'histoire,
Puisque nous voilà seuls, assis près du foyer.
Prends cette lyre, approche, et laisse ma mémoire
Au son de tes accords doucement s'éveiller.

La muse

Avant de me dire ta peine,
Ô poète ! en es-tu guéri ?
Songe qu'il t'en faut aujourd'hui
Parler sans amour et sans haine.
S'il te souvient que j'ai reçu
Le doux nom de consolatrice,
Ne fais pas de moi la complice
Des passions qui t'ont perdu,

Le poète

Je suis si bien guéri de cette maladie,
Que j'en doute parfois lorsque j'y veux songer ;
Et quand je pense aux lieux où j'ai risqué ma vie,
J'y crois voir à ma place un visage étranger.
Muse, sois donc sans crainte ; au souffle qui t'inspire
Nous pouvons sans péril tous deux nous confier.
Il est doux de pleurer, il est doux de sourire
Au souvenir des maux qu'on pourrait oublier.

La muse

Comme une mère vigilante
Au berceau d'un fils bien-aimé,
Ainsi je me penche tremblante
Sur ce coeur qui m'était fermé.
Parle, ami, - ma lyre attentive
D'une note faible et plaintive
Suit déjà l'accent de ta voix,
Et dans un rayon de lumière,
Comme une vision légère,
Passent les ombres d'autrefois.

Le poète

Jours de travail ! seuls jours où j'ai vécu !
Ô trois fois chère solitude !
Dieu soit loué, j'y suis donc revenu,
À ce vieux cabinet d'étude !
Pauvre réduit, murs tant de fois déserts,
Fauteuils poudreux, lampe fidèle,
Ô mon palais, mon petit univers,
Et toi, Muse, ô jeune immortelle,
Dieu soit loué, nous allons donc chanter !
Oui, je veux vous ouvrir mon âme,
Vous saurez tout, et je vais vous conter
Le mal que peut faire une femme ;
Car c'en est une, ô mes pauvres amis
(Hélas ! vous le saviez peut-être),
C'est une femme à qui je fus soumis,
Comme le serf l'est à son maître.
Joug détesté ! c'est par là que mon coeur
Perdit sa force et sa jeunesse ;
Et cependant, auprès de ma maîtresse,
J'avais entrevu le bonheur.
Près du ruisseau, quand nous marchions ensemble,
Le soir, sur le sable argentin,
Quand devant nous le blanc spectre du tremble
De **** nous montrait le chemin ;
Je vois encore, aux rayons de la lune,
Ce beau corps plier dans mes bras...
N'en parlons plus... - je ne prévoyais pas
Où me conduirait la Fortune.
Sans doute alors la colère des dieux
Avait besoin d'une victime ;
Car elle m'a puni comme d'un crime
D'avoir essayé d'être heureux.

La muse

L'image d'un doux souvenir
Vient de s'offrir à ta pensée.
Sur la trace qu'il a laissée
Pourquoi crains-tu de revenir ?
Est-ce faire un récit fidèle
Que de renier ses beaux jours ?
Si ta fortune fut cruelle,
Jeune homme, fais du moins comme elle,
Souris à tes premiers amours.

Le poète

Non, - c'est à mes malheurs que je prétends sourire.  
Muse, je te l'ai dit : je veux, sans passion,
Te conter mes ennuis, mes rêves, mon délire,
Et t'en dire le temps, l'heure et l'occasion.
C'était, il m'en souvient, par une nuit d'automne,
Triste et froide, à peu près semblable à celle-ci ;
Le murmure du vent, de son bruit monotone,
Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci.
J'étais à la fenêtre, attendant ma maîtresse ;
Et, tout en écoutant dans cette obscurité,
Je me sentais dans l'âme une telle détresse
Qu'il me vint le soupçon d'une infidélité.
La rue où je logeais était sombre et déserte ;
Quelques ombres passaient, un falot à la main ;
Quand la bise sifflait dans la porte entr'ouverte,
On entendait de **** comme un soupir humain.
Je ne sais, à vrai dire, à quel fâcheux présage
Mon esprit inquiet alors s'abandonna.
Je rappelais en vain un reste de courage,
Et me sentis frémir lorsque l'heure sonna.
Elle ne venait pas. Seul, la tête baissée,
Je regardai longtemps les murs et le chemin,
Et je ne t'ai pas dit quelle ardeur insensée
Cette inconstante femme allumait en mon sein ;
Je n'aimais qu'elle au monde, et vivre un jour sans elle
Me semblait un destin plus affreux que la mort.
Je me souviens pourtant qu'en cette nuit cruelle
Pour briser mon lien je fis un long effort.
Je la nommai cent fois perfide et déloyale,
Je comptai tous les maux qu'elle m'avait causés.
Hélas ! au souvenir de sa beauté fatale,
Quels maux et quels chagrins n'étaient pas apaisés !
Le jour parut enfin. - Las d'une vaine attente,
Sur le bord du balcon je m'étais assoupi ;
Je rouvris la paupière à l'aurore naissante,
Et je laissai flotter mon regard ébloui.
Tout à coup, au détour de l'étroite ruelle,
J'entends sur le gravier marcher à petit bruit...
Grand Dieu ! préservez-moi ! je l'aperçois, c'est elle ;
Elle entre. - D'où viens-tu ? Qu'as-tu fait cette nuit ?
Réponds, que me veux-tu ? qui t'amène à cette heure ?
Ce beau corps, jusqu'au jour, où s'est-il étendu ?
Tandis qu'à ce balcon, seul, je veille et je pleure,
En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ?
Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible
Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ?
Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible
Oses-tu m'attirer dans tes bras épuisés ?
Va-t'en, retire-toi, spectre de ma maîtresse !
Rentre dans ton tombeau, si tu t'en es levé ;
Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse,
Et, quand je pense à toi, croire que j'ai rêvé !

La muse

Apaise-toi, je t'en conjure ;
Tes paroles m'ont fait frémir.
Ô mon bien-aimé ! ta blessure
Est encor prête à se rouvrir.
Hélas ! elle est donc bien profonde ?
Et les misères de ce monde
Sont si lentes à s'effacer !
Oublie, enfant, et de ton âme
Chasse le nom de cette femme,
Que je ne veux pas prononcer.

Le poète

Honte à toi qui la première
M'as appris la trahison,
Et d'horreur et de colère
M'as fait perdre la raison !
Honte à toi, femme à l'oeil sombre,
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l'ombre
Mon printemps et mes beaux jours !
C'est ta voix, c'est ton sourire,
C'est ton regard corrupteur,
Qui m'ont appris à maudire
Jusqu'au semblant du bonheur ;
C'est ta jeunesse et tes charmes
Qui m'ont fait désespérer,
Et si je doute des larmes,
C'est que je t'ai vu pleurer.
Honte à toi, j'étais encore
Aussi simple qu'un enfant ;
Comme une fleur à l'aurore,
Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.
Certes, ce coeur sans défense
Put sans peine être abusé ;
Mais lui laisser l'innocence
Était encor plus aisé.
Honte à toi ! tu fus la mère
De mes premières douleurs,
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs !
Elle coule, sois-en sûre,
Et rien ne la tarira ;
Elle sort d'une blessure
Qui jamais ne guérira ;
Mais dans cette source amère
Du moins je me laverai,
Et j'y laisserai, j'espère,
Ton souvenir abhorré !

La muse

Poète, c'est assez. Auprès d'une infidèle,
Quand ton illusion n'aurait duré qu'un jour,
N'outrage pas ce jour lorsque tu parles d'elle ;
Si tu veux être aimé, respecte ton amour.
Si l'effort est trop grand pour la faiblesse humaine
De pardonner les maux qui nous viennent d'autrui,
Épargne-toi du moins le tourment de la haine ;
À défaut du pardon, laisse venir l'oubli.
Les morts dorment en paix dans le sein de la terre :
Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints.
Ces reliques du coeur ont aussi leur poussière ;
Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains.
Pourquoi, dans ce récit d'une vive souffrance,
Ne veux-tu voir qu'un rêve et qu'un amour trompé ?
Est-ce donc sans motif qu'agit la Providence
Et crois-tu donc distrait le Dieu qui t'a frappé ?
Le coup dont tu te plains t'a préservé peut-être,
Enfant ; car c'est par là que ton coeur s'est ouvert.
L'homme est un apprenti, la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
C'est une dure loi, mais une loi suprême,
Vieille comme le monde et la fatalité,
Qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême,
Et qu'à ce triste prix tout doit être acheté.
Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ;
Pour vivre et pour sentir l'homme a besoin des pleurs ;
La joie a pour symbole une plante brisée,
Humide encor de pluie et couverte de fleurs.
Ne te disais-tu pas guéri de ta folie ?
N'es-tu pas jeune, heureux, partout le bienvenu ?
Et ces plaisirs légers qui font aimer la vie,
Si tu n'avais pleuré, quel cas en ferais-tu ?
Lorsqu'au déclin du jour, assis sur la bruyère,
Avec un vieil ami tu bois en liberté,
Dis-moi, d'aussi bon coeur lèverais-tu ton verre,
Si tu n'avais senti le prix de la gaîté ?
Aimerais-tu les fleurs, les prés et la verdure,
Les sonnets de Pétrarque et le chant des oiseaux,
Michel-Ange et les arts, Shakspeare et la nature,
Si tu n'y retrouvais quelques anciens sanglots ?
Comprendrais-tu des cieux l'ineffable harmonie,
Le silence des nuits, le murmure des flots,
Si quelque part là-bas la fièvre et l'insomnie
Ne t'avaient fait songer à l'éternel repos ?
N'as-tu pas maintenant une belle maîtresse ?
Et, lorsqu'en t'endormant tu lui serres la main,
Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse
Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ?
N'allez-vous pas aussi vous promener ensemble
Au fond des bois fleuris, sur le sable argentin ?
Et, dans ce vert palais, le blanc spectre du tremble
Ne sait-il plus, le soir, vous montrer le chemin ?
Ne vois-tu pas alors, aux rayons de la lune,
Plier comme autrefois un beau corps dans tes bras,
Et si dans le sentier tu trouvais la Fortune,
Derrière elle, en chantant, ne marcherais-tu pas ?
De quoi te plains-tu donc ? L'immortelle espérance
S'est retrempée en toi sous la main du malheur.
Pourquoi veux-tu haïr ta jeune expérience,
Et détester un mal qui t'a rendu meilleur ?
Ô mon enfant ! plains-la, cette belle infidèle,
Qui fit couler jadis les larmes de tes yeux ;
Plains-la ! c'est une femme, et Dieu t'a fait, près d'elle,
Deviner, en souffrant, le secret des heureux.
Sa tâche fut pénible ; elle t'aimait peut-être ;
Mais le destin voulait qu'elle brisât ton coeur.
Elle savait la vie, et te l'a fait connaître ;
Une autre a recueilli le fruit de ta douleur.
Plains-la ! son triste amour a passé comme un songe ;
Elle a vu ta blessure et n'a pu la fermer.
Dans ses larmes, crois-moi, tout n'était pas mensonge.
Quand tout l'aurait été, plains-la ! tu sais aimer.

Le poète

Tu dis vrai : la haine est impie,
Et c'est un frisson plein d'horreur
Quand cette vipère assoupie
Se déroule dans notre coeur.
Écoute-moi donc, ô déesse !
Et sois témoin de mon serment :
Par les yeux bleus de ma maîtresse,
Et par l'azur du firmament ;
Par cette étincelle brillante
Qui de Vénus porte le nom,
Et, comme une perle tremblante,
Scintille au **** sur l'horizon ;
Par la grandeur de la nature,
Par la bonté du Créateur,
Par la clarté tranquille et pure
De l'astre cher au voyageur.
Par les herbes de la prairie,
Par les forêts, par les prés verts,
Par la puissance de la vie,
Par la sève de l'univers,
Je te bannis de ma mémoire,
Reste d'un amour insensé,
Mystérieuse et sombre histoire
Qui dormiras dans le passé !
Et toi qui, jadis, d'une amie
Portas la forme et le doux nom,
L'instant suprême où je t'oublie
Doit être celui du pardon.
Pardonnons-nous ; - je romps le charme
Qui nous unissait devant Dieu.
Avec une dernière larme
Reçois un éternel adieu.
- Et maintenant, blonde rêveuse,
Maintenant, Muse, à nos amours !
Dis-moi quelque chanson joyeuse,
Comme au premier temps des beaux jours.
Déjà la pelouse embaumée
Sent les approches du matin ;
Viens éveiller ma bien-aimée,
Et cueillir les fleurs du jardin.
Viens voir la nature immortelle
Sortir des voiles du sommeil ;
Nous allons renaître avec elle
Au premier rayon du soleil !
NGANGO HONORÉ Dec 2021
La vie n'est pas toujours juste, on le dit souvent.
La vie nous joue tout son jeu de cartes.
Normal que ce n'est pas toujours bleu-ciel.



Mais pourquoi dire que le problème de l'homme, c'est l'homme ?
Cette déduction, on la tire à partir des faits semblables.

On peut être Maître de nos décisions, mais pas Maître de la vie.
Fait ce qu tu veux, mais tu ne peux pas influencer sur ce que la vie veut.
Quand on arrive à ce point, le sage ne combat plus, le moins avisé renforce son armure et court à sa perte.


Est-il alors son problème ?
Puisque c'est ton métier, misérable poète,
Même en ces temps d'orage, où la bouche est muette,
Tandis que le bras parle, et que la fiction
Disparaît comme un songe au bruit de l'action ;
Puisque c'est ton métier de faire de ton âme
Une prostituée, et que, joie ou douleur,
Tout demande sans cesse à sortir de ton coeur ;
Que du moins l'histrion, couvert d'un masque infâme,
N'aille pas, dégradant ta pensée avec lui,
Sur d'ignobles tréteaux la mettre au pilori ;
Que nul plan, nul détour, nul voile ne l'ombrage.
Abandonne aux vieillards sans force et sans courage
Ce travail d'araignée, et tous ces fils honteux
Dont s'entoure en tremblant l'orgueil qui craint les yeux.
Point d'autel, de trépied, point d'arrière aux profanes !
Que ta muse, brisant le luth des courtisanes,
Fasse vibrer sans peur l'air de la liberté ;
Qu'elle marche pieds nus, comme la vérité.

O Machiavel ! tes pas retentissent encore
Dans les sentiers déserts de San Casciano.
Là, sous des cieux ardents dont l'air sèche et dévore,
Tu cultivais en vain un sol maigre et sans eau.
Ta main, lasse le soir d'avoir creusé la terre,
Frappait ton pâle front dans le calme des nuits.
Là, tu fus sans espoir, sans proches, sans amis ;
La vile oisiveté, fille de la misère,
A ton ombre en tous lieux se traînait lentement,
Et buvait dans ton coeur les flots purs de ton sang :
"Qui suis-je ? écrivais-tu; qu'on me donne une pierre,
"Une roche à rouler ; c'est la paix des tombeaux
"Que je fuis, et je tends des bras las du repos."

C'est ainsi, Machiavel, qu'avec toi je m'écrie :
O médiocre, celui qui pour tout bien
T'apporte à ce tripot dégoûtant de la vie,
Est bien poltron au jeu, s'il ne dit : Tout ou rien.
Je suis jeune; j'arrive. A moitié de ma route,
Déjà las de marcher, je me suis retourné.
La science de l'homme est le mépris sans doute ;
C'est un droit de vieillard qui ne m'est pas donné.
Mais qu'en dois-je penser ? Il n'existe qu'un être
Que je puisse en entier et constamment connaître
Sur qui mon jugement puisse au moins faire foi,
Un seul !... Je le méprise. - Et cet être, c'est moi.

Qu'ai-je fait ? qu'ai-je appris ? Le temps est si rapide !
L'enfant marche joyeux, sans songer au chemin ;
Il le croit infini, n'en voyant pas la fin.
Tout à coup il rencontre une source limpide,
Il s'arrête, il se penche, il y voit un vieillard.
Que me dirai-je alors ? Quand j'aurai fait mes peines,
Quand on m'entendra dire : Hélas ! il est trop **** ;
Quand ce sang, qui bouillonne aujourd'hui dans mes veines
Et s'irrite en criant contre un lâche repos,
S'arrêtera, glacé jusqu'au fond de mes os...
O vieillesse ! à quoi donc sert ton expérience ?
Que te sert, spectre vain, de te courber d'avance
Vers le commun tombeau des hommes, si la mort
Se tait en y rentrant, lorsque la vie en sort ?
N'existait-il donc pas à cette loterie
Un joueur par le sort assez bien abattu
Pour que, me rencontrant sur le seuil de la vie,
Il me dît en sortant : N'entrez pas, j'ai perdu !

Grèce, ô mère des arts, terre d'idolâtrie,
De mes voeux insensés éternelle patrie,
J'étais né pour ces temps où les fleurs de ton front
Couronnaient dans les mers l'azur de l'Hellespont.
Je suis un citoyen de tes siècles antiques ;
Mon âme avec l'abeille erre sous tes portiques.
La langue de ton peuple, ô Grèce, peut mourir ;
Nous pouvons oublier le nom de tes montagnes ;
Mais qu'en fouillant le sein de tes blondes campagnes
Nos regards tout à coup viennent à découvrir
Quelque dieu de tes bois, quelque Vénus perdue...
La langue que parlait le coeur de Phidias
Sera toujours vivante et toujours entendue ;
Les marbres l'ont apprise, et ne l'oublieront pas.
Et toi, vieille Italie, où sont ces jours tranquilles
Où sous le toit des cours Rome avait abrité
Les arts, ces dieux amis, fils de l'oisiveté ?
Quand tes peintres alors s'en allaient par les villes,
Elevant des palais, des tombeaux, des autels,
Triomphants, honorés, dieux parmi les mortels ;
Quand tout, à leur parole, enfantait des merveilles,
Quand Rome combattait Venise et les Lombards,
Alors c'étaient des temps bienheureux pour les arts !
Là, c'était Michel-Ange, affaibli par les veilles,
Pâle au milieu des morts, un scalpel à la main,
Cherchant la vie au fond de ce néant humain,
Levant de temps en temps sa tête appesantie,
Pour jeter un regard de colère et d'envie
Sur les palais de Rome, où, du pied de l'autel,
A ses rivaux de **** souriait Raphaël.
Là, c'était le Corrège, homme pauvre et modeste,
Travaillant pour son coeur, laissant à Dieu le reste ;
Le Giorgione, superbe, au jeune Titien
Montrant du sein des mers son beau ciel vénitien ;
Bartholomé, pensif, le front dans la poussière,
Brisant son jeune coeur sur un autel de pierre,
Interrogé tout bas sur l'art par Raphaël,
Et bornant sa réponse à lui montrer le ciel...
Temps heureux, temps aimés ! Mes mains alors peut-être,
Mes lâches mains, pour vous auraient pu s'occuper ;
Mais aujourd'hui pour qui ? dans quel but ? sous quel maître ?
L'artiste est un marchand, et l'art est un métier.
Un pâle simulacre, une vile copie,
Naissent sous le soleil ardent de l'Italie...
Nos oeuvres ont un an, nos gloires ont un jour ;
Tout est mort en Europe, - oui, tout, - jusqu'à l'amour.

Ah ! qui que vous soyez, vous qu'un fatal génie
Pousse à ce malheureux métier de poésie
Rejetez **** de vous, chassez-moi hardiment
Toute sincérité; gardez que l'on ne voie
Tomber de votre coeur quelques gouttes de sang ;
Sinon, vous apprendrez que la plus courte joie
Coûte cher, que le sage est ami du repos,
Que les indifférents sont d'excellents bourreaux.

Heureux, trois fois heureux, l'homme dont la pensée
Peut s'écrire au tranchant du sabre ou de l'épée !
Ah ! qu'il doit mépriser ces rêveurs insensés
Qui, lorsqu'ils ont pétri d'une fange sans vie
Un vil fantôme, un songe, une froide effigie,
S'arrêtent pleins d'orgueil, et disent : C'est assez !
Qu'est la pensée, hélas ! quand l'action commence ?
L'une recule où l'autre intrépide s'avance.
Au redoutable aspect de la réalité,
Celle-ci prend le fer, et s'apprête à combattre ;
Celle-là, frêle idole, et qu'un rien peut abattre,
Se détourne, en voilant son front inanimé.

Meurs, Weber ! meurs courbé sur ta harpe muette ;
Mozart t'attend. - Et toi, misérable poète,
Qui que tu sois, enfant, homme, si ton coeur bat,
Agis ! jette ta lyre; au combat, au combat !
Ombre des temps passés, tu n'es pas de cet âge.
Entend-on le nocher chanter pendant l'orage ?
A l'action ! au mal ! Le bien reste ignoré.
Allons ! cherche un égal à des maux sans remède.
Malheur à qui nous fit ce sens dénaturé !
Le mal cherche le mal, et qui souffre nous aide.
L'homme peut haïr l'homme, et fuir; mais malgré lui,
Sa douleur tend la main à la douleur d'autrui.
C'est tout. Pour la pitié, ce mot dont on nous leurre,
Et pour tous ces discours prostitués sans fin,
Que l'homme au coeur joyeux jette à celui qui pleure,
Comme le riche jette au mendiant son pain,
Qui pourrait en vouloir ? et comment le vulgaire,
Quand c'est vous qui souffrez, pourrait-il le sentir,
Lui que Dieu n'a pas fait capable de souffrir ?

Allez sur une place, étalez sur la terre
Un corps plus mutilé que celui d'un martyr,
Informe, dégoûtant, traîné sur une claie,
Et soulevant déjà l'âme prête à partir ;
La foule vous suivra. Quand la douleur est vraie,
Elle l'aime. Vos maux, dont on vous saura gré,
Feront horreur à tous, à quelques-uns pitié.
Mais changez de façon : découvrez-leur une âme
Par le chagrin brisée, une douleur sans fard,
Et dans un jeune coeur des regrets de vieillard ;
Dites-leur que sans mère, et sans soeur, et sans femme,
Sans savoir où verser, avant que de mourir,
Les pleurs que votre sein peut encor contenir,
Jusqu'au soleil couchant vous n'irez point peut-être...
Qui trouvera le temps d'écouter vos malheurs ?
On croit au sang qui coule, et l'on doute des pleurs.
Votre ami passera, mais sans vous reconnaître.

Tu te gonfles, mon coeur?... Des pleurs, le croirais-tu,
Tandis que j'écrivais ont baigné mon visage.
Le fer me manque-t-il, ou ma main sans courage
A-t-elle lâchement glissé sur mon sein nu ?
Non, rien de tout cela. Mais si **** que la haine
De cette destinée aveugle et sans pudeur
Ira, j'y veux aller. - J'aurai du moins le coeur
De la mener si bas que la honte l'en prenne.
Nienke Mar 2014
je n’ai pensé jamais
que a la fois toi et moi
avons choisi cette voie

je n’ai pensé jamais
que a la fois toi et moi
avons choisi le chemin serieux

je ne peux pas croire mais,
aussi je ne peux croire que tu existes

parce que je vis dans un rêve
tous les jours dans mon propre monde

alors, qu’importe?

la vie est le risque
et le risque est la vie

— The End —